Au printemps 2019, Panasonic commercialisera deux nouveaux hybrides en monture L avec un capteur plein format, les Lumix S1 et S1R. Annoncés à la Photokina, en parallèle de l’Alliance sur la monture L, ces boîtiers dédiés aux professionnels marquent les 10 ans du premier hybride Lumix et les 100 ans d’existence de Panasonic.
Nous avons rencontré Yosuke Yamane, patron monde de la Business Unit Digital Imaging de LUMIX chez Panasonic, qui a répondu à nos questions sur ce nouveau chapitre qui s’ouvre pour Panasonic. Malheureusement, nous n’en saurons pas plus sur ces boîtiers que ce que nous vous avions déjà présenté.
Aujourd’hui, Panasonic fête les 10 ans de son premier mirrorless, le G1. Quelle est la plus grande réussite de Panasonic dans le domaine de l’hybride ?
Yosuke Yamane : cette année marque le dixième anniversaire du lancement de l’appareil photo hybride et tous les autres fabricants d’appareils photo nous ont suivi après que nous ayons lancé le G1, tels qu’Olympus, Nikon, Sony et Canon. Aujourd’hui, les appareils photo hybrides représentent 50% du marché des appareils photo. En enlevant le miroir de l’appareil photo, nous avons été capables de réduire la taille de nos appareils en les rendant plus compacts. D’un autre côté, nous avons ajouté certaines fonctionnalités pour améliorer les performances de ces appareils photo compacts. Le mirrorless existait déjà il y a 10 ans et à ce moment-là, nous avons relevé le défi de lancer ces nouveaux appareils photo, et nous sommes fiers d’avoir été les pionniers et que Panasonic soit vu comme avant-gardiste sur ce segment.
Bien sûr, d’autres concurrents ont commencé à nous suivre et nous avons aussi dû affronter un moment de croissance molle sur le marché, mais nous avons réussi à nous relancer il y a 2 ans avec le GH5 et le GH5S ainsi que le Lumix G9, lancé l’an dernier. Ainsi, nous avons pu nous concentrer sur des modèles haut de gamme qui intègrent notre technologie en constant développement depuis ces 10 dernières années. Nous pensons que Panasonic a été reconnu comme un fabricant d’appareils photo dans le segment haut de gamme. Maintenant, nous sommes prêt à nous adresser directement aux photographes professionnels, et c’est pourquoi nous avons lancé ces modèles plein format.
Est-ce que l’introduction du système S indique un intérêt plus limité de la part de Panasonic pour le micro 4/3 ?
Yosuke Yamane : la réponse est non, parce que nous sommes engagés auprès de nos clients avec les modèles MFT (Micro Four Thirds) et avons une forte présence sur ce marché. En fait, les forces du MFT sont la mobilité et la réactivité. Ces deux avantages n’existent pas encore dans les appareils photo plein format. Dans ce sens, nous allons continuer de développer ces technologies MFT même si nous lançons de nouveaux modèles plein format.
Les S1 et S1R sont vos premiers appareils photo numériques plein format. Quels ont été les défis à relever pour Panasonic ?
Yosuke Yamane : tout a été un challenge pour nous. Nous n’avons qu’une expérience dans le domaine du micro 4/3 alors que d’autres comme Leica, Canon ou Nikon ont déjà une histoire longue d’un siècle dans le domaine. Panasonic n’a que 17 ans d’histoire dans la photo [les premiers appareils photo numériques de Panasonic, le Lumix DMC-LC5 et DMC-F7, ont été lancés en 2001, NDLR] ce qui signifie qu’en termes de marque dans le domaine de la photographie nous sommes relativement nouveaux. Notre défi a été de savoir si nous étions capables de rivaliser avec ces fabricants dans le segment du plein format.
Techniquement, même si nous n’avions pas d’expérience dans le plein format, nous avions déjà accumulé suffisamment d’expérience dans le domaine du micro 4/3 et nous avons cru possible de rattraper et même surpasser les niveaux techniques des fabricants plein format. Mais en termes de notoriété, nous étions relativement jeunes, donc pour pénétrer sur ce marché nous avons choisi de travailler avec d’autres plutôt que de nous battre seuls sur ce marché. C’est pourquoi nous avons opté pour une collaboration avec Leica et Sigma pour être capable de pénétrer ce marché ensemble.
Est-ce que le capteur des S1 et S1R est fabriqué par Panasonic ?
Yosuke Yamane : bien sûr, je ne peux pas répondre à cette question (rires). En fait, le capteur seul n’est qu’un composant de l’appareil photo. Comment l’utiliser est là où se trouve la connaissance. Ces capteurs sont réalisés en fonction de nos spécifications, mais comment les utiliser pour capturer le signal est là où le savoir-faire repose. Par exemple, en vidéo, même en utilisant le même capteur, certains fabricants sont capables d’atteindre 30p alors que d’autres atteignent 60p. Cela dépend de la façon dont vous l’utilisez.
Avec la L-Mount Alliance, vous vous associez à Leica et Panasonic. Où est-ce que cela laisse Olympus ?
Yosuke Yamane : c’est une question très importante, donc ma réponse pourrait-être longue. Tout d’abord, nous avons déjà 17 ans de collaboration avec Leica, donc dans cette alliance sur la monture L, c’était une conclusion naturelle que nous devions faire cela avec Leica. Quant à Sigma, j’ai été vraiment impressionné par leur philosophie d’entreprise, car ils cherchent toujours à produire des objectifs avec la meilleure précision et sont toujours désireux de produire des objectifs de haute qualité. Donc j’ai pensé que si nous faisions une collaboration avec Sigma et Leica, nous pourrions nous développer autour de la monture L comme une famille. Basés sur cette idée, nous avons pris contact avec ces deux sociétés début 2017 et avons conclu cette alliance.
Et Olympus ?
Yosuke Yamane : nous avons bien sûr déjà parlé à Olympus pour leur assurer que nous continuons et même allons renforcer notre coopération dans le domaine du micro 4/3. Nous avons eu cette discussion avec eux et nous sommes prêts à renforcer notre relation avec Olympus, donc s’il vous plait ne vous inquiétez pas pour cela.
Merci à Yosuke Yamane d’avoir répondu à nos questions. Vous pouvez lire nos articles sur la L-Mount Alliance et les hybrides plein format Lumix S de Panasonic.