Lancé en juin 2023 sous nos contrées, le Xiaomi 13 Ultra est un smartphone ultra-premium – comme en témoigne sa partie photo conçue en partenariat avec Leica.
Avec son quadruple module photo, qui accueille notamment un capteur type 1 pouce, il vise à offrir une qualité d’image supérieure, de jour comme de nuit. Et le constructeur chinois ne masque pas son appétit dévorant : détrôner les cadors du secteur – Apple et Samsung en tête.
Quelles performances pouvons-nous obtenir avec ce smartphone aux grandes ambitions photographiques ? Après un été entier passé en sa compagnie, voici notre test complet du Xiaomi 13 Ultra.
Sommaire
- Le retour de l’Ultra
- Design et finitions du Xiaomi 13 Ultra
- Côté matériel : écran géant, puce sous stéroïdes et quadruple module photo
- Côté logiciel : Leica on board
- Un capteur principal type 1 pouce : brillant de jour… mais moins de nuit
- Ultra grand-angle 12 mm : du piqué au centre, moins sur les bords
- Téléobjectif 75 mm : mention bien !
- Téléobjectif 120 mm : de (très) bons résultats… mais gare au rolling shutter !
- Plusieurs modes photo pertinents
- Côté vidéo : 8K 24 fps avec tous les objectifs
- Interface et performance du Xiaomi 13 Ultra
- Quelle autonomie pour le Xiaomi 13 Ultra ?
- À l’heure du bilan : le Xiaomi 13 Ultra, un smartphone élitiste mais convainquant
Le retour de l’Ultra
Cela faisait 2 ans que Xiaomi n’avait pas gratifié le Vieux Continent d’une déclinaison « Ultra » de ses smartphones haut de gamme. Pourtant, le Xiaomi Mi 11 Ultra avait fait forte impression, tant par son design que ses performances photo.
Seulement, en 2 ans, Xiaomi est devenu (encore) plus agressif sur le marché des smartphones. Après avoir conquis les segments d’entrée et milieu de gamme, la marque chinoise vise sans ambiguïté à jouer les trouble-fêtes sur la niche des smartphones ultra-premium.
Sa cible principale : l’iPhone, évidemment – mais aussi (et surtout) le Galaxy S23 Ultra. Et à ce titre, les stratégies adoptées par Samsung et Xiaomi sont assez différentes, comme nous aurons l’occasion de le voir.
Voici les principales caractéristiques techniques du Xiaomi 13 Ultra :
- Écran : AMOLED LTPO, 6,73 pouces, 1-120 Hz
- Définition : 1440 x 3200 pixels
- Appareil photo dorsal : 1 x 50,3 Mpx (type 1 pouce), 3 x 50 Mpx (1/2,51 pouce)
- Appareil photo frontal : 12 Mpx, f/2,2, équivalent 26 mm, Dual Pixel AF
- Vidéo : 8K 24 fps, 4K jusqu’à 60 fps, slow motion 120, 240, 960 ou 1920 fps
- OS : Android 13, MIUI 14 Global
- Processeur : Snapdragon 8 Gen 2
- Mémoire vive : 12 Go
- Batterie : 5000 mAh
- Stockage : 512 Go
- Dimensions : 163,2 x 74,6 x 9,1 mm
- Poids : 227 g
Design et finitions du Xiaomi 13 Ultra
Il faut croire que du côté des smartphones (aussi), la taille… compte. Mesurant 16,3 cm de haut et 7,4 cm de large, le Xiaomi 13 Ultra est loin d’être compact. Celles et ceux consommant beaucoup de contenus multimédia (vidéo, jeux) apprécieront. Son poids de 227 grammes est assez élevé.
Le terminal se distingue aussi (et surtout) par son immense module circulaire, qui occupe plus de 1/3 de la face arrière. Destiné à abriter les 4 capteurs photo, il arbore une petite mention « Leica ».
En outre, le smartphone s’épaissit légèrement au niveau du bloc optique – qui dépasse lui-même de ce renflement. Résultat, l’épaisseur passe de 9,1 à 10,8 cm, selon l’endroit où l’on se place. Heureusement, ledit renflement est placé au milieu au dos du terminal. Posé sur une table, le smartphone est légèrement incliné vers le bas, mais n’est pas bancal.
