Test du Google Pixel 4 XL, le smartphone photo dopé à l’algorithme

Attendu de longue date par les fans de Google, les Pixel 4 et 4 XL incarnent la quatrième itération du smartphone du géant californien. Ils viennent très logiquement succéder aux Google Pixel 3 et 3 XL, sortis il y a tout juste un an, et visent à incarner tout le savoir-faire – matériel mais surtout logiciel – du géant californien.

Côté photo, les Pixel 4 et 4 XL misent pour la première fois sur un double-module photo dorsal, composé d’un grand-angle et d’un télézoom. Mais se font également les porte-étendards de la « photographie computationnelle », qui mise avant tout sur l’emploi de nombreux algorithmes venant aider la prise de vue et le traitement de l’image.

Doté d’un grand écran de 6,3 pouces, le Pixel 4 XL est le plus grand des deux modèles. Nous avons pu le tester pendant un peu plus de 3 semaines et mesurer ses performances sur le terrain. Sommes-nous en présence du meilleur photophone de cette fin d’année 2019 ? Quelles différences ce nouveau modèle introduit-il par rapport à son prédécesseur ? Le Pixel 4 XL peut-il nous faire oublier nos reflex et nos hybrides ? Réponses dans ce test photo du dernier-né de Google.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec

Les caractéristiques du Google Pixel 4 XL

Un double capteur dorsal inédit… et sans fioritures

Prenant la relève d’un Pixel 3 XL particulièrement abouti, le Google Pixel 4 XL se dote de caractéristiques fournies… sans entrer dans la surenchère à laquelle certains constructeurs nous ont habitués. Depuis le début de la gamme Pixel, Google mise avant tout sur une certaine sobriété, à laquelle le Pixel 4 XL ne vient pas déroger.

Contrairement aux modèles précédents (dotés d’un unique capteur dorsal), le Pixel 4 XL (et son petit frère jumeau le Pixel 4) mise sur un double module photo… dont la disposition en carré fera sourire les aficionados d’Apple, puisque les récents iPhone 11 intègrent une disposition similaire de leurs optiques dorsales.

Test Pixel 4 XL

On retrouve un capteur principal de 12,2 millions de pixels – chaque pixel mesurant 1,4 micromètre. Ce capteur est surmonté d’une optique stabilisée équivalent à 28 mm au format 24×36 (offrant un champ de vision de 52 degrés) ouvrant à f/1.7.

Il est assisté par un deuxième capteur plus défini, comptant 16 millions de pixels – chacun d’entre eux mesurant 1 micromètre – muni d’une optique stabilisée ouvrant à f/2.4, offrant un champ de vision de 77 degrés (équivalent 45 mm en full frame).

En revanche, nous avons été quelque peu surpris par l’absence d’un module ultra grand-angle, pourtant largement plébiscité par les utilisateurs. À tel point que l’iPhone 11, dévoilé en septembre dernier, a opté pour l’ultra grand-angle au détriment du zoom optique.

Du côté de l’autofocus, le Pixel 4 XL mise sur un mécanisme AF à détection de phase. Par ailleurs, il s’équipe de stabilisation optique et d’une stabilisation électronique en vidéo pour des plans plus stables et plus fluides.

À l’avant, le Pixel 4 XL embarque un unique capteur de 8 millions de pixels doté d’une optique grand-angle avec ouverture à f/2. Ce nouveau modèle fait donc l’impasse sur le double-module frontal, qui était présent sur son prédécesseur.

Grand écran et bandeau frontal

Visuellement, le Pixel 4 joue la carte de l’élégance… et du minimalisme. Il se pare d’un design assez classique, tout en sobriété. Version « XL » oblige, il présente des mensurations assez généreuses (16 cm de haut, 7,5 cm de large, 8,2 mm d’épaisseur). De même, son poids s’avère assez élevé (environ 193 grammes).

À l’avant, on ne peut que constater l’important bandeau situé en haut du terminal. Il vient largement empiéter sur la face avant de l’appareil… mais se montre (beaucoup) plus esthétique que l’encoche du Pixel 3 XL.

Test Pixel 4 XL

Cette large bande noire sert à abriter les différents capteurs du Pixel 4 XL : appareil photo frontal, mais aussi le « fameux » radar destiné à la reconnaissance faciale et à la capture des mouvements – et sur lequel nous reviendrons plus loin dans ce test.

Google propose ainsi un appareil sans encoche ni poinçon, contrairement à bon nombre de ses concurrents ; toutefois, ce choix technique pourrait laisser dubitatifs certains utilisateurs. Cela étant, après quelques heures passées avec le Pixel 4 XL, il s’avère assez discret et ne gêne en rien son utilisation.

Du reste, l’écran OLED de 6,3 pouces du Pixel 4 XL est de très bonne facture. Contrairement à Huawei et Samsung, Google résiste aux sirènes des écrans incurvés, mais opte pour un design « 2,5D », un terme marketing désignant le pourtour (très légèrement) arrondi de la vitre protectrice de l’écran. Dans la pratique, cet artifice rend les bords de l’appareil plus agréables à utiliser, procurant une sensation plus douce sur les mouvements de swipe (balayage). On remarquera aussi une légère bordure sur la partie inférieure de l’appareil. Par ailleurs, l’affichage présente des bords arrondis – aussi bien en haut qu’en bas du smartphone.

Dans la pratique, cet écran est une vraie réussite. Les couleurs sont vibrantes et présentent une grande justesse au niveau de leur restitution. La définition de 1440 x 2984 pixels s’avère particulièrement confortable, permettant une lecture sans efforts des éléments de l’interface.

