Le festival Planche(s) Contact s’ouvre à Deauville. Cette 11e édition du festival de photographie, qui a lieu du 17 octobre au 3 janvier 2021, est bel et bien maintenue : l’occasion de découvrir à ciel ouvert des rues de la station balnéaire les artistes invités en résidence ces derniers mois.
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Un festival singulier au service de la perception du territoire
Rare festival reposant sur la commande publique, Planche(s) Contact se définit comme « un véritable laboratoire d’observation du territoire fondé sur l’image ». Si le contexte sanitaire n’a pas fait vaciller l’évènement, il aura participé à le redéfinir en faisant se rencontrer l’approche personnelle et artistique des photographes avec un traitement documentaire de l’image.
Certaines résidences, notamment celles des photographes d’origine australienne et africaine ayant dû être reportées, cette 11e édition s’est donc progressivement orientée vers une photographie européenne.
La résidence artistique, pierre angulaire de Planche(s) Contact
En offrant aux photographes sélectionnés une résidence de plusieurs semaines, le festival leur permet d’exercer leur regard sous une certaine contrainte et dans un cadre défini, bien qu’élargi. Cette situation est idéale pour repousser les frontières de ces artistes photographes de tous horizon.
La résidence propose de s’aventurer au-delà de Deauville pour appréhender toute la complexité et la beauté de la Normandie, celle de ses campagnes comme de sa côte. La volonté de Planche(s) Contact demeure inchangée : explorer et saisir l’identité d’un territoire.
Les Planches, cœur palpitant du festival
Temps fort du festival, les expositions grand format à ciel ouvert sur le front de mer mettent en lumière les images créées lors de la résidence avec une belle intensité. Après le cinéma, c’est à la photographie de prendre place sur les célèbres planches Deauvillaises. Sur la plage, main tendue vers la Grande-Bretagne, s’exposent les photographies de la côte britannique de Martin Parr saisies dans les années 80 à 90.
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Sept photographes font partie des artistes choisis pour cette nouvelle édition présidée par Sarah Moon. À ses côtés le jury a sélectionné 4 talents émergents de la photographie de demain qui ont bu bénéficier du Tremplin Jeunes Talents 2020. Nadine Jestin, Manon Rénier, Hugo Weber et Clara Chichin ont ainsi pu profiter d’une résidence de plusieurs semaines avant d’exposer leurs travaux.
Nikos Aliagas
Faut-il rappeler que derrière le journaliste se trouve un photographe curieux, qui a à cœur de donner à voir la vérité de l’autre ? À Deauville, le long de ses planches, dans les salons de ses hôtels c’est la solitude que traque le photographe pour sa série Le jeu est un autre.
Lorenzo Castore
Le photographe s’est attaché à raconter le quotidien et l’espoir d’un jeune couple dans sa série Théo & Salomé. En accompagnant au jour le jour cette romance naissante, Lorenzo voulait autant témoigner de l’optimisme envers l’avenir que transformer le banal en exceptionnel.
Philippe Chancel
Avec Si Deauville m’était montré, le photojournaliste plus habitué des zones de confits s’intéresse à la station balnéaire comme « ville idéale », entre ville et décor de cinéma composé de toutes pièces.
Todd Hido
Le photographe américain offre avec Et puis, il y a eu les oiseaux des images quasi primitives inspirées des nuances de la peinture flamande en capturant avec poésie jeunes femmes et paysages hivernaux de la côte normande.
Evangelia Kranoti
Attachée à un univers baroque, l’artiste et réalisatrice grecque n’a pas été déboussolée par l’ambiance Deauvillaise et s’est lancé le défi « de faire émerger un monde qui m’est propre, dans un territoire qui ne l’est pas».
Mathias Depardon
Avec Being yourself is the best revolution, Mathias Depardon continue son photoreportage sur la France confinée tout en dressant un portrait de la jeunesse à Deauville tournée vers un avenir incertain aux premières heures du déconfinement.
Riverboom
Le collectif suisse italien composé de 5 photographes et journalistes propose Gros Bisous de la Côte Fleurie, une série de baisers librement inspirés du film de Claude Lelouch, référence devenue inséparable de Deauville. En sortie du confinement, ces images prennent une tonalité impertinente, emblématique de la période actuelle.
Si Planche(s) Contact est un festival engagé pour la photographie il s’engage aussi pour la lutte contre les inégalités. Partenaire de l’évènement, l’association Photo4Food met à l’honneur quatre photographes résidents exposés sur la plage. Les photos de Charlotte Bovy, Letizia Le Fur, Anaïs Tondeur et Thomas Dhellemmes seront ainsi vendues aux enchères lors d’une vente caritative.
Planche(s) Contact, le festival de photographie de Deauville se tiendra du 17 octobre au 3 janvier 2021. Plus d’informations sont disponibles sur le site de la ville.