MP #103 : Fabriquer un bol beauté maison ou « DIY Beauty Dish »

Voici aujourd’hui un Mercredi Pratique comme il n’en a jamais été des plus « pratiques », et en quelque sorte dans la continuité du MP #58 : Monter un studio photo maison : nous espérons que vous êtes bricoleur !

Le but du bol beauté

Vous aimez jouer avec des flashs ? Qu’ils soient portables ou de studio, le problème est de pouvoir modeler cette lumière. Vous avez besoin d’une lumière large, dure et qui tombe rapidement ? Avec une forme sympa en plus ? Le beauty dish est l’accessoire qu’il vous faut.

Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est un accessoire qui permet de modeler et modifier la lumière. Au même titre que les diffuseurs, le bol beauté produit une lumière atténuée (par rapport au flash direct), mais de forme circulaire.

Je vais vous présenter ici celui que j’ai réalisé. J’ai mis un peu plus de temps que l’estimation (2 après midi et une soirée) parce que j’y suis plutôt allé au bluff, sans liste d’actions et avec des cotes approximatives. Je suis assez fier du résultat même s’il me reste encore à peaufiner et figer les réglages (des expériences que j’ai pu voir sur le net, une fois qu’on a trouvé la lumière qui plait on ne la change plus trop), finir la peinture et ajouter les réglages du support pour les autres tailles de flash. Il reste léger et solide, mais c’est volumineux si vous voulez en faire un deuxième.

Les pré-requis

Voici tout d’abord la liste de ce qu’il vous faut pour bien commencer :

  • 1 abat-jour de suspension ikea (38 cm de diamètre à 25€ ici, 25 et 50cm disponibles)
  • 1 outil pour découper précisément de l’aluminium (type dremel + disque à meuler)
  • 1 perceuse avec forets de 3 et 5 acier
  • 1 étau, même petit ça peut beaucoup aider
  • pince et tournevis
  • 2 tiges filetées de 3mm de diamètre sur 50cm ou 1m (1,46€/m chez casto – environ 70cm utilisés)
  • 1 lame d’aluminium (personnellement j’ai pris 35mm de large à 6,45€/m chez casto aussi – environ 50cm utilisés)
  • une demi douzaine d’écrous de 3mm et de 5mm (2€)
  • quelques vis de 5mm tete plate pour acier (1€)
  • un plan de travail et 3 à 4 h de libre

Et en option ou pour la finalisation du produit :

  • rondelles en caoutchouc, écrous aveugle 3mm
  • fixation aux trepieds en 1/4 BSW (diamètre de 6,35mm)
  • peinture noire ou autre pour l’extérieur
  • peinture blanche si vous voulez refaire l’intérieur
  • un cache pour protéger le passage du flash

Les travaux pratiques

Il est important que vous travailliez sur un plan de travail dédié et dégagé. Portez des lunettes de protection pour la partie de découpe, et ne laissez pas les enfants sans surveillance 🙂

Prêt à attaquer

Prenez les dimensions de votre plus gros flash pour faire un patron à centrer sur le fond de l’abat-jour puis dessinez les contours à découper.

Découpe de la forme du flash au dremel

Attaquez avec le dremel, ne vous précipitez pas et suivez les contours que vous avez tracés.
A savoir que l’aluminium ne fait pas ou peu d’étincelles, mais il y a quand même des projections de métal.

Découpe de la forme du flash au dremel. Deux bords sur quatre faits.
Et voilà pile à la bonne taille. Prévoir des bouchons d’oreille tout de même.

J’appréhendais la partie arrondie, mais en fait ca se fait très facilement vu que le dremel ne fonctionne pas comme une scie sauteuse, on peut vraiment faire la forme que l’on veut. Au pire s’il y a des inégalités vous pourrez les rattraper par la suite avec la ponceuse ou la meuleuse de votre dremel.

