L’année 2023 marque la septième édition pour le salon de la photographie expérimentale « a ppr oc he », du 9 au 12 novembre. Quinze expositions personnelles sont accrochées entre les murs de l’hôtel particulier Le Molière, placées sous l’égide d’Emilia Genuardi, fondatrice et directrice du salon.
Le postulat est clair : il incombe au visiteur de décider où se situe la photographie dans l’ensemble des œuvres présentées, et quelles sont les frontières entre les différentes pratiques artistiques employées.
Dessin à la mine graphite sur tirage gélatine argentique réalisé par Guillaume Geneste
(La Chambre noire, Paris) sous le contrôle de l’auteure. 80 x 120
© Anne-Lise Broyer / Courtesy Galerie S
Les dates se chevauchent, pourtant, le salon de la photographie expérimentale « a ppr oc he » ne se veut pas particulièrement un envers du Salon de la Photographie de Paris. Ici, il est question de la photographie comme langage, comme étape parmi d’autres dans l’élaboration d’une œuvre finale.
Fil de coton sur carte postale vintage 14 x 9 cm
© Kensuke Koike / Courtesy Open doors Gallery
Photo vintage commutée 27,9 x 20,4 cm
© Kensuke Koike / Courtesy Open doors Gallery
Sur la photographie – ou à partir de la photographie –, on colle, on dessine, on peint. On bouleverse les codes qui figeraient la photographie à sa fonction initiale : celle de montrer. De nouvelles manières de voir sont instaurées par les artistes présentés, et l’image devient autre chose, quelque chose de déroutant, vivant.
Tirage argentique 30.5 x 25.4 cm
© Sakiko Nomura / Courtesy de l’artiste & Galerie Echo 119
Tirage argentique 30.5 x 25.4 cm
© Sakiko Nomura / Courtesy de l’artiste & Galerie Echo 119
C’est ainsi que Sakiko Nomura, par des tirages aux procédés techniques originaux, transmet toute l’essence de l’intimité avec des images très sombres traversées par des fulgurances brillantes. Un nouveau langage au service d’un propos ; c’est aussi ce que propose Ibrahim Ahmed avec ses collages qui mêlent subtilement représentations traditionnelles et recherche de modernité.
Collage, encadré 93 x 93 cm
© Ibrahim Ahmed / Courtesy TINTERA
Des réinterprétations autant de que des recherches plastiques… Les images de Victoria Marques Pinto sont à l’image de cette idée. Colorés, entiers, ses paysages se distinguent par la réutilisation de déchets plastiques à-même ses œuvres, et l’utilisation de la peinture comme accentuation, exagération.
Impressions pigmentaires, peinture acrylique appliquée à la main, collage et plastique trouvé. 100 x 166 cm
© Victoria Marques Pinto / Courtesy Black Box Projects
Un salon résolument ancré dans la contemporanéité : plus de la moitié des artistes sont nés dans les années 1980 et 1990 – une belle manière de mettre en lumière les pratiques photographiques nouvelles, qu’elles plaisent ou non.
Informations pratiques :
a ppr oc he, salon dédié à l’expérimentation du médium photographique
Le Molière
Du 9 au 12 novembre 2023
40 rue de Richelieu, Paris
Entrée libre sur réservation
