Test Phototrend OM System OM-1

Lecteurs/testeurs : bilan de l’OM System OM-1, hybride sportif, compact et polyvalent

Dans le cadre de notre programme Lecteurs/testeurs, nous avons invité 4 lecteurs à tester l’OM System OM-1. Premier hybride professionnel OM System taillé pour la photographie animalière ainsi que la photo paysage/nature/macro, l’OM-1 offre de nombreuses fonctionnalités que nous souhaitions faire tester à nos lecteurs. Après plusieurs semaines en compagnie du boîtier et de plusieurs optiques M.Zuiko Pro, il est grand temps de vous livrer leur ressenti dans cet article bilan sur l’OM System OM-1.

Test Phototrend OM System OM-1
© Anthony Desaunay

Introduction : 4 photographes pour un test terrain

Pour ce test de lecteurs, nous avons lancé un appel à candidature sur notre site et avons retenus quatre photographes : Anthony, Sabine, Laurence et Vincent.

Anthony Desaunay pratique la photo en tant qu’artisan photographe depuis 2020. Son domaine de prédilection est la photo de paysage, même s’il réalise aussi du portrait et du mariage. A noter qu’Anthony est ingénieur microscopiste de métier. Sabine Cherrier pratique la photographie depuis plusieurs années en photo nature, mais aussi en macro pour photographier les fleurs et insectes. Laurence Lescure photographie la nature, les paysages ainsi que de la proxi-macro. Enfin, Vincent Girod s’est remit sérieusement à la photo avec l’arrivée de sa fille et réalise des photos du quotidien et du paysage, notamment en montagne où il pratique l’alpinisme. Il utilise actuellement un Canon EOS R7 et souhaitait tester les possibilités offertes par le capteur rétroéclairé empilé de l’OM-1.

Présentation de l’OM System OM-1

Dévoilé en février 2022, l’OM-1 est le premier boîtier hybride de la gamme OM System sorti après le rachat de la division Imagerie d’Olympus par OMD Solutions. Résolument professionnel, ce boîtier intègre plusieurs nouvelles technologies qui soufflent un vent de renouveau pour les aficionados d’Olympus.

Nous n’allons pas entrer dans le détails de toutes les fonctionnalités de l’OM-1 dans cette partie, vous pouvez retrouver notre présentation lors de sa sortie dans cet article.

L’OM-1 dispose notamment d’un capteur rétroéclairé et empilé Live MOS BSI 4/3 de 20 Mpx pour des prises de vue et un traitement du flux d’image plus rapides. Il est également doté d’une stabilisation 5 axes offrant un gain jusqu’à 8 EV avec certaines optiques compatibles.

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© Vincent Girod

Le boîtier dispose d’un système AF Quad Pixel doté de 1053 collimateurs croisés censé lui permettre de détecter et faire la mise au point plus rapidement et de manière automatique sur de nombreux sujets en plus des hommes et des animaux de compagnie, comme les voitures, motos, avions ou oiseaux.

L’OM-1 offre une rafale jusqu’à 120 i/s en RAW en AF simple, et jusqu’à 50 i/s en AF continu. Le mode Pro Capture permet également de déclencher avant d’appuyer sur le déclencheur.

Pour accompagner le photographe, l’OM-1 propose de nombreux fonctionnalités avancées de prise de vue comme le High Res Shot ou le Live Composite. Ainsi, il est capable de capturer des images jusqu’à 80 Mpx sur trépied et jusqu’à 50 Mpx à main levée. Un filtre Live ND jusqu’à ND64 permet également de réaliser des poses longues, même en pleine journée. Enfin, ce boîtier facilite la macrophotographie avec le Focus Stacking qui profite du processeur plus puissant pour un traitement plus rapide.

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© Sabine Cherrier

Pour autant, l’OM-1 reste compact et léger (599 g, batterie et carte inclus). Il est certifié IP53, pour un usage dans toutes les conditions, y compris jusqu’à -10°C. Son viseur OLED 5,76 Mpts et son écran 3 pouces tactile et orientable sur rotule permettent des prises de vue les plus confortables.

