En 2016, Richard Pak est parti trois mois sur l’île volcanique isolée de Tristan de Cunha pour photographier le quotidien de ce territoire ; ce sont les photographies de cette série que nous propose de découvrir la Galerie du Château d’Eau. Jusqu’au 5 janvier 2025, c’est une histoire photographique proche de la réalité de cette île et de ses quelque 260 habitants qui est racontée, à travers le regard juste d’un artiste à part entière.
Une petite île volcanique au milieu de l’Atlantique sud, définie souvent comme le territoire habité le plus isolé du monde… Car oui, une communauté s’y est installée il y a 2 siècles. En 1816, un contrat lie la couronne britannique et les premiers habitants : ils sont désignés comme « la firme ». Cette expression donne son titre à la série de Richard Pak ; cette dernière constitue le 1er volet d’un cycle photographique sur les espaces insulaires intitulé « Les îles du désir ».
La référence au célèbre film de Wim Wenders s’arrête au titre : ici, pas de noir et blanc, pas d’anges, pas de fantômes et pas de rêveries. Richard Pak fait de la photographie à la croisée des genres, entre une démarche résolument documentaire tout en assumant l’aspect artistique de sa pratique. Volontiers sous-exposées, ses images ont quelque chose d’un naturalisme passé, comme revenues d’un autre temps – à l’instar de ce mode de vie insulaire plutôt exceptionnel.
Richard Pak ne fétichise jamais cette insularité et cet isolement extrême. Sa photographie, est une invitation, une ouverture totale. Ses portraits, aérés ; ses paysages, apaisés. C’est seulement d’une singularité qu’il veut témoigner, par sa photographie, dans un geste artistique qui rassemble toute l’expérience vécue sur cette île pendant trois mois. On y devine les rencontres humaines, à travers ses portraits d’une grande sensibilité, à la fois à distance de ses modèles et pourtant si proches d’eux.
Ce n’est pas un travail d’historien ou de sociologue dont il s’agit avec ce projet artistique, mais bel et bien d’une approche photographique totale, qui combine une démarche résolument documentaire et une attention particulière portée sur l’esthétique et la composition.
Justesse, pertinence et beauté sont ainsi rassemblées sur les cimaises provisoires du Château d’Eau et dans un très bel ouvrage aux éditions Atelier EXB (96 pages, 18,5 x 26,5 cm, 45 €).
Notez que la Galerie du Château d’Eau est actuellement en travaux, et s’installe provisoirement aux 58 allées Charles de Fitte pendant la durée de cette exposition.
Informations pratiques :
La Firme, Richard Pak
Galerie du Château d’Eau
Du 24 octobre 2024 au 5 janvier 2025
58 allées Charles de Fitte, 31300 Toulouse
Du mardi au dimanche de 12h à 18h
Tarifs : 4 € / réduit 2,5 €
