Vidéo : la création de clips grâce à l’intelligence artificielle vient de connaître une petite révolution

Alors que les images fixes créées par l’IA défrayent la chronique, la startup américaine Open AI vient de jeter un pavé dans la mare en levant le voile sur Sora, une nouvelle intelligence artificielle générant des vidéos plus vraies que nature. Une avancée technologie majeure – et qui pose de (très) nombreuses questions, comme l’explique le youtubeur Marques Brownlee dans cette récente vidéo.

AI Generated Videos Just Changed Forever

Il y a un an à peine, les vidéos générées par IA manquaient singulièrement de réalisme. Will Smith mangeant des spaghettis, par exemple, ne ressemblait pas spécialement à Will Smith. Mais avec Sora, la nouvelle IA générative d’Open AI, les choses ont bien changé.

À la manière de ChatGPT (également conçu par Open AI), l’outil vise à permettre la création de petits clips d’une minute à partir d’une simple phrase. Une jeune femme marchant dans les rues illuminées de Tokyo, un 4×4 dévalant une piste montagneuse, des chiots jouant dans la neige… bien que certains détails restent perfectibles, les résultats sont assez bluffants de réalisme. Et force est de constater que les progrès de cette technologie, balbutiante il y a un an, sont impressionnants.

Une chose est certaine : ces petits clips, dans un futur proche, passeront aisément pour de « vraies » vidéos auprès de toute personne n’étant pas informée de leur origine. Ce qui, en soi, constitue une petite révolution.

Pour les agences de communication ou de publicité, par exemple, plus besoin de parcourir des banques d’images à la recherche d’une vidéo spécifique, puisque l’IA est capable d’en créer « sur-mesure » en quelques secondes. Ce qui, au passage, pose un certain nombre de questions à la pérennité des droits de licences concédés pour l’utilisation des stock footages. Après tout, pourquoi payer pour le clip d’une falaise au bord de la mer, alors que l’on peut l’obtenir gratuitement, ou via un abonnement mensuel modique ?

En parallèle, Sora semble étonnamment bien reproduire des scènes « historiques », à l’instar d’une petite ville typique du far-west. De quoi envisager la production de documentaires complets grâce à l’IA ? Pas impossible. Pour autant, l’un des plus importants enjeux concerne la confection de vidéos liées à l’actualité – ou à des personnalités publiques bien réelles.

On se souvient des vraies-fausses images de l’arrestation de Donald Trump créées par Midjourney, dont l’onde de choc avait duré plusieurs semaines. Plus récemment, une vidéo truquée d’un vrai-faux JT de France 24 avait circulé sur les réseaux sociaux. Dès lors, la perspective d’une véritable « machine à fake news » a de quoi effrayer…

Se pose aussi la question de la créativité, indique Marques Brownlee à la fin de cette vidéo. « Si l’IA a été entraînée à partir de toutes les vidéos créées par l’Homme, comment peut-elle se montrer innovante ou créative, explorant des voies que l’Homme n’a pas déjà empruntées ? », indique-t-il, non sans un certain scepticisme.

Pour l’heure, Sora n’est pas disponible au grand public. Seuls quelques exemples sont présentés par Open AI sur son site web. La startup tient également à se montrer rassurante quant aux risques induits par sa technologie – notamment avec la présence d’un « certificat de naissance » C2PA au sein des fichiers vidéo ainsi générés. Pour autant, la rapidité à laquelle progressent ces outils soulève un grand nombre de questions, qu’elles soient d’ordre éthique ou économique.

Vous pouvez retrouver le travail de Marques Brownlee sur sa chaîne Youtube.