Test Pixel 4 XL

Mais cet écran se distingue également par sa fréquence de rafraîchissement de 90 Hz, offrant des animations et des transitions de l’interface beaucoup plus fluides. Petit bémol toutefois : cette fréquence est actuellement bridée et ne fonctionne que lorsque la luminosité de l’écran est réglée au maximum. Interrogé à ce sujet, Google a promis de corriger ce point dans une prochaine mise à jour. Cela étant, cet afficheur s’avère particulièrement qualitatif et est un vrai régal pour les yeux.

Écran OLED oblige, le Pixel 4 XL dispose de la fonction « Always-On Display », qui affiche l’horloge et les notifications, même lorsque l’écran est éteint. Très pratique, elle permet également à Google de se passer de LED de notification… mais s’avère plus énergivore et peut être désactivée.

Au final, le design du Pixel 4 XL le différencie dans l’océan des smartphones dévoilés chaque année par les différents constructeurs. Plus sobre que les terminaux de Samsung ou de Huawei, le dernier-né de Google s’avère également plus minimaliste que les iPhone. On regrettera seulement le positionnement de la touche Power : placée trop haut sur le côté droit de l’appareil, il nous est (très) souvent arrivé de la confondre avec les touches du volume. Un point qui peut rapidement devenir énervant De même, le dos en verre s’avère particulièrement glissant, et ce sur la plupart des surface.

Test Pixel 4 XL

Cela étant – et malgré des dimensions imposantes – l’appareil offre une prise en main très agréable, notamment grâce à ses bords arrondis. De par sa conception et ses finitions exemplaires, le Pixel 4 XL est un smartphone haut de gamme très réussi.

Radar embarqué : reconnaissance faciale et navigation par gestes

Comme évoqué ci-dessus, le Pixel 4 intègre une flopée de capteurs dans son imposant bandeau frontal. Principale nouveauté de ce modèle, la puce radar Soli offre un tout nouveau type d’interactions avec le smartphone. Il devient ainsi capable de détecter lorsque l’utilisateur approche sa main de l’écran et vient  l’allumer ou diminuer l’intensité sonore d’une alarme. Le radar permet aussi de manipuler l’interface du smartphone à l’aide de gestes : vous pourrez ainsi changer de chanson dans YouTube Musique ou dans Spotify sans devoir toucher à l’écran.

À l’heure actuelle, les fonctionnalités offertes par le radar intégré dans les Pixel 4 sont assez limitées – et pourront passer pour anecdotiques. Toutefois, elles peuvent s’avérer assez intéressantes dans certains contextes, notamment lorsque vous ne pouvez pas prendre votre smartphone en main (en conduisant, par exemple). Cela étant, cette technologie est encore balbutiante et pourrait devenir particulièrement prometteuse dès que Google y ajoutera de nouveaux gestes et de nouveaux modes d’interactions.

Enfin, notons que le radar permet à Google d’offrir (enfin !) la reconnaissance faciale au Pixel 4 XL (et à son jumeau le Pixel 4). Si nous avions déjà rencontré ce procédé sur les modèles de Huawei et d’Apple, le Pixel 4 XL s’avère très efficace et rapide. Malheureusement, ce mécanisme autorise le déverrouillage de l’appareil lorsque l’utilisateur a les yeux fermés – ce qui peut représenter un certain risque pour la sécurité de vos données.

Dos en verre et recharge sans fil

À l’arrière, le Pixel 4 XL fait preuve d’une grande sobriété, affichant seulement le G de Google et le bloc optique en carré évoqué plus haut. Muni d’un dos en verre, l’appareil et est compatible avec le standard de recharge sans fil Qi Vous pourrez ainsi utiliser le chargeur Pixel Stand, proposé par Google. En revanche, point de charge rapide inversée : cette fonctionnalité demeure l’apanage de Samsung et de Huawei. On notera aussi la sensibilité du dos du Pixel 4 XL aux traces de doigts.

Autre point notable : les bords de l’appareil sont en aluminium brossé. L’emploi de ce matériau s’avère judicieux puisqu’il offre une meilleure prise en main du smartphone.

Test Pixel 4 XL

Au bas de l’appareil, on retrouve un port USB type C réversible, entouré de deux fentes dédiées aux haut-parleurs. Ces derniers s’avèrent assez agréables mais diffusent un son assez métallique… comme beaucoup de ses concurrents il est vrai.

De manière assez prévisible, le Pixel 4 XL fait l’impasse sur la prise jack 3,5 mm et pousse ses utilisateurs à opter pour des écouteurs sans fil. On regrettera l’absence d’un adaptateur USB-C – jack 3,5 mm, alors qu’il était inclus avec les Pixel 3. Enfin, le Pixel 4 XL dispose d’une résistance accrue à l’eau et à la poussière (certification IP 68).

Test Pixel 4 XL

Un espace de stockage local particulièrement limité

Alors que la plupart des smartphones contemporains embarquent un espace de stockage de plus en plus conséquent (256 voire 512 Go pour les modèles les plus généreux), Google a fait le choix de n’intégrer que… 64 Go de stockage interne à son Pixel 4 XL. Un comble pour un smartphone appelé à capturer de nombreuses photos et vidéos ! À noter que le smartphone n’est disponible qu’en une seule version en France, mais en version 128 Go et dans d’autres coloris en dehors de notre contrée…

Comme à l’accoutumée, Google fait également l’impasse sur l’emplacement pour carte micro-SD : Google encourage assez explicitement à utiliser son espace de stockage Google One… et à souscrire à une formule (payante) pour accroître la capacité du smartphone.

Nous avons également été très surpris par la politique de Google : par le passé, l’entreprise californienne offrait un espace de stockage illimité dans le Cloud pour vos photos dans leur taille d’origine. Un point qui était d’ailleurs devenu l’un des principaux arguments de vente des appareils Pixel. Avec les nouveaux Pixel 4 et 4 XL, Google a changé son fusil d’épaule : le stockage dans le Cloud reste illimité… mais uniquement pour la version compressée de vos images ! Une décision mercantile qui nous laisse un goût assez amer et vient encore davantage souligner le peu d’espace de stockage proposé par les Pixel 4 et 4 XL.