Du reste, les finitions sont soignées. Le châssis est en métal, et le dos en similicuir grainé. Son coloris vert rappelle d’ailleurs la finition Reporter de certains Leica. Le bloc optique est entouré par un fin cercle doré du plus bel effet.
Malheureusement, on constate un espace très fin entre le châssis en métal et le dos en simili cuir. Résultat, de petites impuretés peuvent s’y glisser. De ce point de vue, le terminal reste perfectible.
Côté matériel : écran géant, puce sous stéroïdes et quadruple module photo
Le Xiaomi 13 Ultra se distingue aussi par son grand écran AMOLED de 6,73 pouces. La dalle affiche 1440 x 3200 pixels et offre une fréquence « adaptative », entre 1 et 120 Hz. Autant de points qui rappellent la dalle équipant le Galaxy S23 Ultra, pour ne citer que lui.
Sauf que cette dalle ne serait pas fabriquée par Samsung (pionner des dalles OLED à fréquence variable), mais par un fabricant chinois, TCL CSOT. Notez par ailleurs la luminosité maximale à 2600 nits, qui offre une excellente luminosité, même en plein soleil. En revanche, le capteur de luminosité et l’ajustement automatique sont parfois un peu capricieux.
Sous le capot, on retrouve la puce Snapdragon 8 Gen 2, incontournable sur les smartphones premium du 1er semestre 2023. Elle est accompagnée de 12 Go de RAM sur notre unité de test. Nous reviendrons sur ses performances un peu plus loin.
Côté photo, Xiaomi est loin de faire les choses à moitié. Au sein de l’immense bloc rond noir, au dos du smartphone, on découvre :
- Un capteur principal Sony IMX989 de 50,3 Mpx de type 1,0 pouce, (photosites de 1,6 µm), surmonté par une optique stabilisée équivalent 23 mm ouvrant à f/1,9-4,0, avec autofocus à détection de phase multidirectionnel, assisté par un capteur ToF
- Un capteur secondaire Sony IMX858 de 50 Mpx de type 1/2,51 pouce (photosites de 0,64 µm), couplé à un objectif ultra grand-angle équivalent 12 mm ouvrant à f/1,8, avec autofocus Dual Pixel
- Un deuxième capteur Sony IMX858 de 50 Mpx de type 1/2,51 pouce (photosites de 0,64 µm), doté d’une optique stabilisée équivalent 75 mm ouvrant à f/1,8 avec autofocus Dual Pixel ;
- Un troisième capteur Sony IMX858 de 50 Mpx de type 1/2,51 pouce (photosites de 0,64 µm), couplé à un objectif stabilisé périscopique équivalent 120 mm ouvrant à f/3,0, avec autofocus Dual Pixel.
En clair, la vedette est le capteur principal type 1 pouce (Sony IMX989), déjà croisé sur le Vivo X90 Pro, ou sur les Xiaomi 13 Pro et Xiaomi 12S.
Cependant, les optiques dites « secondaires » ne sont pas oubliées, puisqu’elles s’appuient sur le même capteur type 1/2,51 pouce (Sony IMX858). Enfin, notez que Xiaomi reprend à son compte l’idée de Samsung, en intégrant 2 télézooms (équivalent 70 et 120 mm). Un point nous avions beaucoup apprécié sur les Galaxy S21, S22 et S23 Ultra.
Côté logiciel : Leica on board
Le partenariat avec Leica s’illustre également en termes logiciel. En effet, on retrouve deux « styles photographiques », Leica Dynamique et Leica Vibrant.
Le style « Leica Vibrant » produit des clichés où certaines couleurs (surtout le rouge) sont vives et saturées. Cependant, le débouchage des ombres est largement plus subtil que sur les modèles moins premium de la marque chinois.
Le style Leica Dynamique est plus intéressant (à notre sens), puisqu’il imite, avec un certain brio, le rendu si particulier des boîtiers Leica, avec des couleurs très douces, des contrastes subtils et des zones sombres… plutôt sombres. Un léger vignettage est également présent.
Au cours de ce test, nous avons utilisé ces deux « styles photographiques » indistinctement. Il faut dire que le passage de l’un à l’autre est particulièrement simple.
Un capteur principal type 1 pouce : brillant de jour… mais moins de nuit
Le capteur principal du Xiaomi 13 Ultra est très intéressant à étudier. En effet, il permet au terminal d’entrer au club très fermé des smartphones employant un capteur type 1 pouce.
