La startup I’m Back tente de redonner une deuxième jeunesse à vos reflex argentiques. Elle greffe pour cela un capteur numérique sur une vraie-fausse pellicule à insérer au sein du boîtier. Après plusieurs versions dotées de petits capteurs, la société revient avec « I’m Back Film », un modèle équipé d’un capteur 4/3″ de 20 Mpx. Ce véritable « retour vers le futur » fait l’objet d’une campagne Kickstarter, ouverte jusqu’au 3 décembre 2023.
Sommaire
Le charme de l’argentique, la précision du numérique
Certains ont connu l’époque où il fallait greffer une usine à gaz d’électronique pour coupler l’ergonomie d’un vrai boîtier photo argentique aux avantages (balbutiants) du numérique . À présent, cette époque est révolue, mais d’aucuns souhaitent toujours allier plaisir de l’argentique et fonctions numériques.
Un capteur 4/3″ de 20 Mpx dans de vieux reflex argentiques
C’est dans cette démarche que s’inscrit le projet de I’m Back. Cette société suisse propose depuis 2016 des systèmes, plus ou moins bien usinés, permettant de fixer des boîtiers dotés de capteurs numériques sur des reflex d’antan. Les premières années de la firme, les capteurs utilisés s’apparentaient à ceux que l’on retrouve dans des smartphones ou des compacts.
Mais, en 2023, via une nouvelle campagne de financement participatif sur Kickstarter, les entrepreneurs lancent I’m Back Film. Ce coup-ci, leur système a été affiné et il utilise alors un capteur 4/3″ Sony IMX269 d’une définition de 20 Mpx et d’une sensibilité ISO s’étendant de 100 à 6400 ISO.
On est encore loin du plein format et il faudra compter sur un facteur de recadrage de 2x avec ses vieilles optiques (un 50 mm devenant 100 mm en eq. 24×36). Pour compenser le crop factor du capteur 4/3″, I’m Back livre également un convertisseur ultra grand-angle 0,5x à adapter sur les objectifs. Si cet accessoire « annule » le recadrage 2x, cela se fera au prix d’une perte de qualité optique et de certaines distorsions.
Un système complexe mais accessible
Dans la boîte, on dispose ainsi d’un module ressemblant à un rouleau de pellicule et doté d’une excroissance surmonté du capteur 4/3″. Cette partie vient s’insérer à la place habituelle du film. Il faut ensuite refermer le capot en prenant bien soin de laisser s’échapper le petit câble attaché au module. Ce câble plat vient se ficher dans une base, baptisée « cartouche numérique » et se vissant sous l’appareil photo.
Pour les possesseurs d’appareils télémétriques Leica, la manipulation est un peu différente et I’m Back accompagne son kit d’un adaptateur spécial. Sinon, par défaut, I’m Back explique que son kit peut s’adapter sur la plupart des reflex argentiques.
Enfin, un câble USB-C se branche dans la base et l’autre extrémité, dotée d’un déclencheur, se colle contre le dos de votre appareil. Si cela paraît un peu complexe présenté comme cela, I’m Back a publié plusieurs vidéos explicatives (sur la page Kickstarter pour l’instant) assez didactiques permettant de bien réussir son installation.
Écran 1,5 pouce, simulations de films, vidéo 4K
Entre les modules et l’appareil photo, il n’y a cependant aucune connexion directe. Il faut tout d’abord presser le déclencheur de I’m Back pendant quelques secondes pour activer l’engin, puis utiliser le déclencheur classique du boîtier. On peut toutefois transformer son reflex en hybride en débrayant le temps de pose pour laisser le volet ouvert. Ainsi, on pourra photographier directement en utilisant le déclencheur du I’m Back Film.
Pour être sûr de son cadrage, la base du système dispose d’un petit écran lcd de 1,5 pouce. Ici, on peut choisir ses paramètres d’exposition, mais aussi des simulations de films Fujifilm, Ilford, Kodak, etc.
Le module ne se contente pas de prendre des photos, il permet par ailleurs de capturer des vidéos jusqu’en 4K et 60 fps. L’enregistrement des vidéos comme des photos se fait sur une carte SD. Il est aussi possible de transférer les fichiers capturés sur un smartphone via l’application I’m Back (disponible pour iOS et bientôt pour Android). Il semblerait qu’il soit aussi possible de piloter à distance l’appareil depuis l’application.
Prix et disponibilité du I’m Back Film
Le kit I’m Back Film fait l’objet d’une campagne financement participatif, ouverte sur Kickstarter jusqu’au 3 décembre 2023. L’objectif initial de 26 270 € a été atteint en quelques jours, plus de 321 000 € ayant déjà été récoltés, soit près de 12 fois la somme demandée.
Une contribution minimale de 570 € vous permettra de mettre la main sur un kit I’m Back Film pour un début de livraison en juillet 2024. Une fois commercialisé, le prix final devrait avoisiner les 850 €.
Notre premier avis sur le I’m Back Film
Le projet suscite un engouement indéniable. Les nostalgiques ou les fans de la bidouille, seront sans doute ravis de redonner une nouvelle jeunesse à leur vieux boîtier reflex. Pouvoir même filmer en 4K avec un appareil datant parfois des années 1960 d’ailleurs est assez attrayant.
Ceci étant mentionné, ce kit représente un investissement conséquent. Et encore plus lorsque le kit sera officiellement vendu. Pour 850 €, un amateur peut récupérer un hybride et une optique micro 4/3 au design rappelant l’argentique et avec beaucoup moins de contraintes, à l’instar d’un Olympus OM-D E-M10 Mark IV. Mais I’m Back Film s’adresse sans doute à des personnes moins terre à terre que l’auteur de ces lignes…