Android 10 dans sa version la plus pure

Vaisseau amiral de Google, le Pixel 4 XL embarque Android 10, la toute dernière mouture de l’OS du géant californien. Totalement dénué de surcouche, le terminal offre donc une expérience extrêmement fluide et rapide, tout en restant très sobre. Cependant, contrairement aux terminaux de Huawei ou de Samsung, l’appareil propose moins d’options de personnalisation et fait parfois l’impasse sur certaines fonctions très utiles (comme la capture d’écran avec défilement, par exemple).

Comme la plupart de ses concurrents, le Pixel 4 XL propose aussi la navigation par gestes. Ces derniers s’avèrent extrêmement similaires à ceux de l’iPhone X : un glissement du pouce vers le haut permet de revenir à l’écran d’accueil ; glisser et maintenir lance le multitâche, et glisser depuis le bord de l’écran permet de revenir à l’écran précédent.

Si ce système de navigation est extrêmement intuitif, il ne permet pas totalement d’utiliser l’appareil à une main : certains éléments de l’interface (ceux placés en haut à gauche notamment) restent assez difficilement accessibles sans se livrer à une extension démesurée du pouce.

Faisons mention de la fonctionnalité Edge Sense du Pixel 4 XL. Déjà présente sur les précédents modèles de cette gamme, elle permet de lancer Google Assistant en pressant les bords du smartphone. Si cette fonctionnalité est amusante au premier abord, nous l’avons trouvée relativement anecdotique au quotidien. En effet, son comportement n’est pas paramétrable : il ne pourra donc pas servir à lancer une autre application – comme l’appareil photo.

Mais le Google Pixel 4 XL sert aussi à montrer toutes les possibilités du moteur de recherche du géant californien. Nous avons ainsi été bluffés par la transcription audio vers du texte en temps réel – qui fonctionne en local, même sans connexion au réseau… uniquement en anglais pour le moment.

Fonctionnalités photo du Pixel 4 XL

Depuis plusieurs années, la photo est l’un des rares domaines où les constructeurs tentent réellement de se différencier les uns des autres. Depuis son apparition en 2016, la gamme Pixel mise sur une expérience photo très poussée. Mais là où certains de ses concurrents tentent une approche centrée sur la partie matérielle (multiplication des capteurs photo, télézooms périscopiques, etc.), Google met en avant ses algorithmes maison pour faciliter la capture de photographies.

On notera toutefois une certaine originalité dans la configuration du double module photo du Pixel 4 XL. Là où beaucoup de smartphones intègrent un capteur secondaire moins performant que le capteur dit « principal », le Pixel 4 XL brille par son capteur principal de « seulement » 12,2 Mpx et par son téléobjectif x2 de… 16 Mpx. De même, le dernier-né de Google n’intègre pas d’optique ultra grand-angle, contrairement à bon nombre de ses concurrents (Apple, Samsung, Huawei, pour ne citer qu’eux).

Test Pixel 4 XL

L’application appareil photo made by Google est d’une grande sobriété. Elle propose peut-être moins de modes prise de vue et d’effets créatifs que certains de ses concurrents (coucou Huawei), mais préfère aller à l’essentiel… tout en se basant sur ses algorithmes maison pour offrir un grand nombre de possibilités créatives pour les photographes et les vidéastes. Il n’y a donc pas de possibilités de réglages manuels, à moins de passer par une application photo tierce disponible sur le Play Store.

Super Res Zoom : zoom x8 sans perte

Si le Google Pixel 4 XL intègre bel et bien un télézoom optique, son étendue est assez limitée (45 mm seulement). Pour pallier ce manque, Google met en avant la fonction Super Res Zoom, qui était déjà présente sur les Pixel 3 et 3 XL. Elle se base sur la capture d’un grand nombre d’images à 16 Mpx, qui sont fusionnées pour obtenir une image présentant un haut niveau de détails et très peu de bruit numérique. Le Pixel 4 XL se vante ainsi d’offrir un zoom « algorithme » x8 sans perte, équivalent à 224 mm en plein format. Le processus d’optimisation est appliqué par l’application dès la capture de la photo : ainsi, Google recommande de zoomer au sein de l’application photo plutôt qu’à posteriori.

Sur le terrain, ce zoom numérique s’avère particulièrement efficace. S’il tend à perdre de son efficacité au-delà d’un zoom x6, il permet d’obtenir des images nettes et détaillées. La photo du phare ci-dessous, prise avec un niveau de zoom réglé aux environs de x4, présente un niveau de détails satisfaisant ; malgré tout, elle n’atteint pas encore le même rendu qu’une photo obtenue avec un téléobjectif monté sur un hybride ou un reflex.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Google Pixel 4 XL, Zoom x4 – f/2,4 – 1/150s – 44 ISO

Mode Night Sight amélioré : en route vers l’astrophotographie

Si le mode Night Sight de prise de vue de nuit n’est pas une nouveauté du Pixel 4 XL, Google indique avoir augmenté ses capacités. Dans la pratique, l’application photo est capable de prendre jusqu’à 9 clichés en pose longue, qui sont ensuite fusionnées pour capturer davantage de lumière et produire des images plus détaillées et moins bruitées. Le Pixel 4 XL doit ainsi être capable de pratiquer l’astrophotographie avec facilité – à condition de garder l’appareil photo stable pendant la capture.

