Peter Hutchinson, Looking from my Garden to Giverny and on to the French Alps (Vue de mon jardin sur Giverny et de là sur les Alpes françaises), 1991 Photographie couleur rehaussée à l’encre, au pastel, 104,4 x 148,6 x 5,2 cm © Peter A. Hutchinson Courtesy Gad Collection

« Science/Fiction, une non-histoire des plantes » : la flore dans tous ses états à la MEP

La Maison Européenne de la Photographie dévoile son exposition d’automne : « Science/Fiction, Une non-histoire des Plantes« , à découvrir jusqu’au 19 janvier. À partir d’un corpus de plus de 40 artistes de tous les horizons, elle vise à retracer les liens fructueux qu’ont entretenus la science et la photographie du 19e siècle à nos jours.

Gohar Dashti, Untitled #2 (Sans titre #2), de la série « Home » (Chez soi), 2017
© Gohar Dashti

C’est une exposition tout en narration et en images. En narration : le parcours emprunte sa construction au roman de science-fiction qui donne presque son nom à l’exposition, en commençant par des repères réaliste et identifiable, jusqu’à s’éloigner progressivement vers des registres plus expérimentaux. En images : la sélection comprend les premiers cyanotypes d’Anna Atkins (1799-1871), un court-métrage d’Agnieszka Polska créé à l’aide de l’intelligence artificielle, et tout ce qu’il peut y avoir entre les deux.

C’est ainsi qu’on découvre ces images premières, créées par scientifiques et botanistes à la recherche d’une vérité dans la photographie, avec un usage d’abord purement utilitaire… qui devient malgré eux une pratique artistique à part entière, témoignage d’un temps et peut-être d’une certaine esthétique.

Jean Comandon, photogramme du film La croissance des végétaux, 1929, 11 min
© Musée Albert-Kahn / CD92

Le cœur de l’exposition se situe sans doute dans sa cinquième partie, « Les plantes comme fiction politique« . Voici une dernière série photographique, avant une salle de projection consacrée à un court-métrage ; une presque fin d’exposition comme une ouverture, une évocation de la possibilité d’agir avec l’image, avec l’art. Sur tout un mur, plusieurs photographies, des champs de blé en pleine ville…

Champ de blé – Une confrontation : Battery Park Landfill, Downtown Manhattan – Avec Ágnes Dénes debout dans le champ), 1982, photographie de John McGrail
© Ágnes Dénes / Courtesy Leslie Tonkonow Artworks + Projects, New York

Ainsi, Ágnes Dénes avait signé dans les années 1980 une œuvre majeure du Land Art. 8000m2 de terrain vague à Manhattan avait été transformé en un champ de blé, un champ entouré par le World Trade Center, Wall Street, autant de symboles d’une Amérique au capitalisme triomphant. Résultat : 450 kilogrammes de blé redistribués dans vingt-huit pays. Une (science-)fiction politique réalisée.

Informations pratiques :
Science/Fiction, Une non-histoire des Plantes
Maison Européenne de la Photographie
Du 16 octobre 2024 au 19 janvier 2025
5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris
Mercredi et vendredi de 11h à 20h, jeudi de 11h à 22h, le week-end 10h à 20h
Tarif : 12 euros (réduit : 7 euros)