Prise en main Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS : un bel équilibre

Lancé à l’été 2019, le Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS demeure encore aujourd’hui le plus long télézoom du constructeur. Un bel objectif se voulant bien équilibré et aussi à l’aise pour le sport que pour l’animalier. Nous avons eu l’opportunité de le prendre en main lors de l’édition 2023 du festival de Montier-en-Der. Voici notre ressenti au sujet de ce zoom premium.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS : le plus long télézoom de la marque orange et noire

Entre le lancement du Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS en juin 2019 et celui du FE 300 mm f/2,8 GM OSS en novembre 2023, Sony s’était surtout concentré sur des focales fixes ou des zooms bien plus courts. Ainsi, le 200-600 mm, plus de 4 ans après son lancement, demeure une des rares très longues focales au catalogue du constructeur.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Il s’agit donc, à ce jour, du plus long télézoom de Sony, avec sa plage focale x3. Compatible avec les téléconvertisseurs 1,4x et 2x de la firme nippone, on peut obtenir un 280-840 mm, ou encore 400-1200 mm. Évidemment, cela se fera au prix d’ouvertures maximales de moins en moins lumineuses. Aussi, sur un hybride à capteur APS-C, tel l’A6700, on pourrait atteindre un ahurissant 600-1800 mm avec le doubleur !

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Au catalogue de Sony, sa plage focale vient se placer entre les FE 100-400 f/4,5-5,6 GM OSS (2500 €) et FE 600 mm f/4 GM OSS (14 000 €). Des optiques appartenant à la série GM et donc plus haut de gamme que ce zoom 200-600 mm (série G).

Pour son télézoom, Sony utilise une formule optique complexe de 24 éléments répartis en 17 groupes (dont cinq lentilles ED et une lentille asphérique). Une telle conception vise à réduire au maximum les aberrations chromatiques et les distorsions.

En vert les lentilles ED et en violet la lentille asphérique.

La mise au point automatique est assurée grâce à un moteur AF SSM (Super Sonicwave Motor). Il ne dispose donc pas des moteurs linéaires XD qui équipent les zooms et les focales fixes plus haut de gamme de Sony. Enfin, l’objectif profite de la stabilisation optique – qui peut évidemment être associée à l’IBIS du boîtier (bien que ce dernier marque le pas sur les plus longues focales).

Voici la liste complète des caractéristiques du Sony FE 200-600 mm f/5,6 – 6,3 G OSS :

  • plage focale : 200-600 mm (300-900 mm en APS-C)
  • objectif pour capteur plein format
  • ouverture max : f/5,6-6,3
  • ouverture min : f/32-36
  • angle de champ : 12,3° – 4,1°
  • construction optique : 24 éléments répartis en 17 groupes (dont cinq lentilles ED et une lentille asphérique)
  • diaphragme : circulaire, 11 lamelles
  • distance minimale de mise au point : 240 cm
  • stabilisation d’image : oui
  • tropicalisation : résistant à l’humidité et à la poussière
  • grossissement max : 0,2x
  • mise au point : autofocus à motorisation SSM
  • diamètre du filtre : 95 mm
  • dimensions : ø 111,5 x 318 mm (D x L)
  • poids : 2115 g
  • accessoires fournis : bouchons avant et arrière, bouchon avant souple, pare-soleil, collier de pied, lanière
  • monture compatible : Sony E

Construction soignée et finitions premium

Lorsque l’on attrape le 200-600 mm de Sony pour la première fois, il est aisé de constater que nous sommes en présence d’une optique de haut vol. Il arbore la robe blanche réservée aux focales premium de Sony et, hormis le logo noir et blanc « G » en lieu et place du logo orange « GM » rien ne permet de différencier une gamme d’une autre.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Le zoom est très bien fini, et surtout très bien équilibré. Certes, avec 2,115 kg (et 32 cm de long), ce n’est pas un poids plume et, monté sur un boitier hybride Sony, nous n’avons pas en main le setup le plus compact du marché. Néanmoins, les ingénieurs nippons ont bien travaillé et l’optique est facile à utiliser. Entre le placement de ses lentilles et son zoom interne, la manipulation à une main est totalement possible.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Monté sur un Sony A1 équipé d’un grip, l’ensemble peut être utilisé pendant d’assez longues sessions sans trop craindre pour ses muscles. Évidemment, si vous faites de l’affut durant des heures ou que vous photographiez tout un match de football, un monopode demeure votre meilleur allié. La taille raisonnable de la lentille frontale (95 mm) joue aussi sur le meilleur équilibre du zoom.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Comme souvent, Sony ne lésine pas sur les contrôles. Ainsi, à la base du FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS, on dispose de 4 interrupteurs. Les deux premiers gèrent la mise au point avec un commutateur AF/MF et un autre pour ajuster la distance de mise au point (complet, 10 m – 2,4 m et ∞ – 10 m). Les deux suivants jouent sur la stabilisation optique. On trouve alors un interrupteur ON/OFF et un autre avec 3 modes différents – standard, panoramique et mouvements imprévisibles.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Le zoom est aussi doté de trois boutons personnalisables situés entre les deux bagues. La course de la bague de zoom (située à l’avant) est très bonne. Ni trop fluide, ni pas assez, elle est d’ailleurs plutôt courte, ce qui facilite les changements de plans.

Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Le collier pour trépied se déplace autour du fût, ce qui est bien pratique, mais il ne se démonte pas complètement. Cependant, le sabot peut se retirer aisément pour faciliter le rangement et le transport.

L’optique offre une résistance complète aux intempéries grâce à une dizaine de joints d’étanchéité installés à chaque point de contact. Enfin, un traitement au fluor a été appliqué sur la lentille frontale pour la préserver des salissures.

Qualité optique

Sur le terrain, nous n’avons pas fait de cadeaux au zoom de Sony. En effet, en allant photographier tôt le matin, avant le lever d’un soleil qui sera de toute façon voilé par les nuages, nous ne pouvions tirer le maximum du 200-600 mm. Outre les ouvertures maximales glissantes, le manque de luminosité a mécaniquement entrainé des clichés très bruités.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans cette prise en main pour les afficher en qualité supérieure.

Sony A1 – Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS – 600 mm – 1/500 s – ƒ / 6,3 – ISO 25600

Nous avions limité l’Alpha 1 à sa sensibilité ISO maximum par défaut (32 000 ISO) pour éviter de nous retrouver avec des images totalement noyées dans le bruit numérique. Et, même en plafonnant à cette valeur, en photographiant par temps maussade et à des temps de pose très rapides (au-delà de 1/500 s), on ne peut empêcher le boîtier de grimper dans les ISO. Heureusement, des solutions logicielles existent aujourd’hui pour compenser le phénomène, comme la réduction de bruit dans Lightroom ou PureRAW de DxO.

Ceci étant pris en compte, on peut observer que le Sony 200-600 mm n’est pas le zoom gérant le mieux les 50 Mpx du capteur. Même lorsque la sensibilité est raisonnable, la sensation de netteté est moindre qu’avec le 60-600 mm de Sigma par exemple. On réalise ici le poids des années et surtout, on comprend pourquoi le super télézoom de Sony n’appartient pas à la gamme GM. Le vignettage est assez marqué à fond de zoom, mais il est très bien corrigé par le boîtier ou au développement.

Sony A1 – Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 6,3 – ISO 4000

Avec un boîtier doté d’un capteur moins défini, comme l’A9 II ou le nouvel A9 III, le Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS aurait sans doute été plus à son aise. Toutefois, il convient de rappeler que les conditions étaient loin d’être idéales.

Sony A1 – Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS – 356 mm – 1/640 s – ƒ / 6,3 – ISO 25600

Le pouvoir de séparation d’un tel zoom est très important, notamment à 600 mm. Malgré la faible ouverture maximale f/6,3, il est possible d’obtenir de jolis portraits et avec un arrière-plan s’effaçant de façon très diffuse.

Un autofocus bluffant

Comme indiqué plus haut, l’autofocus dispose d’une motorisation SSM. Nous n’avons pas eu à nous plaindre de la vitesse d’acquisition et des capacités de suivi du FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS. Le boîtier s’est tout à fait montré à la hauteur du Sony A1 sur lequel il était monté.

Sony A1 – Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 6,3 – ISO 800

Certes, très tôt le matin et en l’absence de soleil, nous avons eu pas mal de déchets, mais il est difficile de blâmer le télézoom. Nous n’avons pas constaté de phénomène de pompage comme avec le Sigma 60-600 mm f/4,5-6,3 DG DN OS Sports.

Sony A1 – Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS – 594 mm – 1/1000 s – ƒ / 6,3 – ISO 6400

Une fois le point acquis, le 200-600 mm ne lâche plus le sujet et c’est assez plaisant. Surtout lorsque l’on combine cela aux rafales à 30 i/s de l’Alpha 1. Cela nous permet de bien décomposer le vol d’un oiseau (même à travers des branches) ou, le cas échéant, le service d’un joueur de tennis.

Prix et disponibilité du Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Le Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS est disponible au tarif de 1749 €.

Vous le retrouvez chez Digit-Photo, Miss Numérique, Photo-Univers, Fnac et IPLN.