Maintenant que les présentations sont faites, place aux retours d’expériences sur l’OM System OM-1 avec le compte rendu de nos lecteurs/testeurs.

Prise en main et ergonomie

Sur ce point, les testeurs sont tous d’accord : l’OM-1 reprend les codes Olympus et ne vient pas chambouler les habitudes.

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© Anthony Desaunay

Compact et léger

Pour Laurence, « la poignée offre une bonne prise en main, notamment avec les téléobjectifs les plus lourds ».

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© Anthony Desaunay

Selon Vincent, qui n’est pas habitué à Olympus, ce boîtier « encourage à l’avoir tout le temps avec soi », même s’il confirme qu’il s’attendait à quelque chose d’un peu plus compact par rapport à son Canon EOS R7. En termes de construction, il note également « une impression de robustesse » , avec un « excellent grip » et un boîtier « qui tient bien en main ».

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© Vincent Girod – pas si compact que ça finalement en comparant OM-1 et EOS R7

Il confirme également la construction tout temps : « j’ai utilisé l’appareil sous la pluie pour photographier ma fille qui s’amusait dans les flaques, ou pour […] faire de la pose longue dans les ruisseaux […] à quelques centimètres de l’eau sans redouter les projections ». Anthony, de son côté, l’a emporté dans le massif de la Chartreuse au pied des cascades du Cirque de St Même : « Avec le vent et l’humidité ambiante due à la puissance de déferlement des chutes d’eau, le boîtier et l’objectif se faisaient arroser. Et je confirme que l’ensemble est très bien tropicalisé ! »

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OM System OM-1 – M.Zuiko Digital ED 8-25 mm f/4 PRO – 10 mm – f/4,5 – 0,5s – ISO 200

Pour Anthony, l’OM-1 offre ainsi une première impression très positive : « c’est le parfait compagnon de route pour aller toujours plus haut et plus loin dans l’aventure ». Le photographe nous parle également de son design, un caractère important à ses yeux : « j’adore le design de l’OM-1 car il me rappelle qu’un appareil photo est également un bel objet que l’on a envie de sortir et de montrer ».

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© Anthony Desaunay

Par rapport à l’OM-D E-M1 Mark II qu’il utilise, il a noté quelques améliorations : « une poignée plus ergonomique et plus profonde » ou encore « un œillet pour la visée plus grand et plus confortable pour les personnes dotées de lunettes ». Il note également que le joystick – présent depuis l’OM-D E-M1 Mark III, « révolutionne la sélection de collimateur ».

De nombreuses options de personnalisation et des menus plus clairs

D’ailleurs, en termes de commandes et de menus, les photographes sont dans l’ensemble conquis, avec de nombreuses options de personnalisation : « on a accès à des boutons de raccourcis pour toutes les fonctions principales » indique Vincent. « Toutes les fonctions sont là, avec des combinaisons appui long et molettes qui sont vraiment appréciables dans le feu de l’action. »

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© Vincent Girod

Sabine explique également que les menus offrent « une recherche et une lecture plus simple et agréable grâce aux repères de couleurs ». La photographe apprécie également que le menu indique pourquoi une fonction est grisée. Cela évite de se replonger dans le manuel.

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© Vincent Girod

Pour autant, les habitudes ont la vie dure, et selon Laurence, le joystick n’est pas aussi précis que les flèches pour un positionnement des collimateurs. Ce que relativisent les autres photographes : « Les boutons principaux et molettes sont bien positionnée, on a des boutons sous tous les doigts, c’est vraiment pratique », explique Vincent.

