En août 2024, Google a dévoilé son quatuor de smartphones haut de gamme : les Pixel 9, 9 Pro, 9 Pro XL et 9 Fold. Chacun incarne un positionnement stratégique pour le géant californien, à grand renfort d’intelligence artificielle. Parmi eux, le Google Pixel 9 Pro est sans doute le modèle le plus équilibré, avec un triple module photo et un design particulièrement soigné.
Sur le terrain, que valent les performances de ce smartphone premium et ambitieux ? Après deux mois d’utilisation au quotidien, découvrez notre test complet du Google Pixel 9 Pro.
Sommaire
- Google Pixel 9 Pro : un cocktail savoureux
- Côté matériel : premium à tout point de vue
- Capteur principal 24 mm : des couleurs au top mais un rendu des détails perfectible…
- Ultra grand-angle 12 mm : des images plaisantes, mais un niveau de détails en retrait
- Téléobjectif 110 mm : plus loin, plus haut
- Une profusion de modes photo et toujours plus d’IA
- Vidéo : place à la 8K !
- Interface, performances et autonomie : le Pixel 9 Pro, un smartphone efficace
- Pixel 9 Pro : l’un smartphone les plus séduisants de cette année !
Google Pixel 9 Pro : un cocktail savoureux
Année après année, Google peaufine la recette de ses smartphones. Et force est de constater que ce cru 2024 s’avère particulièrement séduisant. Sobre sans être minimaliste, luxueux sans être clinquant, le Google Pixel 9 Pro est très agréable à l’œil… et réussit même à séduire les fans de la marque à la Pomme !
Grâce à son écran de 6,3 pouces, le smartphone adopte des mensurations (presque) raisonnables. Il mesure ainsi 152,8 x 72 x 8,5 mm. On apprécie beaucoup ses bords droits et ses coins suffisamment arrondis. Celles et ceux consommant beaucoup de contenus multimédias se tourneront plutôt vers le Pixel 9 Pro XL, doté d’un écran de 6,8 pouces. Enfin, le lecteur d’empreinte sous l’écran est très réactif.
Avec son poids de 199 grammes, le terminal n’est pas trop lourd. Les faces avant et arrière sont conçues en verre Gorilla Glass Victus 2, et le dos adopte une finition assez douce au toucher. On apprécie également la certification IP68.
Le design du modèle photo arrière connaît une belle évolution. Exit le bandeau horizontal qui se « fondait » dans les bords du smartphone. Place à un îlot ovale, qui regroupe les 3 capteurs photo (voir plus loin). Il dépasse d’environ 1 mm de la surface du terminal mais permet de poser de façon bien stable le smartphone sur une table.
Nous ne reviendrons pas en détail sur la fiche technique du Google Pixel 9 Pro, que nous avons déjà décryptée lors de son annonce. On retiendra cependant la dalle OLED de 6,3 pouces, qui offre une définition de 1280 x 2856 pixels. La lisibilité – et la restitution des couleurs – sont excellentes.
De plus, la luminosité maximale monte à 3000 nits en pic pour les contenus HDR. De quoi faciliter l’utilisation du smartphone en plein soleil – malgré des reflets parfois un peu présents. Le rafraîchissement dynamique monte à 120 Hz. Les animations sont bien plus fluides. Et l’impact sur la batterie s’avère très réduit.
Sous le capot, le Pixel 9 Pro intègre la puce Tensor G4, couplée à 16 Go de RAM. Le smartphone profite de tous les raffinements liés à l’intelligence artificielle de Google (voir plus loin). La capacité de stockage est relativement généreuse (de 128 à 512 Go). N’hésitez surtout pas à opter a minima pour la version équipée de 256 Go – d’autant que le slot pour carte Micro SD brille toujours par son absence.
Côté photo, le terminal conserve le capteur de 50 Mpx introduit avec le… Pixel 6 Pro. De même, les nouveautés matérielles au niveau des capteurs « secondaires » sont plutôt subtiles. On retrouve donc :
- Un capteur principal de 50 Mpx, de type 1/1,31 pouce (avec photosites de 2,4 µm via pixel binning) avec AF laser, surmonté d’une optique stabilisée équivalent 26 mm ouvrant à f/1,68
- Un capteur de 48 Mpx de type 1/2,55 pouce (avec photosites de 0,7 µm) avec AF à détection de phase multidirectionnelle, couplé à un téléobjectif équivalent 110 mm ouvrant à f/2,8
- Un capteur de 48 Mpx de type 1/2 pouce (avec photosites de 0,8 µm), accompagné d’une optique ultra grand-angle équivalent 14 mm ouvrant à f/1,7.
