© Édouard Taufenbach

Les collages d’Édouard Taufenbach à l’honneur dans une exposition virtuelle

Dans le cadre de la Pride Parade, la galerie new yorkaise Elizabeth Houston présente le travail d’Édouard Taufenbach dans une exposition en ligne proposée du 3 juin au 31 juillet 2020.

Évènement majeur pour la communauté LGBTQ, la Pride Parade annuelle de New York sera cette année proposée dans un format revisité. Pour la première fois en 50 ans, l’évènement ne se déroulera pas dans les avenues bondées mais sur internet, un rassemblement virtuel mais non moins festif.

Déjeuner sur l’herbe – © Édouard Taufenbach

Une exposition au format virtuel

La galerie Elizabeth Houston présente Suddenly, Last Summer, exposition virtuelle mettant à l’honneur les séries suggestives d’Édouard Taufenbach initiées en 2018 pour son projet Spéculaire.

La galerie du Lower East Side propose une sélection d’artistes contemporains tout en ouvrant occasionnellement ses portes à quelques photographies du début du XXe siècle. Le contexte contemporain offre alors à ces images une interprétation inédite.

Jules Et Jim – © Édouard Taufenbach

Édouard Taufenbach vit et travaille à Paris où il a été diplômé de l’Université Panthéon-Sorbonne en Pratique et Esthétique du Cinéma et d’une maîtrise en Arts et Médias Numériques. Son parcours l’a également amené à enseigner la photographie. Plébiscité par de multiples publications comme le New York Times ou Beaux-Arts Magazine, Édouard Taufenbach a exposé son travail lors de nombreuses rencontres artistiques et au sein de diverses galeries de Londres à Paris.

Récemment, l’artiste a remporté le Prix Swiss Life à 4 mains avec le compositeur Régis Campo pour leur oeuvre croisée « Le Bleu du Ciel » :

Prix Swiss Life à 4 mains : Edouard Taufenbach et Régis Campo désignés lauréats pour « Le Bleu du Ciel »

Une œuvre plastique d’inspiration cinématographique

Fasciné par le médium cinématographique et les œuvres de François Truffaut, Édouard Taufenbach juxtapose avec précision des photographies découpées et réassemblées. Le montage ainsi créé, telle une pellicule, permet au spectateur d’imaginer le mouvement et l’enchainement des instantanés. Les compositions recréent un ersatz de court métrage qui redonne vie aux personnages du passé.

Habituellement définie comme un arrêt sur image, la photographie est ici malmenée par l’artiste français comme pour mieux en repousser les limites et, par un effet stéréoscopique, acquiert relief et profondeur. Pour Édouard Taufenbach l’objectif n’est pas de produire une image « mais plutôt de retravailler des images déjà existantes à la manière d’un monteur ».

Édouard Taufenbach travaille habituellement à partir d’images anonymes rassemblées au gré des hasards. Les images utilisées et retravaillées par l’artiste pour sa série Spéculaire proviennent cette fois du fond accumulé par le cinéaste Sébastien Lifshitz. Durant trente années ce dernier a rassemblé plus de 400 photographies documentant le quotidien de la communauté LGBTQ. Les instantanés que s’approprie et transforme librement Édouard Taufenbach témoignent de l’évolution des loisirs, plaisirs et désirs.

Jeux D’eau, 2019 – © Édouard Taufenbach

Hédonisme estival et célébration du corps

Les collages couleurs ou noir et blanc redéfinissent les frontières entre intimité et anonymat. À travers ses collages, Édouard Taufenbach invite le spectateur à rentrer dans l’intimité des sujets de ces portraits d’hier. Ces instants volés à l’intimité des vacanciers soulignent la beauté des corps épanouis nus ou à demi-nus qui se découpent sur un arrière-plan de sable ou d’océan ; des corps ou des gestes soigneusement recomposés et démultipliés par le travail de l’artiste. L’arrondi d’une cuisse, la longueur suave d’une jambe ou une tendre accolade transpercent l’image grâce à un méticuleux travail de découpe, de fragmentation et de repositionnement.

The Hug, 2019 – © Édouard Taufenbach

Des compositions qui invitent à la réflexion

La puissance des collages sur papier canson d’Édouard Taufenbach réside dans leur capacité à nous interroger et à introduire le mouvement dans l’immobilité d’un cliché comme un film mis sur pause. Qui sont ces jeunes garçons déjeunant sur l’herbe, ces baigneuses riant aux éclats ou ces marins alanguis sur le sable ? Les série de l’artiste nous invitent à nous interroger sur le récit de ces vies et de ces histoires seulement frôlées par la photographie.

Les œuvres plastiques d’Édouard Taufenbach redonnent vie aux photographies anonymes collectionnées par Sébastien Lifshitz. Célébration de la libération des corps et de leur épanouissement au contact de la nature, les images vont plus loin qu’un témoignage sur les loisirs de la communauté LGBTQ à travers le temps et questionnent la notion universelle d’hédonisme et de liberté. Par le recadrage et le jeu, Édouard Taufenbach libère la puissance narrative de l’image.

L’equipe, 2019 – © Édouard Taufenbach

Édouard Taufenbach participera également les 27 et 28 juin prochain à PHOTOLA’s virtual Connect + Collect ; foire dédiée à la photographie pour la première fois organisée au format virtuel.

Découvrez la série d’Edouard Taufenbach sur le site de la galerie Elizabeth Houston ainsi que les autres projets du photographe sur son site internet.