Pour autant, Vincent a quelques critiques à faire en termes d’ergonomie, notamment lorsque le boîtier est manipulé avec des gants un peu épais dans des conditions extrêmes : « La molette arrière est placée au-dessus d’un rebord qui rend son utilisation plus compliquée lorsque l’on manipule l’appareil avec des gants. J’ai aussi été gêné par leur texture sous la pluie, car la molette devenait glissante et plus difficile à manipuler ». Pour lui, le joystick est également un peu trop à droite : « cela m’oblige à contorsionner le pouce lorsque je veux le manipuler ».

Un viseur OLED confortable et réactif

Côté visée, l’OM-1 offre également de belles avancées selon les testeurs. Pour Sabine, « le viseur [OLED de 5,76 millions de points, NDLR] est vraiment meilleur que les précédents boîtiers, il est plus lumineux et offre davantage de confort visuel ». En un mot, la photographe « vois plus de détails sur un objet ». Anthony indique que la « restitution des couleurs est plus fidèle et ce même dans des environnements sombres. En switchant entre les deux viseurs (OM-1 et OM-D E-M1 mark II) sur une même scène, l’impression est indéniable. » Il confirme ainsi que ce viseur « se rapproche encore un peu plus de la vision optique des reflex ».

Vincent pondère cependant ces avis : s’il trouve le viseur très confortable et réactif, avec une résolution suffisante, ce dernier « pêche au niveau des couleurs, ternes malgré différents réglages », notamment en le comparant avec le viseur du Canon EOS R7 qu’il a emporté en tandem.

Petit détail relevé par Anthony : « le viseur permet de garder constamment en visu la scène à travers l’objectif », y compris en utilisant le menu rapide avec une opacité réduire ou certains éléments comme l’histogramme en temps réel. « Un réel effort a été fait sur la présentation des informations dans le viseur. Tout a été pensé pour avoir les bonnes informations sans entraver l’essentiel dans un viseur : voir la scène de ce qu’on cherche et désire photographier ! »

Performances et qualité d’image de l’OM-1

Qualité d’image et montée en ISO

De manière générale, les lecteurs/testeurs s’accordent sur la qualité d’image générale : « Le capteur restitue les couleurs avec justesse et finesse même lorsque la scène photographiée est riche en détails (arbres et feuillages par exemple) », explique Anthony, qui a notamment effectué des tests poussés – il est ingénieur microscopiste au quotidien.

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© Anthony Desaunay

Ce dernier a ainsi analysé les RAW et leur interprétation dans OM Workspace et conclut qu’ils offrent « une bonne dynamique dans l’ensemble avec une très bonne restitution des infos dans les hautes et basses lumières lorsque l’exposition de la photo est équilibrée ». Comparé à l’E-M1 Mark II, il observe « plus de finesse dans les détails, avec une tonalité des couleurs plus fidèle et un meilleur équilibre RVB ».

Selon Laurence, on observe une légère amélioration sur la dynamique et la richesse des détails en RAW par rapport à de précédents boîtiers Olympus, avec notamment une « montée en ISO très intéressante ». « Sans traitement, les images sont bonnes jusqu’à 1250 ISO (contre 600 ISO avec l’OM-D E-M1 Mark II) et l’image est très propre jusqu’à 5000 ISO, si passée par un logiciel de traitement. A partir de 8000 ISO, le bruit commence à être présent », ajoute-t-elle. Laurence confirme cependant le gain par rapport aux précédents boîtiers de la gamme « même si on attend toujours plus ».

OM-1 – M.Zuiko 12-40 mm f/2,8 PRO – 21 mm – f/8 – 1/1000s – ISO 200 – © Laurence Lescure

Sabine, qui n’a pas l’habitude de monter dans les ISO, note que si « le bruit numérique est bien présent, ce dernier peut donner du charme à la photo ».