Dans la pratique, ce mode Vision de nuit s’avère extrêmement efficace et permet de générer des images parfaitement exposées en quelques secondes seulement – contre plusieurs dizaines de secondes avec un appareil photo conventionnel. Autre différence notable : là où un appareil photo « classique » va lisser les mouvements de l’eau ou des branches d’un arbre, le Pixel 4 XL se base sur la 1e image capturée et élimine les mouvements des éléments dans le champ. En fonction du but recherché, cet aspect peut s’avérer très intéressant… ou totalement contre-productif.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Google Pixel 4 XL, Mode Night Sight – 27 mm – f/1,7 – 1/17s – 525 ISO

Par rapport au Pixel 3 XL (muni de la dernière mise à jour du système), le Pixel 4 XL s’avère beaucoup plus rapide et capture beaucoup plus de lumière que par le passé. Les photos de la maison ci-dessous sont particulièrement parlantes : celle capturée avec le Pixel 4 XL s’avère plus lumineuse et les détails sont restitués avec plus de justesse. Le bruit numérique est également moins présent. De même, le temps de pose est considérablement réduit : il nous a fallu environ 5 secondes avec le Pixel 4 XL, contre 10 secondes pour le Pixel 3 XL.

Pixel 3 XL, mode Night Sight
Pixel 4 XL, mode Night Sight

L’utilisation du zoom numérique dans ce mode s’avère assez qualitative avec le Pixel 4 XL. Là aussi, nous vous recommandons de ne pas dépasser un niveau de zoom x5, au risque de perdre une grande quantité de détails. Cela étant, les photos obtenues avec un zoom x8 demeurent plus qualitatives (ou moins catastrophiques, selon le point de vue) que celles générées par ses principaux concurrents.

Malheureusement, nous n’avons pas (encore) pu nous livrer à l’astrophotographie avec le Pixel 4 XL, les nuages du mois de novembre n’ayant pas vraiment été propices à cette pratique photo.

Double capteur photo et mode portrait « intelligent »

L’an passé, le mode Portrait de Google reposait sur un seul capteur… et une profusion d’algorithmes en tout genre. Cette année, le Pixel 4 XL mise sur deux capteurs – sans oublier, bien sûr, l’intelligence artificielle embarquée. Ce nouveau terminal devrait donc, en toute logique, s’avérer particulièrement performant dans la détection du sujet et la séparation entre l’avant-plan et l’arrière-plan.

Sur le terrain, le mode Portrait du Pixel 4 XL délivre des images légèrement zoomées – l’appareil utilisant prioritairement le télézoom équivalent 45 mm. Les images capturées dans ce mode s’avèrent particulièrement piquées et présentent un niveau de détails très élevé. Le détourage du sujet est efficace… quoiqu’un peu marqué. Dans certains cas, la transition entre le sujet et l’arrière-plan manque de fluidité mais, de manière générale, les portraits obtenus avec l’appareil sont très qualitatifs.

Google Pixel 4 XL, Mode Portrait – 27 mm – f/1,7 – 1/750s – 84 ISO

L’appareil semble gérer correctement les détourages plus complexes : cheveux des humains et poils des animaux sont détachés efficacement de l’arrière-plan. Cela étant, l’application photo n’est pas infaillible, notamment avec les sujets en mouvement. Dans certaines occasions (heureusement assez rares), l’appareil nous a offert un arrière-plan net… et un sujet totalement flou !

Le mode portrait peut également s’avérer très utile avec des objets et génère un flou d’arrière-plan assez doux, tout en préservant la netteté du sujet. Ainsi, cette feuille d’automne présente un niveau de détails très élevé, tandis que l’herbe en arrière-plan vient s’estomper progressivement.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Google Pixel 4 XL, Mode Portrait – 27 mm – f/1,7 – 1/1304s – 48 ISO

Le mode Portrait du Pixel 4 XL est donc particulièrement qualitatif… même s’il demeure encore perfectible. À noter que le traitement des images obtenues dans ce mode prend quelques secondes à l’appareil et peut parfois le faire chauffer. De même, l’appareil tend à suffoquer si vous tentez de capturer beaucoup d’images en un laps de temps très court.

Une fonction double exposition pour une plage dynamique étendue

Le Pixel 4 XL (et son jumeau le Pixel 4) présente également une nouvelle fonctionnalité, baptisée Dual Exposure Control. Elle se montre très facile à prendre en main : il vous suffit d’appuyer sur le sujet de la photo (depuis n’importe quel mode de prise de vue) et l’application vous propose deux nouveaux curseurs. Ces derniers vous permettront de jouer sur l’intensité des ombres et des hautes lumières et de moduler le rendu final de vos images.

Dans la pratique, cette fonctionnalité peut devenir très utile, notamment pour déboucher les ombres de vos images ou diminuer l’intensité d’un ciel trop lumineux. Elle vous offrira aussi la possibilité d’éclaircir le sujet si celui-ci est placé en contre-jour. Attention toutefois : à la manière de certains logiciels HDR, l’appareil crée parfois une sorte de halo autour du sujet si le débouchage des ombres s’avère trop prononcé.

Google Pixel 4 XL, Fonction Dual Exposure activée – f/1,7 – 1/690s – 91 ISO

Si cette fonctionnalité n’est pas une révolution en soi, elle est un ajout intéressant à l’application photo du Pixel 4 XL… et fait également son apparition sur les Pixel 3 et 3 XL dans une récente mise à jour.

Les autres fonctionnalités de prise de vue du Pixel 4 XL

Contrairement à d’autres constructeurs, le Pixel 4 XL ne dispose pas d’un mode Pro… et ne laisse donc pas à son utilisateur la possibilité de reprendre la main sur les paramètres de prise de vue.

Il dispose toutefois d’une option permettant de capturer des images en RAW au format DNG ; toutefois, un bug assez étrange fait indiquer au smartphone que les images ont été capturées avec une taille de 672 x 504 pixels… alors qu’ils pèsent environ 12 Mo. Une fois le fichier transféré sur un autre appareil, on retrouve une image de 6000 pixels de large pleinement exploitable. Souhaitons que Google corrige rapidement ce petit bug logiciel.