Pour mémoire, cette taille de capteur est un véritable graal pour tous les appareils mobiles : smartphones, drones, caméras d’action. Avec ce capteur, Xiaomi vient d’ailleurs titiller le domaine des compacts experts (Sony RX100, par exemple).
En outre, la stratégie adoptée par Xiaomi est très différente de celle adoptée par Samsung. En effet, le géant sud-coréen avait choisi d’augmenter la définition du capteur principal (200 Mpx) du Galaxy S23 Ultra, mais pas sa taille. À l’inverse, le constructeur chinois conserve une définition de 50,2 Mpx (presque) raisonnable – quitte à devoir redoubler d’ingéniosité pour caser un capteur aussi grand dans un smartphone.
En termes purement techniques, le capteur Sony IMX989 est doté de photosites de 1,6 µm. À comparer avec les photosites 0,6 µm du Galaxy S23 Ultra, ou avec ceux de 1,12 µm du récent Xperia 1 V. De plus, le smartphone a recours au pixel binning. En combinant 4 pixels en 1, on obtient des photosites de 3,2 µm de côté : une taille de pixels assez remarquable pour un smartphone, qui se permet de titiller un boîtier comme le Fujifilm X-T5 (3,04 µm, mais sans pixel binning). Enfin, ce capteur est associé à une optique équivalent 23 mm, composée de 8 lentilles.
Sur le terrain, le niveau de détail à la focale « native » (23 mm) est particulièrement bon. De ce point de vue, Xiaomi 13 Ultra fait mieux que le Samsung Galaxy S23 Ultra avec les réglages « de base ». La bonne surprise vient également du côté de l’objectif. La netteté au centre de l’image est très bonne. On constate seulement une (très) légère mollesse sur les bords.
Deux ombres viennent cependant noircir ce tableau quasi-idyllique. D’une part, la dynamique du capteur est perfectible. Lors d’un fort écart de luminosité, certaines zones sont parfois cramées (malgré le HDR de l’appareil, voir ci-dessous). D’autre part, l’autofocus est parfois capricieux, ce qui peut donner quelques images floues.
La focale 23 mm n’est pas la plus adaptée pour jouer sur la profondeur de champ. Cependant, en s’approchant assez près du sujet, on peut observer un petit effet bokeh tournoyant. Les résultats peuvent ainsi être assez esthétiques, malgré les légères déformations du champ.
Comme sur les iPhone 14 Pro / Pro Max (et plus récents), le terminal propose un zoom « virtuel » x2, équivalent 46 mm. Le rendu des photos reste très bon… mais le niveau de détails baisse légèrement. Les images restent parfaitement exploitables… mais on sent parfois un chouïa le côté « artificiel », le terminal ayant tendance à booster les micro-contrastes.
En revanche, nous sommes assez déçus par les photos de nuit, à 23 mm comme à 46 mm (zoom x2). Au premier abord, les images sont agréables à l’œil, avec une restitution des ambiances nocturnes très réussie. Hélas, dès que l’on zoome dans l’image, on observe un léger brouillage. À tel point que certains détails deviennent tout simplement illisibles.
Pire encore : lorsque les scènes sont particulièrement sombres – comme la place de l’hôtel de ville de Munich – les détails sont totalement brouillés, comme si différentes images étaient mal alignées. Espérons qu’une future mise à jour viendra corriger ce problème…
Last but not least, l’objectif 23 mm dispose d’un mécanisme d’ouverture variable, qui peut alterner entre f/1,9 et f/4. Il peut ainsi être utilisé pour diminuer la quantité de lumière qui arrive au capteur – pour faire de la pose longue, par exemple.
Néanmoins, l’utilité de cette fonction est un peu limitée. En effet, aucune valeur « intermédiaire » n’est disponible. Par ailleurs, cette fonction n’est pas du tout exploitée par le mode photo « par défaut », mais uniquement en mode Pro. Enfin, de nuit, l’effet starburst n’est pas particulièrement esthétique.
Ce système rappelle évidemment le Huawei Mate 50 Pro. Mais ce dernier avait le bon goût de proposer 4 étapes, avec une ouverture maximale plus lumineuse. Sans oublier un effet starburst bien plus plaisant.