OM-1 – M.Zuiko 40-150 mm f/2,8 PRO + MC-14 – 150 mm – f/8 – 1/1600s – ISO 2500 – © Sabine Cherrier

Pour Vincent, « la qualité d’image est très bonne à 200 ISO. J’appréhendais un peu le retour à 20 mégapixels, alors qu’aujourd’hui je profite des 32 mégapixels du R7. Et finalement, même avec 20 mégapixels on peut se permettre de rogner généreusement dans l’image. Les photos sont pleines de détails, sûrement bien aidées par les objectifs M.Zuiko Pro ».

Le photographe a cependant été moins séduit par la montée en ISO, qui est pour lui le gros point faible du système par rapport à son Canon EOS R7. « Le Canon R7 sort des clichés corrects à ISO 3200 voire 6400 sans forcément avoir à recourir à un logiciel de débruitage. Sur l’OM-1, l’image se dégrade dès ISO 1600 : les couleurs deviennent ternes, le bruit numérique est omniprésent et saute aux yeux dès que l’on zoome un peu dans l’image ».

Enfin, Anthony apporte un peu de nuance à ce qui est dit plus haut, en combattant quelques a priori sur le micro 4/3. « Le micro 4/3 et sa taille de capteur deux fois plus petite que le plein format a toujours trainé son boulet des ISO aux yeux de beaucoup de photographes ne jurant que pour les exploits somme toute relatifs du full frame ». Mais qu’en est-il de l’OM-1 et de son nouveau capteur empilé ? Habitué des prestations de mariage où la montée en ISO est souvent nécessaire, le photographe a réalisé des photos à 6400 ISO pour conserver une vitesse d’obturation de 1/250e sec et éviter le flou de bougé.

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OM System OM-1 – M.Zuiko 40-150 mm f/2,8 PRO + MC-20 – 300 mm – f/5,6 – 1/640 s – ISO 400 – © Anthony Desaunay

Son verdict ? « À 6400 ISO, l’OM-1 est bien plus performant que mon OM-D E-M1 Mark II sur plusieurs points : pas de dérive colorimétrique, le niveau de détail reste très satisfaisant ; le bruit numérique engendré propose un grain homogène qui n’altère pas la qualité du cliché. » A 8000 ISO, le résultat reste tout à fait exploitable, avec notamment « une bonne tenue des couleurs, des détails et un grain plus présent mais qui reste homogène ».

En poursuivant la montée en ISO, le photographe indique « qu’un peu plus de travail en post-traitement est nécessaire, même si aujourd’hui des logiciels basés sur l’IA comme DxO PureRAW ou Adobe Lightroom dans sa dernière version réalisent des prouesses ». Seule limite : pour réaliser ses photographies de paysage avec comme finalité le tirage d’art, le photographe est plus exigeant et privilégie dans la mesure du possible des valeurs ISO plus basses, quitte à utiliser un trépied.

Réactivité, autofocus et rafale

Sur la réactivité du boîtier, il n’y a pas photo. Hormis un démarrage un peu long selon Vincent, tous s’accordent sur une réactivité globale sans faille : « la réactivité de ce boîtier est fantastique ! Je n’ai jamais ressenti de ralentissement lié à mes manipulations que ce soit dans les menus, le switch entre le Live View et le viseur ou encore les boutons de fonction. Avec ce boîtier, on le prend en main et on le manipule sans arrière-pensée. L’électronique suit sans faillir », explique Anthony.

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OM-1 – M.Zuiko 300 mm f/4 PRO – f/5 – 1/250s – ISO 640

Au niveau de l’autofocus, le système AF à quadruple pixel croisé était attendu. Sur ce point, les avis sont mitigés, sûrement selon les attentes. Pour Laurence, « l’autofocus est très réactif, il ne patine pas même dans les situations où la lumière est faible ».

Anthony confirme la très bonne réactivité du système AF, notamment avec les objectifs de la gamme PRO : « Un système très rapide même dans des conditions de faible luminosité. Le joystick le rend encore plus efficace lorsqu’il s’agit de manipuler les 1053 collimateurs qui couvrent 100% de l’image ». Il a cependant noté certains rares effets de pompage dans des zones très peu contrastées et très homogènes, « mais dans 99 % des cas le système réagit avec vélocité ».

