© Johnny Tang - "World of One"

Johnny Tang ou celui qui se clone lui-même pour réaliser des autoportraits surréalistes

L’artiste-photographe américano-taïwanais, Johnny Tang, vivant aujourd’hui à Brooklyn, a travaillé depuis 2010 sur une série unique d’autoportraits dans lesquels il se démultiplie librement. Il met ainsi en scène plusieurs « lui-même » dans des photos combinant argentique et numérique qui offrent un rendu à la fois authentique et surréaliste.

Entièrement réalisée avec un appareil argentique 35mm, sa série « World of One » est un travail de longue haleine qui l’a amené à penser, créer, monter et éditer une centaine d’images finales depuis 2010 jusqu’à aujourd’hui. Son procédé de travail lui a permis de jouer sur les frontières entre photographie argentique et photographie numérique et d’explorer la diversité de la mise en scène et du montage photo.

© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »

Ainsi, Johnny Tang a progressé de manière systématique et ordonnée. Pour chaque image, il a d’abord préparé la composition et l’histoire visuelle dans un carnet à dessins. Il a ensuite pris les photos nécessaires avec l’aide d’un assistant : ce dernier devait actionner la télécommande dès que le photographe avait terminé avec toutes les préparations (les réglages de l’appareil, sa position…) pour que l’appareil photo, posé sur un trépied, soit déclenché au bon moment.

Pour chaque image finale, il a photographié 5 pellicules. Puis il a fait scanner ses négatifs pour pouvoir ensuite éditer et monter l’ensemble des photos numérisées et n’en former qu’une seule. Il a passé de nombreuses heures en post-production à multiplier ses clones, fusionner les images, assembler tous ses personnages d’un seul et même cadre et rendre le résultat final le plus réaliste possible.

© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »

Et les photos finales montrent en effet un certain réalisme, tout en jouant sur l’exagération avec les clones. Chaque image raconte une histoire sur le photographe lui-même. Il utilise par exemple la symbolique de ses vêtements, opposant des vestes noires pour un seul personnage aux vestes blanches des clones, et vice-versa. Ainsi il questionne sa propre dualité, due à ses origines américaines et asiatiques.

© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »

Car, l’identité, c’est ce qu’explore Johnny Tang avec cette série particulière. De par son propre cas et sa propre histoire, il met en avant la complexité et la diversité des personnalités d’un individu, en particulier quand cet individu évolue entre plusieurs cultures. Le photographe l’explique lui-même sur son site : « Je ne me suis jamais senti à ma place. […] Quand je suis en Amérique, les gens me catégorisent toujours seulement comme un Asiatique. Et quand je suis en Asie, les gens me voient uniquement comme un Américain. »

© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »

Cette dualité et cette impression de n’appartenir à aucun monde sont familières pour ceux qui jonglent entre plusieurs origines. Avec cette série et son travail en général, Johnny Tang cherche, en s’inspirant de ses deux cultures, à les faire fusionner et à créer une nouvelle esthétique américano-asiatique (ou asio-américaine) à part entière.

Johnny Tang World of One 1
© Johnny Tang – « World of One »
© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »
© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »
© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »
© Johnny Tang - "World of One"
© Johnny Tang – « World of One »

Pour découvrir l’ensemble du travail de Johnny Tang, allez faire un tour sur son site personnel.