Depuis son lancement à 2099 € à la mi-2019, le télézoom de Sony a connu une belle baisse tarifaire, ce qui est en fait un produit très compétitif. Cependant, si vous souhaitez une plage focale un peu plus large, le Sigma 150-600 mm f/5,6-6,3 DG DN OS Sport (proposé en monture E et en monture L) est un choix intéressant et 350 € moins cher.

Pour toujours plus de polyvalence, on trouve aussi chez Sigma le 60-600 mm f/4,5-6,3 DG DN OS Sports. Il s’avère plus lourd et plus cher… mais il convient de ne pas le sous-estimer.

Notre avis sur le Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS

Cela fait bien longtemps que les talents d’opticien de Sony ne sont plus à démontrer. Bien équilibré et très bien construit, ce Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS est un produit de grande qualité et agréable à utiliser.

Même un télézoom à ouverture glissante de la gamme G et maintenant âgé de plus de 4 ans, s’avère tout à fait au niveau des capteurs raisonnablement définis. Il est cependant plus à la peine avec les cellules sensibles plus exigeantes.

Sony A1 – Sony FE 200-600 mm f/5,6-6,3 G OSS – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 6,3 – ISO 2000

Le moteur autofocus est encore d’une redoutable précision et avale les plus fortes rafales en ne perdant (presque) jamais le sujet.

Certes, avec des ouvertures maximales peu lumineuses et une si longue plage focale, il n’est pas destiné à tous les environnements et toutes les circonstances, et dès que la lumière vient à baisser, il faut s’attendre à des images très bruitées. Autant d’éléments qu’il convient d’analyser avant l’achat, même s’il y a peu de chances que vous le regrettiez.

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  1. Apres le test du Sigma 60-600, le test du 200-600 monté sur Sony A1. Je suis vraiment effaré devant autant de bruit numérique sur l’ensemble de vos photos, alors que pour certaines photos la montée en iso n’est pourtant pas excessive (j’ai fait des photos d’animaux pour des associations d’animaux et avec mon très vieux canon 1dx à 10 000 iso, le bruit numérique est 3 moins présent que sur vos photos à 2 000 isos. L’A1 gère mieux les photos à 25 600 iso que celles à 6 400… où est le probleme ? du coup ça ne met ni les objectifs en valeur, ni le boitier, c’est vraiment dommage. Quand au traitement photo des hauts iso de votre AI, c’est catastrophique. Pour avoir déjà l’exercice avec Dxo Pur RAW 3 et une photo tirée du r6 mk2 à 40 000 isos, le rendu était à mille lieux du traitement présenté ici. J’apprécie habituellement la qualité de vos tests, mais pour les deux derniers articles que j’ai lu, je suis vraiment choqué par vos tests sur l’A1. Quand on regarde votre test du R3 + 200-800 à 102 400 iso, on dirait qu’il y a autant de bruit que sur l’A1 + 200-600 à 25 600 iso. Tout ce bruit numérique à vraiment gâché ma lecture et je n’ai pas du tout apprécié ce que j’ai lu, car à aucun moment les mérites de votre article ne s’est reflété dans le rendu des photos. Je suis vraiment déçu, mais vous n’y êtes pas pour grand chose.

    1. Bonjour,
      je suis désolé que les photos soient très bruitées. Mais, dans le cadre de la prise en main du Sigma 60-600 et encore plus avec le Sony 200-600 mm, les conditions de luminosité étaient très mauvaises. Ajoutez à cela des télézooms aux ouvertures maximales assez fermées et un capteur très défini de 50 Mpx, mécaniquement vous allez vous retrouver avec des photos très bruitées.

      Les boîtiers que vous citez avec des capteurs de même format, sont plus de deux fois moins définis et avec donc des photosites deux fois plus grands. Ainsi, ils ont sans doute un meilleur comportement que l’Alpha 1 par basse lumière. L’A1 compense par sa plus grande définition et permet un recadrage plus important sans perte de détails.

      De plus, il dispose d’une bien meilleure plage dynamique que les appareils Canon susmentionnés et je peux vous assurer qu’avec des conditions lumineuses acceptables, il propose des excellents clichés.

      Également, pour montrer « les conditions réelles », hormis sur une image (et recadrée à 100 %), nous n’avons pas appliqué de traitement pour lisser le bruit. Avec des logiciels comme PureRaw 3, il est certain que nous aurions des images de meilleure qualité, mais ce n’était pas le but de l’exercice. Peut-être aurait-il fallu un boîtier véloce, mais moins défini, comme un Sony A9 II, pour obtenir des résultats proches d’un EOS R3 de Canon avec une focale équivalente.

      Bien cordialement,

      Louis

  2. Moi qui suis canoniste je préfère franchement cette option avec 200mm de moins et un peu plus d’ouverture que le nouveau Canon franchement plus cher et moins lumineux