Les réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre approchent et avec eux, ces moments précieux qu’on veut immortaliser. Entre les faibles lumières, les sujets qui bougent et les ambiances tamisées, les fêtes de fin d’année représentent un vrai défi photographique. Voici nos conseils pour revenir avec des images à la hauteur de vos souvenirs.
Sommaire
Maîtriser la balance des blancs
Souvent, l’éclairage pendant les fêtes mélange généralement plusieurs sources : guirlandes LED (souvent autour de 3000K), bougies (environ 1800K), et parfois un plafonnier en lumière du jour. Ce mélange colorimétrique peut dérouter le mode automatique de votre boîtier, qui cherchera à « corriger » une dominante chaude pourtant essentielle à l’ambiance.
Ici, il y a deux approches possibles. Soit vous régler de manière manuelle votre balance des blancs sur une valeur comprise entre 3200K et 3500K pour conserver la chaleur ambiante tout en évitant une image trop orangée. Soit vous shootez en RAW pour vous laisser plus de latitude au post-traitement – une option particulièrement pertinente quand les sources lumineuses varient d’un moment à l’autre.
Vous shootez avec un smartphone ? La plupart des modèles Android proposent un mode Pro (ou Expert, ou Manuel selon les marques) permettant de contrôler ISO, vitesse et balance des blancs. Les iPhone ne proposent pas cette option nativement, mais des applications tierces comme Halide ou ProCamera débloquent ces réglages.
Gérer les basses lumières, sans flash !
Le flash intégré à certains appareils est rarement votre allié pour les photos de fêtes : il écrase les volumes, supprime l’ambiance lumineuse et provoque des ombres dures peu flatteuses. Plusieurs alternatives s’offrent à vous.

La première consiste à monter en sensibilité ISO. Les capteurs actuels encaissent très bien les hautes sensibilités : sur un boîtier APS-C ou plein format récent, 3200 ISO restent parfaitement exploitables, et même 6400 ISO peuvent convenir si vous ne prévoyez pas de tirer votre photo en format A3.
Le bruit numérique des boîtiers actuels est d’ailleurs bien plus agréable que le bruit chromatique des capteurs d’il y a dix ans, comme nous le notons sur nos derniers tests d’appareils photo.
Si vous possédez un flash cobra, orientez-le vers le plafond (blanc de préférence) pour obtenir une lumière indirecte bien plus douce.
Troisième option : exploiter les sources existantes. Rapprochez vos sujets des bougies, de la cheminée ou du sapin. Une astuce simple consiste à demander à votre sujet de tenir une bougie ou un photophore près de son visage – vous obtiendrez un éclairage naturel, particulièrement flatteur pour les portraits.
Des portraits plein de bokeh avec les guirlandes lumineuses
Vous rêvez de portraits avec un joli flou d’arrière-plan et un effet bokeh ? Les lumières du sapin offrent un décor parfait pour des portraits festifs et scintillants. Trois réglages clés permettent d’optimiser cet effet.
L’ouverture d’abord : plus elle est grande (f/1,4 à f/2,8), plus les points lumineux seront diffus et circulaires. Les focales fixes lumineuses prennent ici tout leur sens – un 50 mm f/1,8, accessible et présent dans de nombreux sacs photo, fera des merveilles.

La distance ensuite joue un rôle crucial. Éloignez votre sujet de l’arrière-plan lumineux d’au moins deux à trois mètres. Plus cette distance est importante, plus le bokeh sera prononcé. À l’inverse, rapprochez-vous de votre sujet pour accentuer encore l’effet.
La focale enfin amplifie la compression de l’arrière-plan. Un 85 mm ou un 135 mm produira des bulles lumineuses plus grandes et plus présentes qu’un 35 mm, à ouverture équivalente.
Photographier l’ouverture des cadeaux
Ce moment est souvent le plus difficile à capturer : ça va vite, les sujets bougent, les papiers volent, et l’excitation générale ne facilite pas la mise en place. Quelques réflexes peuvent vous sauver.
Passez en mode rafale et en autofocus continu (AF-C ou AI Servo selon les marques). Avec des sujets en mouvement constant, le suivi sera bien plus fiable qu’un autofocus ponctuel. Si votre boîtier propose la détection des visages ou des yeux, activez-la.

Côté vitesse d’obturation, ne descendez pas sous 1/125 s si vous voulez figer les mouvements des mains et des expressions. Quitte à monter davantage en sensibilité ISO ou à shooter à plus grande ouverture.
Pensez également à varier les angles. La vue plongeante classique depuis votre position assise manque souvent de dynamisme. Descendez au niveau des enfants, capturez les mains qui déchirent le papier en gros plan, ou prenez du recul pour inclure les réactions des spectateurs dans le cadre.