On notera la possibilité de capturer des mini-séquences vidéo de 2 secondes environ grâce à l’option « Mouvement » … et qui n’est pas sans rappeler la fonction analogue d’iOS. Par défaut, cette dernière est partiellement activée et ne se déclenche que lorsque l’appareil détecte que le sujet est en mouvement. Toutefois, vous pouvez rendre son fonctionnement systématique ou, à l’inverse, la désactiver totalement.

Le mode Panorama du Pixel 4 XL génère des images panoramiques pouvant notamment être utilisées avec un casque de réalité virtuelle

Enfin, on notera la possibilité de capturer des panoramas ainsi que des sphères de photo… ainsi qu’un nouveau mode, baptisé Playground, qui vous permet de jouer avec de petits personnages en réalité augmentée.

Cela étant, on notera l’absence de mode macro dédié. Un point qui peut (partiellement) s’expliquer par l’absence de capteur grand-angle, qui permet à certains concurrents du Pixel 4 XL d’offrir cette fonction. Dans la pratique, la distance minimale de mise au point de l’optique est d’environ 10 cm et autorise seulement la capture de photos en proxi de fleurs ou d’insectes.

Google Pixel 4 XL, 43 mm – f/1,7 – 1/850 – 55 ISO

Vidéo 4K à 30 fps et slow motion à 240 i/s

À l’heure où de plus en plus de smartphones offrent la capture en 4K à 60 i/s, le Pixel 4 XL n’a pas manqué de nous étonner. Pour différentes raisons techniques – incluant sa faible capacité de stockage – Google a volontairement limité la capture vidéo de ses derniers smartphones, qui ne sont ainsi capables de filmer qu’en 4K à 30 fps.

En Full HD, l’appareil permet de filmer au ralenti à 120 fps. Toutefois, un second mode de slow motion permet de filmer à 240 fps, là aussi en Full HD (voir la vidéo ci-dessous). Cependant, on regrettera l’absence d’un mode « super-slow motion » , là où des constructeurs comme Huawei proposent des modes de ralenti en 960 fps depuis longtemps.

Slow motion avec le Google Pixel 4 XL (HD 240 i/s)

Sur le terrain, le Pixel 4 XL génère des vidéos de bonne facture. Son double mécanisme de stabilisation (optique et numérique) permet d’éliminer très efficacement les tremblements de son propriétaire sans nécessité de perche stabilisatrice, comme en témoigne la vidéo ci-dessous capturée depuis un side-car sur un chemin pavé qui génère de nombreuses vibrations.

Les quais de Seine avec le Google Pixel 4 XL en 4K 30p

Cela étant, l’appareil se montre parfois assez sensible aux vibrations. Sur la vidéo ci-dessous, le poids de la locomotive a semblé perturber les algorithmes du Pixel 4 XL… alors que ce dernier se trouvait sur un trépied.

Pixel 4 XL : arrivée d'une locomotive à vapeur à la gare Saint-Lazare en Full HD 60p

En basses lumières, l’appareil permet de capturer des vidéos de bonne qualité. Si l’utilisation du zoom numérique dégrade assez peu l’image (à condition de rester en-dessous d’un zoom x5), elle tend à introduire un peu de bruit numérique.

On notera également une certaine compression du son lorsque le volume devient élevé (lors d’un concert, par exemple), comme en témoigne la vidéo ci-dessous.

La Guiness Tavern avec le Google Pixel 4 XL (Full HD 30p)

Performances et qualité d’image du Pixel 4 XL

Processeur Snapdragon 855 et 6 Go de mémoire vive : une expérience utilisateur particulièrement fluide et agréable

Le Google Pixel 4 XL (et son petit frère le Pixel 4) est doté d’un processeur Snapdragon 855 haut de gamme, gage de performances brutes de haute volée. Il est accompagné de 6 Go de mémoire vive – dans les faits, seuls 5,3 Go sont réellement disponibles pour les applications, le reste étant réservé au système.

Dans l’absolu, certains utilisateurs auraient peut-être préféré que le Pixel 4 XL intègre davantage de mémoire vive ; toutefois, nous n’avons jamais pris en défaut le téléphone, même en faisant tourner de nombreuses applications très gourmandes.

Comme indiqué précédemment, le Pixel 4 XL intègre Android 10, la toute dernière version du système d’exploitation made by Google. Comme les précédents modèles de la gamme Pixel, ils recevront les mises à jour système pendant 3 ans (là où de nombreux constructeurs limitent le support de leurs modèles haut de gamme à 2 ans seulement).

Dénué de toute surcouche constructeur (contrairement aux appareils de Huawei, de Samsung, de Xiaomi et bien d’autres…), le Pixel 4 XL propose une interface très cohérente et d’une grande sobriété. Les transitions sont douces et fluides, rendant l’appareil très agréable à utiliser. Les amateurs d’Android seront tout à leur joie, tandis que les fans d’iOS devraient apprécier la sobriété de l’interface made by Google.

Rapidité de l’appareil photo du Pixel 4 XL

L’application photo du Pixel 4 XL se lance assez rapidement (comptez environ ½ seconde entre l’appui sur l’icône et le lancement de la caméra). À noter que l’appareil photo peut être déclenché grâce aux touches de volume – une caractéristique commune à tous les smartphones sous Android. On peut également lancer rapidement l’appareil photo en effectuant un double-appui sur le bouton « Power » lorsque l’écran est verrouillé.