Ultra grand-angle 12 mm : du piqué au centre, moins sur les bords
L’ultra grand-angle, de son côté, s’appuie sur un capteur Sony IMX858 – au même titre que les deux téléobjectifs du smartphone. Pour mémoire, ce capteur est d’assez petite taille (1/2,51 pouce). Les photosites mesurent 0,64 µm – et 1,28 µm avec le pixel binning.
Sur le terrain, cet ultra grand-angle livre des résultats intéressants. Sa focale équivalent 12 mm comblera les désirs de celles et ceux aimant un angle de vue très, très large.
Cependant, les bords sont un peu mous et les distorsions sont assez prononcées. Sur l’image ci-dessous, l’homme tirant sa valise est clairement étiré vers le haut.
Les choses se compliquent assez franchement en basse lumière. Et ce, malgré l’ouverture assez lumineuse à f/1,8. Bien souvent, le petit capteur peine à capturer suffisamment de lumière.
Les limites de l’objectif se font sentir, avec une homogénéité en retrait. Le niveau de piqué au centre est satisfaisant ; en revanche, les bords sont franchement mous.
Par ailleurs, le temps de pose peut être assez long (1/10s, voire moins). Résultat, les objets en mouvement peuvent être flous. Pire encore, sur des scènes très sombres, les images sont totalement indigestes. Dommage.
Enfin, notez que l’appareil peut combiner les données de l’ultra grand-angle avec celles du capteur principal pour certaines scènes de nuit sur trépied.
Téléobjectif 75 mm : mention bien !
Comme indiqué plus haut, le Xiaomi 13 Ultra profite de 2 téléobjectifs (équivalent 75 et 120 mm). Tous deux utilisent un capteur Sony IMX858 – comme l’ultra grand-angle. Les caractéristiques du capteur étant identiques, on notera davantage l’ouverture à f/1,8, bien plus lumineuse que sur bon nombre de modèles concurrents.
Nous sommes très agréablement surpris par les résultats obtenus avec ce téléobjectif. Comme sur le Honor Magic5 Pro (qui exploite le même capteur), le niveau de détails est élevé, le rendu des couleurs et des contrastes est quant à lui très naturel.
À condition de ne pas zoomer à 200 % dans l’image, les clichés sont de très bonne facture. La réactivité est au rendez-vous, permettant de s’adonner à la photo de sport sans difficulté.
L’objectif dispose également d’une distance de mise au point assez réduite (15 cm environ). L’effet de bokeh est d’ailleurs assez esthétique, avec un flou d’arrière-plan très doux et de jolies bulles bien rondes. La capture de portraits en est facilitée (même sans passer par le mode du même nom).
En revanche, les performances sont plus en retrait dès que la lumière diminue. L’appareil veut absolument rattraper le manque de détail. Ce qui, bien souvent, crée une légère sensation de flou, mélange de sharpening et de lissage.
De nuit, les résultats sont très inégaux. D’une photo à l’autre, le niveau de détails peut passer de « satisfaisant » à « largement perfectible », sans raison apparente. De même, les sources lumineuses se transforment en « taches » peu esthétiques, parfois prolongées par un effet de flare très peu discret.
Enfin, la petite taille du capteur impose (là aussi) un temps de pose assez long, dont il faut avoir conscience pour la capture de sujets rapides en basse lumière.
Téléobjectif 120 mm : de (très) bons résultats… mais gare au rolling shutter !
Last but not least, le Xiaomi 13 Ultra est l’un des rares smartphones à se doter d’un 2e téléobjectif, destiné aux amateurs de longues focales. Ce dernier est de type « périscopique » : la lumière est renvoyée par un prisme pour atteindre le capteur. Ce dernier étant monté perpendiculairement au dos du smartphone. Comme sur les Samsung Galaxy S21 / S22 / S23 Ultra, donc.
Mais contrairement aux modèles du sud-coréen, ces 2 téléobjectifs utilisent un capteur suffisamment grand (type 1/2,51 pouce, vs 1/3,52 pouce). Revers de la médaille, la focale offerte par Xiaomi est 2x plus courte que Samsung (120 mm vs 240 mm).
Sur le terrain, les résultats sont très satisfaisants. Les détails des objets situés à moyenne distance sont correctement restitués. Le sharpening évite d’en faire trop, et le rendu des images est très plaisant (à condition ici encore de ne pas zoomer à 200 %).
