Il fait aucun doute : la photographie de mode, longtemps considéré comme un genre mineur ou un gagne-pain, a depuis quelque temps trouvé toute sa place dans les musées. C’est ce que confirme le Musée de la Photographie de Charleroi en invitant Peter Knapp entre ses murs, pour une rétrospective concentrée sur ses années de création entre 1965 et 1980, à découvrir jusqu’au 26 mai 2024.
À la fin des années 1950, le magazine Harper’s Bazaar domine l’esthétique de la photographie de mode féminine, alors très codifiée ; prises de vue en studio, mannequins immobiles, et décors luxueux. Peter Knapp est contacté par la fondatrice du magazine Elle pour élaborer sa ligne éditoriale, à contre-courant de ces principes et d’une vision figée de la femme.
C’est ce qui frappe tout de suite quand on découvre les photographies de Peter Knapp : les diagonales. Finies les prises de vue classiques de plain-pied, bien droites ; le photographe suisse bouscule tous les codes et les conventions, renverse le cadre, n’hésite pas à faire des gros plans ou des contre-plongées sur ses sujets, ou à placer ses modèles dans des situations incongrues.
Ce qui me motive, c’est de transformer des idées en images. Je cherche à visualiser mes pensées, à exprimer en images mes fantasmes et histoires. Je ne prends pas de photos, je les fais.
Peter Knapp
Intitulée « Mon temps », l’exposition se plaît à recontextualiser les images de l’artiste dans « son temps », justement. Une époque dont il a su offrir le reflet tout en renouvelant ses représentations, en même temps, dans un geste photographique et esthétique qui n’a pas perdu de sa modernité.
Informations pratiques :
Mon temps, Peter Knapp
Musée de la Photographie de Charleroi
Du 3 février au 26 mai 2024
11 avenue Paul Pastur, B-6032 Charleroi, Belgique
Du mardi au vendredi de 9h à 17h et les samedis/dimanches et jours fériés de 10h à 18h
Tarif : 8 € (réduit : 4 €)
