Le phénomène croissant des décès liés aux selfies, désormais considéré comme un problème de santé publique, fait l’objet d’une étude alarmante de l’Université de New South Wales. Cette recherche révèle une hausse préoccupante du nombre de morts causées par la prise de selfies dans des situations dangereuses, soulignant la nécessité d’une prise de conscience et de mesures préventives.
Une hausse d’accidents mortels liés à la prise de selfies
La hausse des décès liés aux selfies a été mise en lumière par un rapport de l’Université de New South Wales en Australie. Selon cette recherche, depuis 2008, 379 personnes ont tragiquement perdu la vie en prenant des selfies dans des conditions risquées, principalement en extérieur. Ces chiffres sont étonnamment identiques à ceux d’une étude de la Fondation espagnole iO, sortie pourtant il y a 3 ans, en 2021.
La majorité des incidents mortels impliquent des chutes de falaises ou de cascades, suivies de près par la noyade dans des eaux rapides comme les rivières. Ces accidents touchent particulièrement les jeunes adultes, surtout les hommes, avec une moyenne d’âge des victimes de seulement 22 ans.
Selon l’étude, cette tendance est attribuée au « développement encore incomplet du cortex préfrontal chez les adolescents et jeunes adultes », les rendant plus enclins à des choix impulsifs et à privilégier la gratification immédiate au détriment de la sécurité.
Les chercheurs de l’UNSW ont noté que, en Australie et aux États-Unis, les victimes sont souvent des voyageurs ou des touristes seuls. En revanche, dans des pays comme l’Inde et le Pakistan, les accidents mortels impliquent fréquemment des groupes, particulièrement près de plans d’eau.
Un problème de santé publique
Pour Dr Samuel Cornell, expert en risques à l’Université de New South Wales, « le phénomène des incidents liés aux selfies devrait être considéré comme un problème de santé publique nécessitant une réponse de santé publique. »
Le rapport de l’UNSW suggère que les destinations touristiques et les applications de médias sociaux comme Instagram (filiale de Meta) devraient assumer une part de responsabilité dans ces statistiques, en mettant en place des mesures de prévention telles que des panneaux d’avertissement et une meilleure communication sur les dangers.
Cependant, le rapport reconnaît que même des limites strictes peuvent s’avérer inefficaces face aux utilisateurs en quête de sensations fortes, déterminés à capturer des selfies audacieux pour impressionner leurs pairs et inconnus sur les réseaux sociaux. La recherche suggère donc d’intégrer des messages de sécurité directement adressés aux utilisateurs des médias sociaux.
