For What It’s Worth : Dillon Marsh témoin de l’impact des activités minières en Afrique du Sud

L’Afrique est l’un des premiers continents extracteur de minerais. C’est une réserve mondiale d’or, de diamant, et autres métaux indispensables dans nos vies de tous les jours. Dillon Marsh, photographe sud-africain vivant au Cap, a voulu représenter cette exploitation du sol dans sa série For What It’s Worth, qui met en scène des sphères représentant la production de diverses mines – actives ou non – en Afrique du Sud.

© Dillon Marsh

Dillon Marsh, témoin de l’empreinte de l’Homme sur son environnement

Né en 1981, Dillon Marsh est diplômé des beaux-arts de l’Université sud-africaine de Stellenbosch en 2003. Il se passionne pour  la photographie pendant ses études. Au cours de ces dernières années, ses œuvres ont été mises en lumière lors de plusieurs expositions en Afrique du Sud et à l’étranger.

Dans sa photographie, Dillon Marsh met en lumière l’empreinte de l’Homme sur son environnement. Des paysages naturels, des zones suburbaines aux scènes rurales. Ses clichés illustrent l’impact des actions de l’Homme – volontaires ou involontaires – sur le monde qui l’entoure.

Wayside : les paysages africains de Dillon Marsh

À l’image de sa série For What It’s Worth, il introduit des images de synthèses dans ses photographies afin de révéler des caractéristiques ou des morceaux d’histoires invisibles à l’œil nu. Et ce, afin de nous permettre de mieux appréhender l’impact de l’Homme sur la nature.

© Dillon Marsh – Rhodium – 13 millions d’onces troy

« For What It’s Worth »

Dillon Marsh parcourt les mines sud-africaines afin de photographier l’impact des activités minières sur les paysages naturels. Le photographe nous présente des mines différentes : cuivre, diamant, or et platine. « Il est intéressant de voir la quantité totale de matière première extraite comparée aux dimensions de la mine », déclare-t-il.

Ajoutées en postproduction, ces sphères plus ou moins grandes représentent la masse de minerais qui a été extraite. « En incorporant l’image de synthèse, je suis en mesure de révéler quelque chose que je ne pourrais pas montrer uniquement avec la photographie », justifie-t-il.

Le photographe indique le nom de la mine, ainsi que le poids en tonne, le nombre de carats ou d’onces troy (unité de mesure de masse pour les métaux précieux) qui ont été extraites, seule mesure d’échelle de ces immenses espaces exploités. Comme le cliché ci-dessous, qui représente la mine de Palabora où 4,1 millions de tonnes de cuivre ont été extraites. « Tout ça pour ça ? » semble (implicitement) s’interroger le photographe avec cette série.

L’impact environnemental est d’autant plus grand que l’extraction de ces métaux est nécessaire à nos smartphones, ordinateurs ou tablettes qui font partie intégrante de notre quotidien. De cette façon, cette série vise peut-être à faire réfléchir aux implications de nos modes de consommation.

© Dillon Marsh – Palabora Mine, 4,1 millions de tonnes de cuivre

Reflet d’une exploitation nécessaire et destructrice

Disposées au milieu de ces cratères artificiels, ces sphères sont particulièrement révélatrices. Ce faisant, l’artiste parvient à représenter le contraste entre la quantité de métaux qui a été extraite et le gigantisme de ces carrières à ciel ouvert. « Mon intention est de créer une sorte de visualisation des mérites et des lacunes de cette industrie qui a si radicalement façonné l’histoire et l’économie de l’Afrique du Sud », explique Marsh Dillon.

En effet, certaines mines ont changé le paysage de manière impressionnante. Notamment les mines de diamants ou de cuivre, dont la quantité extraite est infime comparé à l’espace détruit. Comme ci-dessous, dans la mine de Koffiefontein, où l’équivalent de 7,6 millions de carats de diamants a pu être extrait. Le second cliché n’est qu’un zoom dans la première photographie, qui permet de montrer le volume de diamants perdu dans le paysage.

© Dillon Marsh – Koffiefontein Mine – 7,6 millions de carats de diamants
© Dillon Marsh

À travers cette série, Dillon Marsh parvient à trouver un équilibre quasi paradoxal. Au-delà de la beauté de ces paysages et de ces sphères quasi irréelles, ces photos peuvent servir à nous faire prendre conscience de l’impact des activités minières – et de notre mode de vie – sur l’environnement.

Retrouvez la série complète For What It’s Worth ainsi que l’ensemble du travail du photographe sur le site internet de Dillon Marsh ainsi que sur Instagram.