La mise au point s’avère extrêmement rapide, et ce dans tous les scénarios, de jour comme de nuit. En mode POrtrait, on constate une légère latence entre deux photos, liée à la quantité de calculs effectués par les algorithmes de l’appareil.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
La locomotive à vapeur 231 G 558 du Pacific Vapeur Club à la gare Saint-Lazare, à Paris – Google Pixel 4 XL – 27 mm – f/1,7 – 1/1304s – 87 ISO

D’une manière générale, il convient d’attendre environ 1 à 2 secondes pour obtenir le rendu finalisé après la capture d’une photo. Un point qui, à la longue, peut parfois être ennuyeux, mais montre une fois encore que Google fait beaucoup travailler ses algorithmes pour obtenir un rendu final.

Qualité des photos en journée

Munie d’une profusion d’algorithmes dédiés à la prise de vue, le Pixel 4 XL fait-il partie des meilleurs photophones de cette fin d’année 2019 ?

De jour, les images capturées par le double-module photo de 12,1 et 16 millions de pixels sont de très bonne facture, même lorsque la lumière vient à diminuer. Les images sont parfaitement exposées et s’avèrent très riches en détails. De même, le lissage est très peu présent. Le suivi du sujet s’avère rapide et précis et permet d’immortaliser facilement les sujets se déplaçant rapidement dans le champ.

Le zoom « algorithmique » sans perte (nommé Super Res Zoom par Google) s’avère intéressant à plus d’un titre. Comme nous l’avons vu, il tire parti du capteur « secondaire » de 16 millions de pixels et capture un grand nombre de clichés qui sont ensuite fusionnés. Le but : produire une image riche en détails sans avoir besoin de recourir à un zoom optique important. Cette solution logicielle peut-elle nous faire oublier nos téléobjectifs pour reflex, parfois lourds et imposants ?

Seulement doté d’un zoom optique x2, le Pixel 4 XL impose régulièrement de recourir au zoom numérique pour grossir les sujets les plus lointains. Cela étant, le rendu est de très bonne facture, et ce jusqu’à un zoom x5. Les images conservent un très bon niveau de détails. Par ailleurs, le lissage demeure très contenu. On peut donc utiliser ce zoom sans craindre pour la qualité des clichés. De même, la stabilisation s’avère très efficace et nous n’avons jamais obtenu d’images floues dans ce mode, même lorsque la lumière venait à diminuer.

Google Pixel 4 XL, Zoom x6 – f/2,4 – 1/1481s – 41 ISO

Le résultat vient toutefois se gâter en approchant de la fin du « zoom » : les images obtenues avec un zoom x7 ou x8 affichent une perte de détails assez marquée et deviennent difficilement exploitables

Le mode Portrait, de son côté, est sans doute l’un des plus intéressants du Pixel 4 XL. Utilisant lui aussi le capteur « secondaire » de 16 millions de pixels, il génère des images légèrement zoomées – l’appareil utilisant l’optique de 45 mm au lieu de l’optique standard de 28 mm. Offrant un détourage précis du sujet par rapport à l’arrière-plan, il délivre des images flatteuses (sans tomber dans le travers de certains autres smartphones dont les couleurs sont souvent trop saturées). Comme indiqué plus haut, la transition entre les différents plans de l’image est très progressive et s’avère nettement moins artificielle que chez certains autres modèles que nous avons pu tester.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Google Pixel 4 XL, Mode Portrait- 27 mm – f/1,7 – 1/180s – 54 ISO

Au-delà des photos de portraits « classiques », nous avons beaucoup utilisé ce mode pour photographier fleurs, feuilles, animaux et autres objets du quotidien – afin d’imiter la séparation des plans que l’on obtient habituellement avec une optique lumineuse. Si le résultat n’est pas totalement infaillible, le rendu des images obtenu est très harmonieux et rend ce mode particulièrement intéressant.

Enfin, notons la bonne qualité des images capturées en mode RAW. Malgré l’absence de post-traitement, les images sont nettes et détaillées… même si l’on constate une certaine montée du bruit numérique lorsque la lumière vient à diminuer.

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos de jour capturées avec le Google Pixel 4 XL :

Google Pixel 4 XL, Mode Portrait, 27 mm – f/1,7 – 1/40 – 70 ISO
Google Pixel 4 XL, 27 mm – f/1,7 – 1/530 – 59 ISO
Google Pixel 4 XL, Zoom x5 – f/2,4 – 1/45 – 51 ISO

Qualité des photos nocturnes

De nuit, l’appareil tire parti de ses différents algorithmes pour délivrer un rendu optimisé, riche en détails et affichant très peu de bruit numérique.

Misant sur sa stabilisation optique, l’appareil parvient à éviter quasi-systématiquement tout risque de flou de bougé. De même, il permet de conserver la sensibilité ISO à un niveau assez bas. À titre d’exemple, la photo ci-dessous a été prise avec l’objectif principal de 27 mm avec une vitesse de 1/10s et une sensibilité de 189 ISO.

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Paris-banlieue by night – Google Pixel 4 XL, 27 mm – f/1,7 – 1/10 – 189 ISO

L’optique « secondaire » de 45 mm affichant une ouverture à f/2,4 seulement, on aurait pu craindre une baisse de luminosité des photos capturées avec le zoom. Heureusement, il n’en est rien : contrairement à bien d’autres smartphones dotés de plusieurs optiques dorsales, les deux objectifs du Pixel 4 XL sont calibrés et délivrent des clichés d’une luminosité constante.

L’utilisation nocturne du Super Rez Zoom s’avère d’assez bonne facture – et dépasse de loin les zooms numériques « classiques » des autres appareils. Cela étant, on observe une certaine perte de détails en utilisant un zoom x3 ou x4. D’une manière assez prévisible, les résultats sont inexploitables en employant un zoom x8.

Photo floue, prise avec le zoom numérique x8 de nuit

D’une manière générale, les images nocturnes obtenues avec le Pixel 4 XL sont de très bonne facture. Le traitement s’avère assez doux et naturel. Le niveau de détail est très satisfaisant… à condition, vous l’aurez compris, de ne pas trop forcer sur le zoom dit « sans perte ». Sur ce point, le Pixel 4 XL ne parvient pas encore à égaler la performance d’un hybride ou d’un reflex.