Les différents modes de suivi des yeux, du visage, des oiseaux, des animaux ont également fait leurs preuves : « même sur un arbre avec pas mal de branches, il arrive à détecter l’oiseau et si rien ne gêne au premier plan, le suivi est parfait » indique Laurence. Pour Anthony, qui a également éprouvé la détection et le suivi des yeux, « le résultat est bluffant ! En portrait serré, le suivi des yeux est d’une efficacité redoutable ! On laisse travailler l’algorithme et on se concentre sur l’essentiel : la composition, l’expression et l’émotion qui s’en dégage ».

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OM System OM-1 – M.Zuiko 25 mm f/1,2 PRO – 25 mm – f/1,2 – 1/500s – ISO 200 – © Anthony Desaunay

Même remarques pour le suivi des oiseaux et des animaux : « Je n’ai pas l’habitude de photographier des oiseaux mais là je dois dire que je me suis régalé et amusé à tester le suivi ». L’algorithme reconnaît ainsi très rapidement le sujet, également pour les chiens, les chevaux, et l’accroche se fait rapidement.

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OM System OM-1 – M.Zuiko 40-150 mm f/2,8 PRO + MC-14 – 210 mm – f/4 – 1/5000s – ISO 3200 – © Sabine Cherrier

Sabine, de son côté, a eu des résultats mitigés, avec parfois un réglage difficile à faire pour obtenir le résultat souhaité. Pour autant, elle a réussi quelques photos en mouvement avec le suivi de son chien :

Pour Vincent, le suivi autofocus fonctionne bien, même si l’effet « waouh ! » des premiers boîtiers est un peu passé et que l’on a tendance à prendre cette prouesse technologique pour acquise. « En termes de performances AF, l’OM-1 est en retrait par rapport à ce que propose Canon avec l’EOS R7 : les sujets doivent être plus proches pour être détectés, ils doivent remplir davantage le cadre. Pour le suivi des visages et des yeux humains, le boîtier perd pied quand la personne tourne la tête. La détection des oiseaux est le mode qui m’a paru le plus efficace, je crois comprendre pourquoi ils ont fait un mode séparé des autres animaux. » Le photographe a cependant eu plus de mal avec des animaux comme le cheval ou le bouquetin, où « l’OM-1 plaçait l’oeil au niveau des naseaux ».

Prise de vue en rafale jusqu’à 120 i/s

La rafale de l’OM-1 ne déçoit pas : « même avec une carte SD de 170 MB/s, les rafales 50 i/s et 120 i/s s’enchaînent sans montrer la moindre défaillance. Le buffer et la carte SD fonctionnent de concert et je n’ai jamais été limité par le temps d’écriture des photos sur la carte. L’OM-1 paraît tellement à l’aise dans ce domaine qu’on a envie de shooter, shooter, shooter sans vouloir s’arrêter. Mais gare à l’espace sur la carte qui avec ces vitesses de rafale se remplit à vitesse grand V », explique Anthony.

OM System OM-1 – M.Zuiko 300 mm f/4 PRO – 300 mm – f/5 – 1/2500s – ISO 160 – © Laurence Lescure

Pour autant, ces modes de rafale peuvent vite être surdimensionnés si vous ne faites pas de photographie sportive ou cherchez à décomposer un mouvement, comme l’explique Vincent : « 20 voire 30 i/s c’est déjà énorme. J’ai testé les rafales à 50 et 120 i/s, j’ai vu la vitesse à laquelle la carte se remplissait et le temps passé ensuite à trier les photos. Pour moi, cette fonction sera utile aux professionnels, ou pour des usages particuliers ».