Capteur principal 24 mm : des couleurs au top mais un rendu des détails perfectible…
Comme ses prédécesseurs, le Pixel 9 Pro utilise un capteur principal de type 1/1,31 pouce. Il compte 50 Mpx, mais livre des images de 12,5 Mpx grâce au pixel binning. Une focale « virtuelle » 2x est également disponible. L’objectif ouvre à f/1,68 – comme sur le Pixel 8 Pro.
Sur le terrain, le capteur principal du Pixel 9 Pro livre de bons résultats – comme ses prédécesseurs depuis le Pixel 7 Pro. Le rendu des images est particulièrement séduisant. En général, le HDR ne cherche pas à « en faire trop ». La restitution des couleurs et des contrastes est d’une grande justesse et le débouchage des ombres est très naturel.
L’autofocus est d’une grande réactivité. Aucun temps de latence n’est à noter entre deux photos. De ce point de vue, le photophone de Google est une réussite complète.
En revanche, le rendu des détails demeure perfectible. En zoomant dans nos images, on observe un lissage des détails les plus fins, sans doute dû au pixel binning. Le Pixel 9 Pro ne parvient pas à rivaliser avec ses concurrents dotés d’un capteur type 1 pouce.
Le Pixel 9 Pro se rattrape en basse lumière. Le rendu des photos est très naturel – et la capture ne prend qu’une demi-seconde environ pour les scènes correctement éclairées (en ville, notamment). En revanche, le lissage des détails est davantage présent. Les éléments à l’arrière-plan peuvent paraître gommés. On touche là à l’une des limites de la photographie au smartphone…
Ultra grand-angle 12 mm : des images plaisantes, mais un niveau de détails en retrait
Nous aurions aimé être aussi élogieux du côté du module ultra grand-angle. Oui, l’angle de champ ultra-large (126°, équivalent 12 mm) ouvre des horizons créatifs très intéressants. Oui, le rendu des couleurs et des contrastes est toujours aussi agréable à l’œil.
Malheureusement, dès que l’on zoome dans l’image, on observe un vrai manque de détails. Le lissage est très présent, l’accentuation des détails assez artificielle. La faute revient au capteur très défini (48 Mpx)… mais de petite taille (type 1/2 pouce).
De son côté, l’objectif s’avère plus lumineux (f/1,7 vs f/1,95). La correction (logicielle) des distorsions est efficace. Néanmoins, les éléments situés tout au bord de l’image peuvent être très étirés en largeur.
L’ultra grand-angle est également utilisé pour le mode Macro. Il permet de s’approcher très près du sujet (4 cm seulement). Le rendu des photos est très plaisant… mais le manque de détails est assez visible.
Enfin, la photo de nuit est un exercice intéressant. Comme avec le module principal, le rendu global de l’image est très réussi. Mais la perte en qualité dans l’image se fait cruellement sentir. En grossissant ses images, on peut vite observer une « bouillie de pixels » sur les détails les plus fins. Dommage.
Téléobjectif 110 mm : plus loin, plus haut
Le Pixel 9 Pro nous séduit (aussi) avec son téléobjectif équivalent 110 mm (zoom 5x). Au global, la restitution de la scène est très soignée. Là encore, les couleurs et les contrastes sont très justes, et le débouchage des ombres est très naturel.
De même, le niveau de détails est plutôt élevé… mais le petit capteur type 1/2,55 pouces de 48 Mpx (hérité du Pixel 8 Pro) ne peut faire de miracles. Ainsi, une légère mollesse se fait sentir dès que l’on zoome dans l’image. Heureusement, l’autofocus est réactif et aucune latence n’est à noter.
Comme sur les précédents modèles, le smartphone mise sur une profusion d’algorithmes pour combler l’écart entre la focale 24 mm et le téléobjectif 110 mm. Ainsi, on retrouve le Super Res Zoom, qui s’active à partir d’un zoom 1,5x. En revanche, au-delà d’un zoom 2x, le pixel binning est désactivé et l’appareil applique un simple crop dans l’image. Résultat : le niveau de détails est franchement perfectible.
