C’est à nouveau un travail produit dans le cadre de la Grande commande photojournalisme qu’on peut découvrir à la Galerie du Château d’Eau. Jusqu’au 14 avril 2024, Philémon Barbier présente « Rien à perdre », une série qui propose de documenter le milieu du rap toulousain, loin des poncifs habituels, mais au plus près des principaux concernés.
Quelles images avons-nous du rap ? Photographies de spectacle, de scène, ou portraits pour la presse (quand elle s’y intéresse suffisamment). Peu d’images témoignent du quotidien de ces artistes souvent dénigrés, et relégués au second plan de la scène musicale traditionnelle. C’est ainsi que Philémon Barbier renouvelle cette iconographie ordinaire attachée au rap et aux personnes qui en font, parce qu’il n’a pas hésité à rentrer dans leurs quotidiens.
La gamme de couleurs est rattachée à un univers nocturne, aux éclairages artificiels et aux teintes chaudes, qui créent rapidement un autre lien entre toutes les images de la série – un lien esthétique. Prises sur le vif, les photographies de Philémon Barbier montrent un milieu où le collectif est au centre, que ce soit pour créer ou non.
C’est tout un ensemble de codes qui sont à la fois documentés et déconstruits par la photographie de Philémon Barbier. Si la masculinité semble importante – voire constitutive – à la fois dans nos représentations sur le rap et dans les images de Philémon Barbier, elle est rapidement défaite par d’autres images, intimes et subtiles, qui montrent les artistes dans d’autres moments, où l’émotion les submerge.
Et si les images ne suffisaient pas, on peut toujours prendre le temps de lire les textes qui y sont accolés : autant de témoignages qui apportent un éclairage nécessaire sur le milieu du rap français, ici plus particulièrement à Toulouse.
Informations pratiques :
Rien à perdre, Philémon Barbier
Galerie le Château d’Eau
Du 25 janvier au 14 avril 2024
1, place Laganne, 31300 Toulouse
Du mardi au dimanche de 12h à 18h
Tarifs : 4 € / réduit 2,5 €