En revanche, l’objectif souffre d’un effet de rolling shutter assez prononcé. Même avec un mouvement de panning assez doux, les lignes verticales s’inclinent franchement. De fait, la photo de sport est un exercice assez risqué. Ce qui, est assez dommage, compte tenu de la longueur focale…
De nuit, en revanche, ce téléobjectif montre ses limites. La faute à une ouverture à f/3,0, pas spécialement lumineuse. Le niveau de détails diminue assez fortement à cause d’un effet de lissage prononcé. En outre, les sources lumineuses sont rapidement tendance à « baver », pour un résultat peu agréable.
Pour autant, ce téléobjectif équivalent 120 mm nous séduit, tant il permet de capturer facilement les sujets les plus lointains. Pour aller encore plus loin, Xiaomi propose d’ailleurs un « zoom algorithmique » x10, qui utilise les données du téléobjectif et de l’objectif principal. Le rendu des images est globalement plaisant, mais un peu laiteux.
Enfin, mentionnons le zoom numérique, qui offre un agrandissement maximal de 120x, équivalent 2724 mm (contre 100x pour le Galaxy S23 Ultra et le Honor Magic5 Pro, notamment). Les résultats sont très corrects jusqu’à 350 mm environ. Au-delà, la qualité se dérage assez nettement, on obtient une jolie bouillie de pixels…
Cependant, cette fonction peut être assez pratique pour garder un souvenir d’un sujet situé à très, très grande distance – lors d’un concert dans une grande salle, par exemple.
Plusieurs modes photo pertinents
Xiaomi mise beaucoup sur ses modes photo « avancés », censés procurer une « véritable » expérience photographique avec son smartphone premium.
En premier lieu, le mode « Portrait » gagne en complexité. Par défaut, les images sont capturées avec le téléobjectif 75 mm. Cependant, Leica met en avant ses « Master Lens », censés imiter des objectifs Leica. Le système propose ainsi des presets qui associent une longueur focale (35, 50, 75 et 90 mm) et un effet de style, avec un effet de flou, un rendu du bokeh et un vignettage plus ou moins prononcé.
Le smartphone propose également un mode 50 Mpx. Ce dernier est disponible avec tous les capteurs, et a pour effet de désactiver le pixel binning activé par défaut. Sans surprise, le niveau de détails baisse assez sensiblement.
On dispose aussi d’un mode « Exposition longue », qui se base sur la capture d’un très grand nombre de photos pour produire un effet de flou de mouvement. Plusieurs options sont proposées : notre préféré est celle nommée « Traînées de néon ». Elle offre en effet un rendu très graphique avec les phares d’un véhicule en mouvement.
En termes de format, le smartphone peut enregistrer les images en JPEG, en HEIF 8 bits, en RAW (DNG, 10 bits), mais aussi en « Ultra RAW ».
CE mode « Ultra RAW » est une réponse directe à l’Apple ProRAW ou à l’Expert RAW de Samsung. Disponible pour tous les capteurs, il permet de coupler la flexibilité de retouche d’un fichier RAW avec les algorithmes de traitement automatique (HDR, optimisation des détails, etc).
Néanmoins, nous sommes assez déçus par l’absence du mode macro couplé au téléobjectif 75 mm. Ce dernier, avec sa distance minimale de MAP de seulement 10 cm, reste donc réservé au Xiaomi 13 Pro. On devra se contenter du mode macro habituel, propulsé par l’ultra grand-angle, et qui impose une déformation du champ assez prononcée et un niveau de détails en retrait. Les amateurs de fleurs et d’insectes risquent d’être assez déçus.
Retrouvez ci-dessous une galerie de photos capturées avec le Xiaomi 13 Ultra :
Côté vidéo : 8K 24 fps avec tous les objectifs
Au chapitre de la vidéo, le Xiaomi 13 Ultra ne fait pas les choses à moitié. On peut ainsi capturer des vidéos en 8K à 24 fps avec tous les capteurs – là où la majorité des concurrents ne le proposent qu’avec le capteur principal. Sur le terrain, les images sont globalement très plaisantes (comme en photo) et le rolling shutter quasiment absent. En revanche, le niveau de crop imposé par la stabilisation numérique est très prononcé.
Comme chez Samsung, on retrouve aussi un certain nombre de modes de ralenti en Full HD : 120, 240, 480, 960 et… 1920 fps. De quoi décomposer les mouvements du sujet jusque dans leurs moindres détails.