OM-1 – M.Zuiko 100-400 mm f/5-6,3 – 328 mm – f/8 – 1/1600s – ISO 2000 – © Laurence Lescure

Pour Laurence, le mode S-AF à 120 i/s fonctionne très bien et a été utile pour décomposer les mouvements d’un papillon posé. En mode de suivi C-AF, la rafale avec détection des oiseaux s’est faite sans interruption, avec cependant quelques erreurs de netteté sur les dernières images, selon elle. Laurence a également testé le mode ProCapture, qui lui a permis de photographier un goéland sur le point de s’envoler.

OM System OM-1 – M.Zuiko 300 mm f/4 PRO – 300 mm – f/7,1 – 1/500s – ISO 160 – © Laurence Lescure

Un mot sur le blackout lors des rafales : tous s’accordent pour dire que la visée n’est pas occultée aux cadences élevées et en obturateur électronique. Vincent note ainsi que « la seule indication que les photos sont prises est le bruit de fonctionnement de l’objectif et de la stabilisation, ce qui est à la fois confortable et déroutant, notamment dans un environnement bruyant. » La petite icône indiquant que les images sont enregistrées est pour lui très discrète.

Stabilisation d’image digne d’Olympus

Avec un capteur stabilisé sur 5 axes, l’OM-1 offre, selon le constructeur, un gain de 7,5EV, et jusqu’à 8 EV avec certaines optiques stabilisées. Mais qu’en est-il dans la pratique ?

Se passer d’un trépied ? © Vincent Girod

Pour Anthony, « la stabilisation sur l’OM-1 fait honneur à ses prédécesseurs et ne déroge pas à la règle des boîtiers OM-D. Oui le capteur de l’OM-1 est très bien stabilisé et permet des vitesses d’obturation basses à main levée. Le mode 50 Mpx à main levée permet de mettre encore un peu plus en exergue les prouesses de la stabilisation. » Comme expliqué plus haut pour la reconnaissance des yeux, les utilisateurs habitués à la stabilisation Olympus ne sont plus aussi étonnés : « A l’usage, c’est un confort non négligeable, on aurait dû mal à s’en passer ! » confirme-t-il.

OM-1 – M.Zuiko 40-150 mm f/2,8 PRO + MC-20 – 300 mm – f/5,6 – 1/80 s – ISO 200 – © Anthony Desaunay

De plus, lorsque la stabilisation du capteur est couplée à un objectif stabilisé, comme le dernier OM System 90 mm f/3.5 macro IS PRO, le photographe a noté « un gain substantiel. » Pour lui, « très rares ont été les photos floues liées à un flou de bougé, malgré les vibrations et la focale de 180 mm en équivalent plein format ».

OM-1 – M.Zuiko 90 mm f/3,5 Macro IS PRO – 90 mm – f/5 – 1/320 s – ISO 200 – © Anthony Desaunay

D’ailleurs, la stabilisation efficace de l’OM-1 a permis à Vincent de réaliser des photos « de plusieurs secondes d’exposition, en ramenant les ISO à 200 et en faisant confiance à la redoutable stabilisation du boîtier ». En usage en manifestation, le photographe confirme : « la stabilisation est impressionnante, surtout pour les photos à main levée et prises un peu à la volée. »

Fonctionnalités avancées de l’OM System OM-1 : High Res Shot, Focus Stacking et filtre ND64 intégré

Les lecteurs ont également testé les différentes fonctions avancées proposées par l’OM-1, comme le mode High Res Shot, le Focus Stacking ou encore le filtre Live ND intégré.

High Res Shot, de 50 à 80 Mpx

Le mode haute définition, que ce soit à main levée avec 50 Mpx, ou sur trépied afin d’atteindre 80 Mpx, a offert de nouvelles possibilités au boîtier (dont le capteur est de 20 Mpx). « J’ai testé la haute résolution à 80 Mpx avec trépied : effectivement c’est incomparable, on récupère encore plus de détails et de netteté » indique Laurence. Le poids des fichiers passe cependant d’environ 18 Mo à 60 Mo, un point à noter.