Enfin, faisons mention du mode « Night Sight », l’une des grandes forces de ce modèle. Alors que de nombreux modèles (comme les récents iPhone 11) se dotent d’un mode similaire, le Pixel 4 XL donnera certainement du fil à retordre à ses concurrents. Dans la pratique, le mode « Vision de nuit » est surtout utile lorsque la source lumineuse est de très faible intensité : à la campagne, par exemple, mais aussi pour pratiquer l’astrophotographie, indique Google.

Cela dit, le Pixel 4 XL se montre aussi à l’aise en ville, où le niveau lumineux est plus élevé. On constate toutefois une différence notable au niveau des couleurs entre le mode « normal » et le mode « Night Sight », comme en témoignent les deux photos ci-dessous.

Sur la photo de gauche, prise en mode « normal », l’appareil a conservé les teintes dominantes orangées. Sur celle de droite, prise avec le mode « Night Sight » l’application génère un résultat assez surprenant en faisant ressortir des teintes bleues.

Sur l’image ci-dessous (elle aussi prise en mode « Night Sight »), on constate toutefois une légère tendance de l’application à faire « baver » les teintes rouges, qui deviennent alors très saturées. Si le rendu final est satisfaisant, il manque un tantinet de naturel. Cela étant, le Pixel 4 XL génère des photos de nuit d’une très grande qualité en toute circonstance.

Fourteen Café, Google Pixel 4 XL, 27 mm – f/1,7- 1/200 – 25 ISO

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos nocturnes prises avec le Google Pixel 4 XL :

Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Google Pixel 4 XL, 27 mm – f/1,7- 1/5 – 60 ISO
Test Pixel 4 XL - Jean-Nicolas Lehec
Google Pixel 4 XL, 27 mm – f/1,7- 1/35 – 65 ISO

Performances audio : le Pixel 4 XL, un smartphone pour audiophile ?

Sur la partie audio, le Pixel 4 XL fait l’impasse sur la prise jack 3,5 mm – comme bon nombre de ses concurrents, il est vrai. Pour raccorder un casque filaire, il faut donc utiliser un adaptateur USB-C – jack ; malheureusement, Google n’a pas jugé bon de l’inclure dans la boîte du Pixel 4 XL ! Vous pourrez toujours l’acquérir sur la boutique en ligne de Google, moyennant la modique somme de 12 €. Comme à son habitude, l’entreprise californienne renvoie vers son propre service musical, YouTube Musique.

Du reste, le rendu sonore du Pixel 4 XL est très satisfaisant. Testé avec un casque Sony MDR-V6, le terminal délivre un son puissant, riche en graves et en aigus. L’installation d’un lecteur tiers (comme l’excellent Poweramp, par exemple) le rend compatible avec les fichiers FLAC et OGG, particulièrement prisés des audiophiles.

En Bluetooth, la qualité sonore dépend intrinsèquement du dispositif connecté. Le terminal est compatible avec la norme Bluetooth 5.0 APT-X, qui offre une meilleure restitution du son. Sur le terrain, le Pixel 4 XL se montre particulièrement à l’aise… mais laisse apparaître un léger souffle lorsque la musique est très bas – ce qui est parfois le cas dans certains morceaux de musique classique.

En appel, le Pixel 4 XL délivre une excellente qualité audio. Au cours de nos tests, nos interlocuteurs entendaient parfaitement notre voix. À noter que le smartphone est compatible avec la norme VoLTE (Voice over LTE) : lors des appels téléphoniques, la voix de l’utilisateur est transmise à travers le réseau 4G (et non 3G+) pour une qualité de son est nettement supérieure.

Mais le Pixel 4 XL bénéficie également des appels via Wi-Fi (sous réserve que votre opérateur ait inclus cette option dans votre forfait). Si la couverture réseau vient à diminuer, vous pourrez ainsi bénéficier d’une meilleure liaison avec vos interlocuteurs en passant par le réseau Wifi.

Autonomie du Pixel 4 XL

Le Pixel 4 XL se distingue de son frère jumeau en intégrant une batterie de 3700 mAh. À titre de comparaison, l’iPhone 11 Pro max dispose d’un accumulateur de 3969 mAh, tandis que le Huawei P30 Pro profite d’une batterie de…. 4200 mAh. Parvient-il donc à devenir un champion de l’autonomie ? Pas vraiment, hélas…

En utilisation « classique » (mails, Internet, réseaux sociaux et un peu de photo), l’appareil peut tenir un jour et demi loin du secteur. C’est bien, mais bon nombre de ses concurrents font mieux…

En cas d’utilisation plus prononcée de l’appareil photo, le smartphone peine à tenir jusqu’à la fin de la journée. La faute à un post-traitement des images certes très performant, mais aussi très gourmand en énergie.

Pour accroître l’autonomie, on peut certes désactiver l’affichage permanent de l’écran de veille (qui affiche l’horloge et quelques notifications). Malgré tout, l’autonomie demeure le talon d’Achille de ce Pixel 4 XL.

Nous avons également été déçus par la charge rapide promise par Google. Loin des performances affichées notamment par Huawei, le Pixel 4 XL prend environ 2h et demi à être rechargé totalement, même s’il est possible de le recharger partiellement (40%) en 30 min . Il reste donc une belle marge de progression à Google pour atteindre le niveau de ses principaux rivaux.

À qui se destine le Google Pixel 4 XL ?

Le marché des smartphones étant particulièrement riche en nouveautés, choisir LE modèle qui vous accompagnera au quotidien peut rapidement devenir assez ardu.

