Après ma présentation du festival Visa pour l’Image la semaine dernière, je tenais à partager mes impressions de visiteur sur cet événement majeur du photojournalisme. J’ai assisté à d’autres festivals photo par le passé mais il s’agissait de ma première visite à Visa. C’est donc avec un œil ouvert et curieux que j’ai pris la direction de Perpignan.
Visa pour l’Image : les installations
Comme aux Rencontres de la Photographie d’Arles, les expositions photo sont présentées dans divers endroits de la ville. Même si les lieux sont relativement proches il est donc agréable de déambuler dans la ville d’une exposition à l’autre. Les lieux sont clairement marqués et chose importante à noter, les expositions sont gratuites ce qui est fort appréciable !
Le festival propose également des rencontres-débats, des projections en nocturne (se présenter assez tôt pour les projections au Campo Santo sous peine de rester à la porte, j’en ai fait l’amère expérience…). Il existe également de nombreuses expositions « off » dans différents endroits de la ville.
Chaque série est composée d’une trentaine de photos et introduite par un texte de quelques paragraphes rédigé par le photographe. A noter qu’à la différence d’Arles où toutes sortes de formats et de styles d’impressions cohabitent, l’ensemble des photos sont ici standardisées au même format (environ 40×50 cm) et encadrées sous verre avec une légende de quelques lignes. C’est simple et efficace.
Dans certains cas on aurait apprécié des tirages un peu plus grands pour découvrir chaque détails des photos. Cela permettrait également de tenir les visiteurs un peu plus éloignés des photos afin de faciliter la visite. La visite se fait tout de même de manière fluide sans trop se bousculer.
Au hasard de mes visites j’ai pu assister par chance à la présentation (en anglais) d’une série de photos de Gerd Ludwig sur le tourisme nucléaire. Plutôt intéressant et spontané. Si j’avais eu plus de temps, j’aurai organisé mes visites en fonction des présentations proposées par les photographes (je retiens ça pour la prochaine visite).
Les lieux d’expositions sont par ailleurs assez atypiques : un ancien cloître, une église, une caserne… le tout fonctionne plutôt bien et on passe avec plaisir d’une série à l’autre d’autant que les sujets sont assez variés.
Visa pour l’Image : le fond
Alors que les photographes s’inquiètent de l’évolution du métier de photojournaliste, on peut en tout cas dire qu’ils ne manquent pas de sujets à traiter ! Guerre en Syrie, réfugiés à travers l’Europe, séisme au Népal, guerre en Ukraine ou Ebola, les séries de très grande qualité se succèdent et nous renvoient rapidement aux actualités brûlantes du moment.
Je ne vous détaillerai pas toutes les collections présentées car il y en a trop et cela vous gâcherait le plaisir mais mention spéciale toutefois pour les séries suivantes que j’ai trouvé particulièrement émouvantes :
Bülent Kiliç pour ses photos des Réfugiés syriens à la frontière turque qui lui ont valu le Visa d’Or dans la catégorie « News ». Il présentait également d’incroyables photos de la révolution ukrainienne place Maïdan.
Daniel Berehulak pour ses photos poignantes sur le virus Ebola prises en Afrique de l’Ouest et récompensé par le Visa d’or catégorie « Magazine ».
Sergey Ponomarev pour sa série sur la « Syrie d’Assad« avec notamment des photos de soldats loyalistes protégeant les temples de Palmyre qui viennent d’être détruits il y a quelques jours.
Coté français on notera l’excellent travail d’Edouard Elias avec sa série sur « La légion étrangère en République Centrafricaine« et récompensé du Visa d’or du Meilleur jeune photographe.
Ainsi que la série plus « légère » de Pascal Maitre sur le Fleuve Congo.
A noter également la première rétrospective consacrée à Eli Reed, célèbre photographe de l’agence Magnum.
Conclusion sur Visa pour l’Image 2015
J’ai beaucoup apprécié ce festival et j’essayerai sûrement d’y retourner lors des prochaines éditions. Je vous en conseille donc vivement la visite. On apprécie de se balader dans les rues de Perpignan et de passer d’un lieu à l’autre pour découvrir les expositions. Par ailleurs le festival est à taille humaine et très dense ce qui n’est pas pour nous déplaire. Les nombreuses animations proposées sont également les bienvenues. Les photographes professionnels ont par ailleurs la possibilité de s’enregistrer afin de bénéficier d’accès spécifiques à certaines de ces animations. Si ce billet vous a donné l’envie de visiter Perpignan et le festival Visa Pour L’image, dépêchez vous, vous avez jusqu’au 13 Septembre 2015.
Vous avez visité Visa pour l’image? Vous pouvez laisser vos impressions et commentaires dans la section ci-dessous.