Anthony attendait avec impatience l’OM-1 pour tester cette fonction haute définition : « Il n’est pas rare qu’en randonnée ou devant un spot, je me dise qu’une seule prise de vue avec plus de pixels serait utile, en projetant l’idée d’un tirage d’art plus grand et mieux défini. »

Le photographe a ainsi testé le mode 50 Mpx à main levée en paysage. Il a noté la facilité d’utilisation du mode, grâce au bouton dédié à cette fonction. Il a également apprécié que le boîtier indique si la prise de vue n’a pas été stable via un message à l’écran, ce qui permet d’éviter les ratés. « Sur l’OM-1, le processus prend 5 secondes en comptant l’écriture sur la carte SD. C’est donc rapide et très confortable à l’utilisation. » Le cliché obtenu est un RAW (ou JPEG) assemblé, prêt pour le post-traitement.

« Par rapport à un fichier natif de 20 Mpx, on constate que même à main levée, le fichier reste propre. Il n’y a pas d’artefact, pas d’aberrations chromatiques liés au traitement et le gain apporté par les 30 Mpx supplémentaires est substantiel. Ils apportent réellement une meilleure restitution des détails sur toute la scène photographiée. » Bien sûr, ce mode n’est pas adapté aux sujets en mouvement.

© Anthony Desaunay

Le photographe a également noté que le logiciel d’OM System permettait d’avoir un traitement du RAW avec plus de netteté à 100% dans l’image par rapport à Lightroom, et conseille de dérawtiser le ficher via OM Workspace et l’exporter en TIFF dans Lightroom.

Focus Stacking

Pour obtenir des clichés avec une plus grande netteté, que ce soit en macro ou en photo de paysage, le mode Focus Stacking intégré à l’OM-1 apparaît très utile, à condition d’emporter un trépied.

Pour Laurence, « ce mode est très simple car l’appareil gère tout à votre place, il suffit de sélectionner le nombre de vues et l’écart de mise au point entre chaque prise. J’ai laissé les réglages par défaut et le résultat est au rendez-vous sur le JPEG. » La photographe a également essayé le bracketing de mise au point à main levée avec 15 clichés et obtenu un résultat net.

Focus Stacking © Laurence Lescure

Sabine a essayé la fonctionnalité avec un objectif macro sur des fleurs, mais le vent l’a empêché d’avoir un résultat probant.

Anthony a par contre découvert le Focus Stacking avec l’OM-1, en le testant avec le nouvel objectif 90 mm f/3,5 Macro IS PRO. « C’est un mode simple d’utilisation dans son approche mais qui devient vite plus complexe qu’on ne le pense. En effet, les quelques paramètres pouvant être modifiés dévoilent une infinité de combinaisons possibles. » Pour lui, l’apprentissage s’est fait par essai/erreur pour comprendre les différentes options de décalage. Une fois réglé, il nous a confié que ce mode offrait un très grand potentiel pour les photographes macro. A noter que le boîtier peut faire l’assemblage mais « conserve également toutes les photos en RAW pour pouvoir les assembler ultérieurement via un logiciel dédié. »

Focus Stacking – © Anthony Desaunay

Filtre ND64 intégré

L’OM-1 propose un système de filtre ND intégré jusqu’à ND64 qui permet de réaliser des photos avec un temps de pose plus long, même en pleine journée. Cette fonction offre plus de liberté créative, comme nous l’expliquent nos lecteurs/testeurs.

Filtre ND64 intégré, sur trépied – OM-1 – M.Zuiko 40-150 mm f/2,8 PRO – 45 mm – f/7,1 – 0,5 s – ISO 400 – © Laurence Lescure

« Avec le filtre ND intégré, je me suis réellement amusée et j’avoue que ce n’est pas un gadget », a indiqué Laurence. « On n’est plus obligé de transporter tous les filtres et les adaptateurs pour chaque objectif. Même à main levée et par beau temps, on arrive à créer des photos de rivières avec un léger filé tout en conservant une netteté sur les éléments fixes », témoigne-t-elle.