Le portrait de groupe : une affaire de préparation
La photo de famille réunie reste un classique des fêtes, mais aussi une source de frustration quand on découvre que quelqu’un fermait les yeux ou regardait ailleurs. Pour maximiser vos chances, anticipez le moment : juste après l’apéritif fonctionne généralement bien – les invités sont détendus mais pas encore fatigués.

Techniquement, fermez suffisamment votre diaphragme pour obtenir une profondeur de champ suffisante pour que tout le monde soit net, car tout le monde n’est pas souvent aligné sur la même ligne. Entre f/5,6 et f/8 selon la profondeur de votre disposition, vous serez tranquille.
Utilisez un trépied et le retardateur (ou une télécommande) pour vous inclure dans l’image. Prenez systématiquement cinq ou six clichés d’affilée : la probabilité que tout le monde ait les yeux ouverts et un sourire naturel sur au moins une image augmente considérablement. Au post-traitement, les logiciels actuels permettent facilement de fusionner les meilleures parties de plusieurs photos si nécessaire.
Raconter l’histoire en images
Au-delà des portraits posés, les détails et les scènes de vie construisent un récit visuel bien plus évocateur. Pensez à photographier la table dressée avant l’arrivée des convives, les préparatifs en cuisine, les décorations, les mains qui trinquent, les enfants qui guettent par la fenêtre. Ces images de « coulisses » sont souvent celles qu’on préfère redécouvrir des années plus tard.
Et avec un smartphone ?
Si vous comptez sur votre téléphone pour les souvenirs de fêtes, quelques réflexes simples amélioreront sensiblement vos résultats.
Le mode nuit, même en intérieur ?
Essayez d’utiliser le mode Nuit systématiquement, même si la pièce vous semble correctement éclairée. Ce mode capture plusieurs images à différentes expositions et les fusionne pour réduire le bruit et augmenter la plage dynamique.
Attention cependant : ces modes impliquent un temps de pose de deux à cinq secondes selon la luminosité. Gardez le téléphone immobile et demandez à vos sujets de limiter leurs mouvements pendant la prise de vue, sous peine d’obtenir des visages fantomatiques.
Exploiter le mode Portrait avec parcimonie
Le flou d’arrière-plan synthétique des modes Portrait s’est considérablement amélioré, mais il atteint ses limites avec les guirlandes lumineuses. Les algorithmes peinent parfois à traiter ces points lumineux et produisent des artefacts disgracieux – bokeh irrégulier, halos mal détourés autour des cheveux.

Faites un essai avant de vous y fier pour vos photos importantes. Si le résultat manque de naturel, désactivez le mode Portrait et misez plutôt sur un placement intelligent : rapprochez-vous du sujet et éloignez-le du sapin pour obtenir un flou optique naturel, même léger.
Les modes Pro ou Expert pour aller plus loin
La plupart des smartphones Android proposent un mode Pro (ou Expert, ou Manuel selon les marques) permettant de contrôler ISO, vitesse et balance des blancs. Les iPhone ne proposent pas cette option nativement, mais des applications tierces comme Halide ou ProCamera débloquent ces réglages.

En mode manuel, fixez votre balance des blancs autour de 3200K pour préserver l’ambiance chaleureuse. Limitez la sensibilité ISO à 400 ou 800 maximum si possible. Au-delà, le bruit numérique devient vite pénalisant sur ces petits capteurs.
Compensez avec une vitesse d’obturation plus lente (1/30s reste gérable si vous calez vos coudes ou posez le téléphone) et stabilisez votre prise de vue.
Le ProRAW et le RAW sur smartphone
Si vous comptez retoucher vos images, activez la capture en RAW. Sur iPhone (à partir du 12 Pro), le format Apple ProRAW conserve les avantages de la photo computationnelle tout en offrant une latitude d’édition bien supérieure au JPEG, notamment pour récupérer les hautes lumières des guirlandes ou déboucher les ombres.

Vous l’activerez dans Réglages > Appareil photo > Formats. Sur les smartphones Android haut de gamme, le mode Pro permet généralement de capturer en DNG.
Attention au poids des fichiers : un ProRAW pèse environ 25 Mo par image, contre 2 à 3 Mo pour un HEIC standard. Vérifiez votre espace de stockage avant le réveillon.
Et n’oubliez pas le geste le plus simple : nettoyez votre objectif avant de commencer. Les traces de doigts, omniprésentes sur nos smartphones, sont responsables de plus de photos floues et voilées que n’importe quel autre facteur.
Bonnes fêtes à tous, et bons clichés !


