Nikon vient de publier ses résultats financiers pour le premier semestre 2019. Et les chiffres du constructeur japonais ne sont pas exactement dans le vert. En cause, une baisse des ventes des appareils reflex ainsi qu’un décollage de ses appareils hybrides plus lent que prévu.
Un chiffre d’affaires en baisse de 13,3 %
L’ensemble des données dévoilées par le groupe japonais ne sont pas exactement rassurantes. Le chiffre d’affaires de Nikon enregistre une baisse de 13,3 %, tandis que le résultat opérationnel est en recul de 42,9 %. Au final, les bénéfices sont en baisse de 40,6 % par rapport à l’année dernière.
Mais les chiffres les plus intéressants sont sûrement ceux de la division Image. D’un côté, certaines données poussent à l’optimisme : les ventes de modèles haut de gamme sont en légère hausse. Toutefois, le chiffre d’affaires, comparé à celui du 1er semestre 2019, est en baisse de 21,1 % ; de leur côté, les bénéfices sont en recul de… 84,7 %.
Comme l’indique le rapport financier dévoilé par Nikon, « les ventes d’appareils plein format ont principalement augmenté en Europe et aux États-Unis », tirées par le haut par les très bonnes performances des hybrides Z 6 et Z 7. Selon de récentes déclarations de Nikon France, la marque japonaise est n°1 en France sur le plein format, reflex et hybrides confondus. Néanmoins, la division Images accuse un net recul de ses revenus et de ses bénéficies en raison d’un effondrement des ventes de boîtiers reflex en Asie.
Des prévisions revues à la baisse pour l’année
En conséquence, Nikon a revu à la baisse ses prévisions pour l’exercice se terminant le 31 mars 2020 en faisant passer le chiffre d’affaires prévu de 260 milliards de ¥ à 235 milliards de ¥ (soit une baisse de près de 10%). De même, le résultat opérationnel du groupe passerait d’un bénéfice de 12 milliards de yens (environ 110 millions de dollars) à une perte de 10 milliards de yens (soit 92 millions d’euros).
Dans un récent communiqué, la marque reconnaît avoir surestimé la taille du marché ainsi que ses propres parts de ce marché. Par ailleurs, l’entreprise indique que « le virage vers l’hybride et le renouvellement des gammes d’appareils et d’optiques full frame n’a pas été aussi rapide que nous l’avions envisagé ».
Très critique sur la stratégie de Nikon, le rapport affirme que les prévisions de vente d’appareils hybrides ont été « surestimées ». Plus largement, ce rapport pointe du doigt « la lenteur de la prise de décisions en interne et leur mise en application ».
Vers une restructuration de la division Image de Nikon
Ce rapport financier conclut sur différentes pistes envisagées par Nikon pour faire face au recul de ses ventes. L’entreprise devrait ainsi davantage concentrer ses efforts sur les appareils destinés aux professionnels et aux amateurs avertis, tout en continuant à développer sa gamme d’optiques à monture Z.
La marque jaune et noire semble également envisager de restructurer sa division Image ; de même, elle vise à « revoir en profondeur la stratégie de ventes ». De tels changements pourraient avoir un impact décisif sur le fonctionnement de Nikon et sur le marketing de ses produits.
Dans ce contexte, nombreux sont les observateurs à s’interroger sur la pertinente du lancement du récent Nikon Z 58 mm f/0,95 S Noct. Cette optique, qui vise essentiellement à montrer tout le savoir-faire de l’opticien japonais est impressionnante à plus d’un titre. Toutefois, cet objectif met également en lumière l’absence d’optiques réservées aux professionnels de l’image et ouvrant à f/2,8 – et ce, malgré les indications de Nikon, pour qui la gamme S-Line Nikkor Z à ouverture à f/4 offre des performances très proches des précédentes optiques à ouverture à f/2,8 en monture F.