© Valentin Fabre

« Consumer Society » de Valentin Fabre : une satire de la société de consommation

Toujours plus, plus vite, plus fort ; ainsi pourrait-on définir le credo de la société de consommation actuelle qui vire à la société de consummation. C’est le message que transmet la série « Consumer Society » , projet personnel mené par Valentin Fabre.

Des femmes à la peau pailletée bleue, verte, rouge ou violette qui ont un air de Warhol font leur course et leur road-trip à Hollywood dans l’hystérie. Les rendant plus visibles dans des compositions surchargées de couleurs pop et acides, leur maquillage corporel et leur perruque camoufle pourtant leur identité.

© Valentin Fabre
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La société de consommation est une injonction au plaisir immédiat et permanent, toujours plus rapide, plus fort, une obsession à en perdre la tête ; c’est l’histoire qui se cache derrière l’apparente folie débridée de cette série photo. Critique acerbe, « Consumer Society » met à l’épreuve le spectateur qui doit comprendre par lui-même les enjeux qui se cachent derrière l’apparente naiveté d’une série photographique complètement déjantée. Un focus central sur la photo aux bordures floues donne une impression de vitesse à l’image. Fast and furious pourrait-on résumer ; s’étourdir d’ivresse pour ne pas penser.

© Valentin Fabre
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Une seule photo se démarque du reste : une femme à la peau bleue saisie dans un instant de contemplation face à des néons. Une profonde tristesse émane du modèle, comme en prise à la nostalgie. Ne jamais s’arrêter, au risque de ne plus pouvoir reprendre. Comme des éclairs, ces photos saisissent la course à la consommation et ses effets sur le psychisme. Ses modèles sont des anti-modèles, représentant une humanité perdue dans cette course sans gagnants.

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C’est aussi la question de l’apparence qui est abordée dans ces clichés : les femmes par leur peau maquillée de manière très colorée se fondent dans le paysage de la société de consommation, très agressif visuellement, et ce qui aurait du les rendre plus visible les camoufle au contraire dans ces arrière-plans et les transforme ainsi en « femme-objet » ; à consommer comme tout le reste. Le statut de sujet est ainsi enlevé aux modèles, qui deviennent les archétypes et les allégories d’une société qui trompe sa tristesse et son vide dans la consummation effrénée et l’éternel désir.

Pour en voir plus, le site de Valentin Fabre