Les choses se compliquent en basse lumière. Comme avec les autres objectifs, la scène est correctement restituée. La colorimétrie et le dosage du HDR sont très justes. Néanmoins, le téléobjectif eq. 110 mm souffre du syndrome « petit capteur + petite optique » – comme bien d’autres modèles, d’ailleurs.
En clair, le niveau de détails est (très) en retrait par rapport au capteur principal. Les algorithmes de l’appareil tentent de « recréer » les zones manquantes, mais le résultat n’est pas très probant. Bien souvent, on observe une belle bouillie de pixels sur les détails de l’image. Pour les réseaux sociaux, la qualité d’image est suffisante. Si vous avez de plus grandes ambitions photographiques, en revanche, le smartphone montre nettement ses limites.
Une profusion de modes photo et toujours plus d’IA
Fidèle à ses bonnes habitudes, Google dote ses smartphones d’un grand nombre de modes photo très pertinents. On retrouve avec plaisir les « Contrôles Pro », qui permettent de régler manuellement la luminosité, la balance des blancs, la vitesse d’obturation ou la sensibilité ISO.
Associées au mode RAW, ces options sont d’une grande pertinence pour reprendre la main sur le processus créatif. Seul regret : Google ne propose pas sa propre alternative au format ProRAW (Apple), qui couple la souplesse de retouche d’un fichier RAW aux algorithmes habituels de prise de vue.
Mentionnons aussi le mode Mouvement. Toujours aussi efficace, il permet d’imiter le rendu d’une photo en pose longue – en tenant le smartphone à main levée. Et les résultats sont particulièrement réussis, de jour comme de nuit. Mentionnons également le mode Astrophoto – qui peut désormais être activé manuellement via le mode Vision de nuit.
Magic Editor, l’IA générative de Google à l’oeuvre
Google tient à se placer à l’avant-garde des solutions liées à l’intelligence artificielle – et cela se sent. L’IA fait aussi une apparition remarquée avec le mode « Add Me ». Le principe : l’appareil fusionne 2 clichés afin d’ajouter une personne dans le cadre – alors qu’elle n’était pas présente sur la première photo. L’idée est intéressante… mais ne paraît pas vraiment indispensable au quotidien.
Mais c’est certainement au niveau de la retouche photo que l’IA générative est la plus présente. Le « Magic Editor » devient (beaucoup) plus performant et permet de réinventer tout ou partie d’une image. On peut ainsi « élargir » le cadrage d’une photo. Modifier l’arrière-plan ou le ciel d’une photo. Ajouter ou supprimer un ou plusieurs éléments dans le cadre.
Les possibilités offertes par ce « Magic Editor » sont quasi-infinies… ce qui n’est pas sans poser quelques questions. Les images ainsi créées sont-elles encore des photographies ? Ou s’agit-il de « visuels » parfaitement artificiels ?
Google ne cherche pas à répondre à ces questions – mais a apporté quelques garde-fous. Par exemple, il n’est pas possible de réinventer des parties du corps humain, ni d’ajouter une personne dans le cadre. En revanche, il reste possible de modifier complètement le sens initial d’une photo en ajoutant/supprimant autant d’éléments de l’image qu’on le désire…
Voici une sélection de photos réalisées avec le Pixel 9 Pro :
Vidéo : place à la 8K !
Pour mieux rivaliser avec les modèles les plus premium (ceux de Samsung ou Xiaomi, notamment), les Pixel 9 Pro et Pixel 9 Pro XL deviennent les premiers smartphones de Google à proposer la capture de vidéos en 8K 30p. Ce mode est disponible avec le capteur principal 24 mm.
Pour profiter des objectifs « secondaires », il convient de repasser en 4K 60p. Enfin presque. Car le téléobjectif est (toujours) incapable d’aller au-delà de la 4K 30. Résultat : en filmant en 4K 60p, l’appareil applique un crop assez violent sur les images capturées par le capteur principal, et le résultat est loin d’être convaincant. Enfin, deux modes de ralentis (120 et 240 fps) sont proposés… mais en FHD uniquement.
Sur le terrain, le Pixel 9 Pro est un bon compagnon vidéo… mais certains aspects sont frustrants. Le traitement des couleurs et des contrastes est moins plaisant qu’en photo. Oui, le mode Video Boost est présent, mais il implique un traitement dans le Cloud – et nécessite une connexion Internet assez robuste… et un peu de patience, l’opération pouvant être un peu longue.