Le smartphone dispose aussi d’une option 10-bit Dolby Vision HDR. Pour les vidéastes chevronnés, le terminal propose ainsi un mode Réalisateur. On peut ainsi reprendre la main sur les différents paramètres de prise de vue – et aussi filmer en LOG 10-bit, avec un espace colorimétrique Rec.2020. De quoi faire passer le Xiaomi 13 Ultra pour une caméra vidéo professionnelle… ou presque.
Interface et performance du Xiaomi 13 Ultra
Comme indiqué en début de ce test, le Xiaomi 13 Ultra s’équipe d’une puce Snapdragon 8 Gen 2 résolument premium, couplée à 12 ou 16 Go de RAM selon les versions.
En termes de performances, le terminal de Xiaomi fait partie des meilleurs élèves de sa catégorie – aux côtés du Samsung Galaxy S23 Ultra, soit dit en passant. Avec des jeux très gourmands en ressources, les détails sont parfaitement restitués.
Cependant, l’installation de la dernière mise à jour en date (MIUI 14.0.5) a eu pour effet de diminuer le framerate à certains moments, malgré l’utilisation de l’appli Game Turbo et du mode « Haute qualité ».
L’interface MIUI proposée par Xiaomi est globalement agréable à utiliser et s’avère très fluide. Cependant, quelques petits soucis sont à noter.
D’une part, les applis préinstallées sont assez nombreuses, et pas toujours indispensables. D’autre part, le système de MAJ de ces applications est parfois (très) invasif. De rares crashs intempestifs sont aussi à noter. Enfin, on détecte quelques petits soucis de traduction, heureusement bien cachés.
Quelle autonomie pour le Xiaomi 13 Ultra ?
Comme la plupart de ses concurrents, le Xiaomi 13 Ultra intègre une batterie très capacitaire de 5000 mAh. Dans la pratique, le smartphone dépasse allègrement les 24h en utilisation « mixte » (photo, vidéo, jeux, navigation Internet, réseaux sociaux).
On apprécie également la présence de 2 modes d’économie d’énergie – dont un mode Ultra. Ce dernier s’active automatiquement à 1% de batterie, et désactive la 5G et toutes les applis sauf les appels et les SMS.
Côté recharge, le terminal gère la charge rapide à 90W. Une valeur plus faible que les 120W de la version « Pro », mais qui évite au smartphone de trop chauffer.
On peut ainsi recharger la batterie au complet en un peu moins de 3/4h. Un confort auquel on s’habitue très vite. Notez aussi que le smartphone gère aussi la charge sans fil 50W, ainsi que la charge sans-fil réversible 10W pour recharger écouteur ou montre connectée.
À l’heure du bilan : le Xiaomi 13 Ultra, un smartphone élitiste mais convainquant
Après un été complet en compagnie du Xiaomi 13 Ultra, le bilan est globalement très positif. Ultra-polyvalent, le smartphone et ses 4 capteurs dorsaux offre une expérience photo et vidéo extrêmement complète. Il forme ainsi un excellent compagnon pour la photo de rue.
À tel point que le smartphone vient (presque) rivaliser avec les compacts experts – bien que ces derniers gardent l’avantage d’un « vrai » zoom optique.
La qualité d’image offerte avec le capteur principal type 1 pouce est particulièrement bonne (de jour), le rendu des images très plaisant. De même, les capteurs « secondaires » livrent des clichés de bonne facture, même s’ils montrent parfois leurs limites. En revanche, nous sommes assez déçus par les photos de nuit, qui accusent une certaine mollesse.
Au-delà, le terminal force le respect par son niveau de performances général. L’interface est agréable à utiliser, même si certains éléments demeurent perfectibles. Pour autant, le Xiaomi 13 Ultra est un smartphone très pertinent – même s’il s’adresse à une catégorie d’utilisateurs très spécifique, comme en témoigne son tarif particulièrement salé.
Lancé à 1499 €, il peut être considéré comme la vitrine technologique de Xiaomi. Et cette vitrine a un message très clair : désormais, Xiaomi compte parmi les principaux acteurs de la photographie mobile.
Néanmoins, en termes d’image de marque, le chemin à parcourir pour détrôner les cadors des smartphones premium – Samsung et surtout Apple – semble encore assez long.