L’édition 2024 du festival Photaumnales, qui se tiendra à Beauvais ainsi que dans plusieurs villes de la région Hauts-de-France, explore cette année un thème central : Festins, les photographes à table ! Un festival ayant pour mot d’ordre « dis-moi ce que tu manges, ce que tu consommes et je te dirai qui tu es ». À découvrir du 21 septembre au 31 décembre.
Sommaire
À travers 42 expositions mettant en lumière les œuvres de 25 artistes, le festival interroge notre société de consommation en se concentrant sur la production, la présentation et la manière dont nous nous nourrissons. Cette réflexion collective sur nos habitudes alimentaires met en lumière les liens profonds entre nourriture, identité et société.
Nourritures terrestres, mais aussi spirituelles sont convoquées pour cette 21eme édition démontrant comment le sujet nous rassemble et nous ressemble, mais aussi à quel point la question divise.
Mises en scènes alimentaires et documentaires
Le duo formé par Stephen Chow et Huiyi Lin nous met en image face aux choix quotidiens des personnes au niveau du seuil de pauvreté. La série initiée en 2010 s’est enrichie au fil de leur voyage dans 38 pays est construite autour d’une nature morte type. Les aliments achetés sur les marchés locaux avec la somme correspondant au seuil de pauvreté individuel journalier sont tous photographiés sur le journal du jour.
Avec Candy Goldsworthy, Henry Hargreaves et Charlotte Omnès envisagent les déchets alimentaires comme la base de structures et saynètes inscrites dans le paysage urbain. Robin Lopvet utilise quant à lui le collage pour réassembler déchets et détritus mis au rebut.
Le festival permet aussi de redécouvrir les images et mises en scène d’Henry Rox. Fruits et légumes s’y transforment en petits personnages : une troupe poétique qui invite le visiteur à poser un autre regard sur ce et ceux qui peuple nos placards et frigidaires.
Pour l’artiste vietnamienne Hiên Hoàng, la nourriture devient la métaphore des clichés rattachés à l’immigration et diaspora asiatique autant qu’un moyen de dénonciation de ces stéréotypes discriminants.
Source de plaisir ou de troubles, l’alimentation révèle beaucoup de soi et de son rapport au monde extérieur. En donnant la parole à des personnes entretenant tout type de relations avec leur corps et la nourriture, et en leur confiant un appareil jetable, la photographe belge Katherine Longly propose une mosaïque photographique inédite.
Photaumnales 2024 : nourriture et territoires
Parking d’hypermarché et banquettes arrière sont le théâtre des vies quotidiennes saisies par la photographe Stéphanie Lacombe alors qu’à quelques kilomètres s’éteint le centre-ville de la commune rurale.
Un regard empathique que la série Rades de Guillaume Blot pose à son tour sur les bistrots français, ces lieux de convivialité en voie de disparition. À travers plus de 220 immersions, l’artiste met en lumière patrons et habitués qui animent ces espaces emblématiques, résistant à la fermeture massive.
Production de masse, rationalisation & technologies
Signé par Daniel Szalai, le projet Novogen se concentre sur une race de poules pondeuses, dont les œufs sont utilisés dans la production de vaccins et de médicaments. À travers une série de portraits individuels de ces poules blanches, l’œuvre questionne notre relation utilitariste avec la nature. En présentant ces protagonistes invisibles de l’industrie pharmaceutique, la série met en lumière la production de masse et la manière dont nous réduisons les êtres vivants à des marchandises pour maximiser notre santé et longévité.
Avec le fonds d’archives de la Compagnie internationale des wagons-lits et du tourisme consacrés aux plateaux repas servis depuis Orly, c’est la rationalisation de l’aviation et de nos habitudes alimentaires qui s’expose à Beauvais.
À ce volet réponds Better Food for our Fighting Men, une sélection d’images d’archives d’un centre de recherche et développement de l’armée américaine. Datant de la fin des années 1960 jusqu’au début des années 1990, ces rations militaires sont pour certaines depuis entrées dans la vie civile quotidienne.
Alimentations primitives (Matthieu Paley), apiculture contemporaine (Margaux Senlis), transformation du monde rural en mégastructures productivistes (Mériol lehmann) ou alternatives technologiques durables à la production alimentaire et images d’archives de nos cantines d’hier (Willy Ronis, Émile Muller, Jean Pottier, François Kollar ou Jean Roubier) sont aussi au menu de cette programmation 2024.
Programmation lituanienne et compte-rendu de la commande photographique nationale
En collaboration avec le Kaunas Photo festival et dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France 2024, une partie de la programmation sera dédiée à la photographie lituanienne. Plusieurs villes, dont Amiens, le Clermontois et Berck-sur-Mer, accueilleront les œuvres de 17 artistes lituaniens, alliant photographie patrimoniale et contemporaine. Ce partenariat de longue date entre les festivals renforce les échanges artistiques et met en lumière la richesse des créations lituaniennes.
Les Photaumnales proposent également une exposition issue de la Grande commande photographique. Intitulée Douce France, cette sélection financée par le ministère de la Culture et pilotée par la BnF réunit 9 photographes qui ont saisi le quotidien et les territoires français pendant la crise sanitaire.
L’édition 2024 des Photaumnales promet à nouveau une réflexion visuelle et profonde sur les enjeux de société.
Informations Pratiques :
Festival Les Photaumnales
Beauvais, Clermont, Amiens, Montreuil-sur-Brêche, Noyon, Berck-sur-Mer
Du 21 septembre 2024 au 31 décembre 2024
Week-end inaugural samedi 28 et dimanche 29 septembre 2024
Entrée libre