Le mode HDR a tendance à trop accentuer certaines nuances, donnant un aspect assez artificiel. Lorsqu’un visage est détecté dans le champ, l’exposition s’ajuste automatiquement. L’ennui, c’est que d’autres éléments dans le cadre (les vêtements par exemple) sont également affectés – et le résultat manque parfois de réalisme. On se consolera avec la stabilisation, toujours aussi excellente pour les plans statiques. Néanmoins, elle a tendance à « lutter » avec les plans en mouvement.
Au final, le Pixel 9 Pro est un bon compagnon en vidéo. Mais il lui reste encore une petite marche à franchir pour être au niveau des meilleurs modèles du marché – notamment côté Apple.
Interface, performances et autonomie : le Pixel 9 Pro, un smartphone efficace
Le Pixel 9 Pro offre un niveau de performances élevé, grâce à sa puce Tensor G4 et ses 16 Go de RAM. Au quotidien, le terminal ne souffre d’aucun ralentissement. L’interface conçue par Google est toujours un vrai régal.
L’IA fait son entrée tambour battant avec Gemini. L’assistant personnel de Google vous permet de résumer vos courriels ou vos appels téléphoniques, faire un briefing des réunions de votre journées, et bien plus. Sur une capture d’écran, l’IA détecte les points les plus intéressants. La fonction « entourer pour chercher » est de la partie – comme sur certains concurrents (comme les Samsung Galaxy S24).
Côté gaming, le Pixel 9 Pro est excellent… avec les jeux optimisés pour la puce Tensor. En revanche, certains jeux (comme GTA San Andreas) nous ont posé plus de difficultés, avec des pertes de framerate et des lags assez prononcés.
Le smartphone intègre une batterie de 4700 mAh. L’autonomie est impressionnante. Même en cas d’usage soutenu (beaucoup de photos/vidéos, GPS, Internet et réseaux sociaux…), le Pixel 9 Pro est capable de rester plus de 24 h loin d’une prise secteur. Au quotidien, le smartphone dépassera les 48 h d’autonomie. Il fait donc bien mieux que la majorité de ses concurrents.
La recharge est un peu moins éblouissante. Comptez 30 min pour passer de 1 à 55 %, et presque 1 h et demie pour une charge complète. La recharge 45W Power Delivery offre ainsi un certain équilibre entre rapidité et protection de la durée de vie de la batterie.
Enfin, le Pixel 9 Pro est livré sous Android 14. Cependant, il fera partie des premiers modèles à profiter d’Android 15. Par ailleurs, Google prévoit 7 ans de MàJ logicielles. Le terminal devrait donc finir sa vie avec Android 21. De quoi sérieusement se projeter dans le futur !
Pixel 9 Pro : l’un smartphone les plus séduisants de cette année !
Avec son Pixel 9 Pro, Google entre clairement dans la cour des grands. Le géant californien livre assurément un smartphone premium très séduisant. Son design, à base de bords droits et de « pilule » étirée pour les objectifs photo, est très plaisant. L’autonomie est très solide. L’interface made by Google est toujours aussi fluide et agréable.
Fidèle à sa réputation, Google livre également une partie photo très réussie, avec un excellent rendu des couleurs et des contrastes, de jour comme de nuit. Néanmoins, le rendu des détails les plus fins demeure perfectible (surtout en basse lumière), notamment à cause du pixel binning. Un point qui se vérifie encore plus avec les objectifs « secondaires ». Les algorithmes ne peuvent pas tout – et l’arrivée de capteurs plus grands est sans doute nécessaire. Enfin, le rendu des images est un peu plus artificiel en vidéo.
Au-delà, le Pixel 9 Pro se démarque par ses (très) nombreuses fonctions liées à l’IA, censées vous aider dans votre quotidien. En photo, les possibilités ouvertes bouleversent le champ des possibles. Enrichir ou transformer une image fixe est d’une simplicité déconcertante, modifiant notre rapport au réel.
Dans tous les cas, le Google Pixel 9 Pro est un smartphone particulièrement réussi. Il n’a pas grand-chose à envier aux smartphones les plus haut de gamme. Et nous le recommandons sans hésiter !
Le Google Pixel 9 Pro est disponible à 1099 € (128 Go), à 1199 € (256 Go) ou à 1329 € (512 Go), à la Fnac et chez Boulanger.