Désosser nos appareils informatiques pour dévoiler le potentiel créatif des composants électroniques : c’est l’idée originale du photographe brésilien Bruno Militelli qui à donné lieu à la série Electrônica. En utilisant la macrophotographie, l’artiste révèle une poésie abstraite, aux motifs intrigants et aux couleurs vibrantes.
Capture des détails numérique
Entre abstraction et figuration, Bruno Militelli aime capturer l’essence même des choses qui nous entoure, dans ses moindres détails. L’artiste explore avec minutie chaque objet photographié. À la manière d’un scientifique en laboratoire, la macrophotographie vient révéler des détails qui ne peuvent pas être vus facilement – et qui peuvent facilement être négligées.
Une réflexion technologique
À l’origine de cette série, nommé Électrônica, le photographe soulève les questions que l’on se poserait sur le fonctionnement des technologies, indispensables au fonctionnement de nos sociétés actuelles. Que font ces cartes électroniques ? À quoi servent ces milliers de petits composants et circuits ? « Ces systèmes complexes ont toujours attisé ma curiosité. Et, grâce à la perspective macro, nous pouvons apprécier de près l’essence de ces mécanismes, en élargissant un petit univers à nos yeux », explique Bruno Militelli.
C’est à partir de cette réflexion qu’il débute cette série. Il photographie des centaines de connexions et de circuits qui restent normalement invisibles, cachés à l’intérieur de boîtiers en plastique. « Cette technologie « cachée » est présente dans tous les équipements électroniques et responsable de l’exécution de millions de fonctions importantes au quotidien. L’impact sur la vie moderne de ces circuits est immense, mais elles sont présentes de manière discrète », ajoute le photographe.
Dépendance numérique dystopique
Cette série met en avant l’aspect esthétique de ces composants électronique. Ces formes abstraites, ces chiffres et ces couleurs vives pourraient presque faire penser à des villes vues du dessus, et ces parcours de couleurs à des axes routiers.
Cette série est aussi une mise en garde face à notre dépendance de cette technologie. De plus, de manière abstraite, elle témoigne d’une création progressive d’une dystopie. « Nous avons créé une forte dépendance à l’égard de ces petits cerveaux électroniques, dispersés dans tout ce que nous faisons aujourd’hui, le conditionnement dont nous disposons pour ces appareils est effrayant », confie Bruno Militelli.
« Ces photographies sont le reflet de l’évolution technologique dans la quête de l’homme pour transformer les équipements électroniques en processeurs qui ressemblent à des connexions cérébrales, qui tentent d’imiter le fonctionnement des neurones », ajoute-t-il.
La course vers l’intelligence artificielle soulève de nombreuses questions. Même si les composants photographiés par Bruno Militelli sont loin d’être ceux qui prennent le contrôle de nos vies dans les scénarios catastrophes hollywoodien, notre dépendance à la technologie est un sujet qui anime de nombreux débats. La vraie question derrière cette série semble être davantage « que serions-nous capables de faire demain si tout s’éteignait ? »
Retrouvez toute la série « Electrônica » sur le site Internet de Bruno Militelli ainsi que son travail de macrophotographie sur son compte Instagram.