Pensez aux bouchons d’oreille tout de même, l’abat-jour fait une excellente caisse de résonance (personnellement j’ai rempli l’intérieur de chiffons pour étouffer le bruit).
Note aux têtes en l’air : pour la partie qui suit, faire les trous avant de tordre la lame, vous êtes prévenus !

Première patte du support à visser sur l’abat-jour, tordue grâce à l’étau

Maintenant que le flash peut s’insérer dans le bol, il est temps de passer au support. Comme je le disais en introduction, j’ai avancé sans schéma ni cotes, en ajustant partie par partie c’est faisable mais on perd un peu de temps.

Les deux pattes à visser, et les deux parties longues prêtes à être percées pour recevoir le support de flash et de trépied

Tout colle, on peut couper la partie qui ne sert pas.

Pour les derniers ajustements de l’angle des pattes, je les ai légèrement courbées de chaque côté afin de mieux épouser l’arrondi du bol. Je pense par la suite mettre entre les deux des rondelles en caoutchouc ce qui raffermira le tout.

Attention à bien faire les trous dans l’axe de la forme de la tête du flash

Il est temps de faire des repères en face des trous du support et de percer le bol (5mm).

Derniers réglage pour fixer le support de flash

On utilise la deuxième partie de la lame pour faire le support de flash. Sur la photo j’ai utilisé une pince-étau pour faire les repères et pouvoir percer au bon endroit.

Ça commence à ressembler à quelque chose
Jusque là ça fait son boulot

N’êtes-vous pas impatient de tester ? Ca s’annonce bien non ?

Pour le réflecteur du milieu, on peut prendre par exemple un vieux CD qui ne fonctionne plus, pour le glisser au fond du bol et prendre les repères pour les tiges filetées qui vont tenir le disque.

Même chose du coté du CD. On prend les repères et on perce les deux trous sur le CD et dans le fond du bol (3mm). Pour percer le CD j’ai utilisé un foret bois et la vitesse la plus faible de la perceuse-visseuse.

Pour un effet plus propre et fini, il existe des plats à pizza en aluminium de diverses tailles qui pourront parfaitement remplir cette tâche (environ 5$ sur amazon).

Test avec un CD transparent
Les CD une fois peints et empilés (avec le papier d’aluminium pour opacifier)

Afin de rendre le CD opaque et réfléchissant j’ai collé plusieurs CD entre eux séparés par du papier d’aluminium pour bloquer la lumière et un coup de bombe de peinture blanche pour le rendre réfléchissant. Le résultat est assez moche car la peinture accroche mal, mais lors de l’utilisation la lumière est si forte qu’on ne voit pas les imperfections.

Ce n’est pas encore optimum mais ça permet d’appréhender l’effet que ça donne pour vraiment rien.

Fixation du réflecteur

Voilà à quoi ressemble le support du bol. J’ai percé un trou d’un peu plus de 5mm afin d’y visser un trépied. Le problème à ce niveau est le diamètre des vis utilisées en photo, c’est un format britannique de 1/4″, soit environ 6.35mm.

Support du bol et support du flash

Le résultat : une lumière circulaire et homogène.

La forme dont il était question en introduction, circulaire, et qui s’arrête nette sur les bords

On retrouve la forme bien caractéristique du bol de beauté, et en plus c’est fait maison !

Et voilà !

Sur ces deux exemples je n’ai utilisé que le bol comme source de lumière afin de bien isoler l’effet. On peut l’utiliser de cette manière mais les photos sont très contrastées. Il est conseillé d’utiliser une autre source plus diffuse de lumière afin d’homogénéiser le tout.

Maintenant il ne reste plus qu’à équilibrer avec une seconde lumière et vous obtenez des portraits qui ont du peps.

Mes deux prochaines étapes sont la finition cosmétique (peinture, plat à pizza…) et trouver un système pour y fixer divers caches, avec des formes ou couleurs différentes.

Et vous ? Vous aviez quelque chose de prévu cet après-midi ? Dites-nous si vous vous lancez dans le projet, ou si vous avez des remarques quant à la fabrication. Bon bricolage !

