© Maxime Ballesteros

« Entre chien et loup » de Maxime Ballesteros

Le série de Maxime Ballesteros commence sur la définition du moment « entre chien et loup »  « : ce moment spécial et éphémère du jour juste avant la nuit, où l’on ne peut distinguer un chien d’un loup. Les choses commencent à se mélanger, les mots se marchent les uns sur les autres. Le familier prend un visage inconnu, et la limite entre le sauvage et le domestique, le confort et la peur devient floue. »

De la même manière la série « entre chien et loup » joue des frontières entre le banal et l’étrange, en mettant en scène ses modèles dans des situations dérangeantes : le haut du corps – visage compris – entièrement couvert, une femme allongée nue un talon aiguille lui transperçant l’oeil, une mygale qui remonte le long d’une cuisse, etc…

© Maxime Ballesteros

Mais plus encore c’est bien souvent le modèle lui-même qui disparait, laissant place à des figurants dont seuls des morceaux apparaissent. Des photos qui paraissent prises sur l’instant, mais dont la mise en scène léchée attire l’oeil vers une approche symbolique des oeuvres. Ces photographies possèdent une forte charge érotique, les modèles étant placés dans des situations d’ambigüeté ou jouant des codes du « glamour ».

© Maxime Ballesteros
© Maxime Ballesteros

Maxime Ballesteros pose un regard neutre sur la vitesse et la fureur de notre époque, capturant les moments de pause comme les instants perdus des vies occidentales. Ses photos ont pour sujet les éléments de la société de consommation, les cadrages décalés sur des morceaux de corps qui révèlent la réification des individus. La femme occupe une place importante dans ce travail ; elle apparait par bribes, comme une icône des temps contemporains.

© Maxime Ballesteros
© Maxime Ballesteros

Ses photos soulignent l’existence de la réalité comme subjective. Il révèle la beauté d’un monde en décadence. Maxime Ballesteros est un chasseur d’images, en attente du moment exact où son sujet est complètement inconscient de sa présence. Cependant cela ne l’empêche pas de tisser un lien, une « connexion intime » avec son sujet.

Il rend expressif les objets et les corps pour que ceux ci racontent une histoire et déploient leur potentiel de suggestion. Il prouve avec aisance que ce ne sont pas seulement les yeux qui sont la fenêtre de l’âme ; des paires de jambes croisées se retrouvent en conversation et les torses arqués expriment un langage du corps sans précédent. Le banal est rendu frappant, parlant, la bizarrerie rendue belle. La vie y est rapportée de façon simple, dans toute son étrangeté mais aussi sa beauté.

Pour en voir plus, rendez-vous sur le site de Maxime Ballesteros