Mention « XL » oblige, le Pixel 4 XL s’adresse aux amateurs de très grands écrans. Avec ses 6,3 pouces (et son bandeau frontal…), il plaira à tous ceux consommant beaucoup de contenus multimédias… et ayant de grandes poches ! Cela étant, on constate une disparition globale des modèles tenant au creux de la main : avec la fin de la commercialisation de l’iPhone SE, ce segment est aujourd’hui porté disparu.

Google propose, il est vrai, le Pixel 4 « classique », dont les caractéristiques sont en tout point similaires à celles du Pixel 4 XL, excepté pour la taille de l’écran et celle de la batterie. Ce dernier point pourra justement s’avérer problématique, le Pixel 4 étant (encore) moins autonome que son grand frère.

Avec son double module dorsal mais aussi – et surtout ! – sa profusion d’algorithmes de prise de vue, le Pixel 4 XL semble ainsi nous inciter à délaisser nos appareils photo « traditionnels ». Il se destine donc à tous ceux voulant avoir toujours avec eux un appareil capable de produire des photos de bonne qualité dans la plupart des circonstances et désirant voyager léger.

Contrairement aux Pixel 3a et 3a XL, dévoilés au printemps 2019, le Google Pixel 4 XL n’est pas particulièrement abordable. Commercialisé au tarif de 899 €, il demeure toutefois nettement moins onéreux que bon nombre de ses concurrents.

Côté Apple, le modèle le moins onéreux, l’iPhone 11, est disponible à partir de 809 €… soit 90 € de moins que le Pixel 4 XL. Cela étant, il ne bénéficie pas d’un zoom optique, Apple ayant choisi de proposer à la place un ultra grand-angle (dont ne bénéficient pas les smartphones de Google). Pour bénéficier du trio allant de l’ultra grand-angle au télézoom x3, il vous faudra vous diriger vers les iPhone 11 Pro et 11 Pro Max, autrement plus onéreux (respectivement 1159 et 1259 € pour la version de base).

Côté Samsung, son principal concurrent est sans doute le Galaxy S10, actuellement proposé au tarif de 909 €. Cela étant, son trio d’optiques dorsales le rend, lui aussi, plus polyvalent que le Google Pixel 4 XL…

Au final, ce positionnement tarifaire assez bas (toutes choses étant égales) permet à Google de distinguer les Pixel 4 et 4 XL de la concurrence. Il reste cependant dans la ligne de mire de certains smartphones chinois – comme le récent OnePlus 7T Pro – dont le prix est relativement similaire (environ 759 €).

Mais n’oublions pas non plus le Huawei P30 Pro. Doté de 4 optiques dorsales, il offre une plage focale inédite allant de 16 à 135 mm et délivre des photos d’une grande qualité. Lancé au printemps dernier à 999 €, son prix a considérablement baissé : il est actuellement disponible à… 749 €, soit 150 € de moins que le dernier-né de Google.

Test Pixel 4 XL optiques dorsales

Pixel 4 XL : un smartphone atypique avec une qualité photo supérieure

À l’heure du bilan, le Pixel 4 XL est un smartphone atypique… à plus d’un titre. Misant sur un double module dorsal (équivalent 28 et 45 mm en plein format), il s’avère sans doute moins polyvalent que certains de ses concurrents (Apple, Samsung et Huawei en tête).

Mais le vaisseau amiral des smartphones de Google mise aussi – et surtout – sur la force de ses algorithmes maison. Grâce à ses nombreuses fonctionnalités avancées, il délivre une expérience photo extrêmement complète : à ce titre, mentionnons les modes Portrait et Night Sight 2.0, particulièrement performants. Mentionnons également le zoom numérique sans perte « Super Res Zoom », qui ne montre ses limites qu’aux focales les plus extrêmes (zoom x6 et au-delà). D’une manière générale, l’appareil photo du Pixel 4 XL est une vraie réussite.

Test Pixel 4 XL
Le génie de la Bastille, Paris – Google Pixel 4 XL, Zoom x7 – f/2,4- 1/160 – 61 ISO

Nous sommes toutefois plus critiques vis-à-vis de la faible capacité de stockage de l’appareil (64 Go seulement) et de l’autonomie du terminal, qui se situe en-deçà de ses principaux concurrents.

Malgré tout, le Pixel 4 XL est un smartphone très fourni, que l’on prend plaisir à utiliser au quotidien. Son grand écran OLED de 6,3 pouces est très lumineux et offre un grand confort de lecture. Offrant un niveau de finitions particulièrement élevé, l’appareil est digne des terminaux les plus haut de gamme. Son tarif de 899 € s’avère presque « raisonnable » (au regard de certains de ses concurrents).

Au final, le Google Pixel 4 XL est l’un des meilleurs appareils du moment. S’il ne fait pas montre de caractéristiques matérielles hors normes (pas de zoom périscopique x5, pas de triple voire quadruple capteur photo), il mise bien davantage sur les avancées de ses algorithmes pour proposer une expérience photographique beaucoup plus perfectionnée.

Si Google avait jugé bon d’intégrer une batterie plus capacitaire (et un chargeur plus rapide) ainsi qu’un espace de stockage un peu moins minuscule, ce Pixel 4 XL aurait ainsi pu être à la fois un photophone d’exception… et un excellent smartphone.

Design
8.7
Ergonomie et prise en main
8.5
Fonctionnalités
8.5
Qualité d'image
9
Design et fintions
Excellentes performances
Écran OLED de très bonne facture
Reconnaissance faciale rapide et performante
Qualité d'image
Mode portrait très abouti
Mode Night Sight 2.0 encore plus performant
Qualité du "Super Res Zoom" (jusqu'à x5)
Stabilisation des images en photo et en vidéo
Pas d'objectif ultra grand-angle
Autonomie trop juste par rapport à la concurrence
Dos en verre glissant
Forte dégradation des images nocturnes en zoom "Super-Res" au-delà de x6
Absence de prise jack et d'adaptateur
8.7