Aller plus loin au flash avec la technique strobisme !

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  1. Intéressant. Et beau bricolage. C’est souvent la forme « bol » la plus dure à trouver.
    Avec un fond intérieur blanc (et non alu), la lumière serait plus douce et les couleurs plus naturelles. Un coup de bombe blanche devrait faire l’affaire…

  2. Bonjour, et bravo pour ce beau bricolage.

    J’ai une idée pour la fixation sur le trepied: utiliser les adaptateurs vendus sur internet pour les flash de studio. Ainsi, j’ai un adaptateur F1/4 »-M3/8 » qu’il est par exemple possible de visser sur un plateau adapté à ton trépied. Comme ceci par exemple: http://www.amazon.fr/Manfrotto-148KN-Adaptateur-transformation-filetage/dp/B001CFECEW/ref=sr_1_9?s=electronics&ie=UTF8&qid=1338389096&sr=1-9 ou ceci: http://www.amazon.fr/Kaavie-transformateurs-inoxydable–Robuste–Angleterre/dp/B007XXBTS4/ref=sr_1_14?s=electronics&ie=UTF8&qid=1338389096&sr=1-14 (note, je ne fait pas de pub pour ces vendeurs, je ne les connait pas !)

  3. Mouais c’est vraiment pour s’amuser, car la dispersion et l’effet beauty dish est assez éloigné des « vrais ». Mais ça fait au moins des reflets assez marrants qui change de l’ordinaire.

  4. Evidemment Merwen, mais on est pas non plus dans la même tranche de prix que les « vrais »… 🙂

    Merci Mathieu pour les liens je vais jeter un oeil

  5. On y est presque selon les marques surtout si on ajouter certains outils, et on dépasse encore 10 fois ça si on compte le temps passé. On est d’accord le DIY c’est d’abord un Hobby plutôt qu’une solution professionnelle et durable 😉

  6. Je pense que tu as bien résumé le truc, le DIY est pour les amateurs ou passionnés (ceux que la photo ruine ou ne rapporte rien)
    Pour les autres, les pros entre autre, il y a les produits en magasin avec le résultat qui va avec heureusement 🙂
    On a quand même rarement vu du DIY meilleur qu’un produit de moyenne gamme

  7. Bonjour,
    beau bricolage. Je suis assez d’accord sur le fait que ce genre de montage s’approche rarement de la qualité « industrielle » du même objet mais cela à au moins le mérite d’être formateur. On peut se « faire la main » sans trop dépenser.
    C’est un peu comme quand on achète du matos photo « made in china » sur ebay (trigger, grip, BAL, etc..), on teste et si on aime on peu essayer d’acheter un peu mieux 😉
    D’ailleurs il y a deux ans, on s’étaient lancés dans l’aventure DIY http://www.numeristes.com/2010/04/05/beauty-dish-fltm-ou-diy/ que de bons souvenirs 🙂

  8. Ping : Anonyme
  9. D’abord merci d’avoir essayé, et d’avoir mis des photos.
    En fouillant sur Internet j’ai trouvé quelques expériences du genre. Le défaut est toujours à peu près le même, a savoir le manque de régularité dans l’effet projeté. Pas assez de lumière au milieu, en s’éloignant du centre on arrive à quelque chose de sympa mais qui se dégrade vite vers l’extérieur. Du coup cela fait une énorme différence avec les produits professionnels. En fait ce que l’on paie cher c’est le calcul et l’étude faite par l’industriel pour obtenir cette régularité. Et plus le diamètre est important et plus il faut de prototype pour satisfaire l’équilibre sur 100% de la surface. Modifier la forme, la matière, le réfléchissant (qui n’est pas toujours homogène sur sa surface).
    Bref, j’étais tenté et du coup je vais me raviser. Cela fait tout de même des effets sympas, mais assez curieux, alors amusez-vous.