OM-1 – M.Zuiko 8-25 mm f/4 PRO – 17 mm – f/8 – 0,5s – ISO 200 – © Anthony Desaunay

Pour Anthony, ce mode a été utile pour photographier des cascades, un sujet idéal pour la pose longue : « Le résultat est excellent ! Ça fonctionne super bien ! Selon moi, en tant que photographe de paysage, c’est un nouveau compagnon de route et qui plus est, intégré au boîtier. Cette fonction peut s’avérer également être un vecteur de créativité. »

Cette fonction de l’OM-1 est d’ailleurs celle avec laquelle Vincent a pris le plus de plaisir : « mon expérience est plus une découverte de cet usage, et clairement depuis j’ai prévu de m’équiper. Et d’espérer naïvement que cette fonction arrive un jour sur mon appareil Canon EOS R7, NDLR] par une mise à jour logiciel (puisque j’imagine que c’est un traitement logiciel qui rend cela possible). Je pense que cette fonction pourrait se retrouver sur beaucoup d’appareils, cela libèrerait un peu de place dans les sacs, et réduirait l’entretien. »

OM-1 – M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO – f/11 – 25s – ISO 250 – © Vincent Girod

Quelle autonomie pour l’OM System OM-1 ?

Un mot sur l’autonomie. Donné pour 520 images en norme CIPA, l’OM-1 est parfaitement adapté à la photographie de paysage selon Vincent : « Je pouvais tenir toute une journée en photo de paysage et rentrer en ayant encore 40% d’autonomie. » La possibilité de recharger le boîtier avec une batterie externe – comme la majorité des boîtiers récents – est un plus.

« L’autonomie du boîtier est sensiblement meilleure que sur mon OM-D E-M1 Mark II. Je n’ai jamais ressenti la nécessité d’optimiser la consommation d’énergie du boîtier en situation sur le terrain, même après plusieurs jours sans effectuer de recharge. » indique Anthony. « Pour le test, j’ai pourtant souvent utilisé l’écran pour aller dans les menus, changer les paramètres, jouer avec les différentes fonctions, utiliser activement le suivi de sujet. » Je pense raisonnablement que les 1100 images promises en activant le mode éco sont atteignables ».

Pour autant, Sabine a préféré jouer la sécurité, en rechargeant la batterie après chaque sortie. Pour elle, une seconde batterie de secours reste indispensable sur le terrain. Laurence a réussi à faire environ 200 photos (tout mode confondu) avec une autonomie restante de 50%. Par contre, l’absence de chargeur externe fourni avec le boîtier et la recharge uniquement via le port USB-C du boîtier est remonté comme une limite.

OM-1 – M.Zuiko 12-45 mm f/4 PRO – 16 mm – f/5,6 – 1/60s – ISO 2000 – © Vincent Girod

Bilan : OM-1, le véritable couteau suisse

En conclusion, nos lecteurs ont fortement appréciés tester le boîtier hybride OM-1 d’OM System. Tous ont salué la prise en main de l’appareil : léger et robuste, il peut être emporté partout en aventure, tout en étant également très polyvalent.

Son ergonomie offre un réel confort d’utilisation, avec son grip rassurant, ses boutons et molettes bien pensés et un écran sur rotule. La visée, assurée par un viseur OLED, a également été saluée pour sa netteté et sa réactivité, malgré des couleurs un peu ternes pour Vincent. Seul le joystick n’a pas fait l’unanimité.

Nos lecteurs ont également fortement appréciés les performances de l’OM-1, que ce soit par son autofocus réactif, avec les différents modes de suivi du sujet intelligents, sa rafale ultra rapide ou bien la qualité d’image, avec des clichés détaillés.

Et n’oublions pas la stabilisation, l’une des forces de ce boîtier selon chacun des testeurs : elle a permis à nos testeurs de réaliser des photos à main levée en conditions de faible luminosité, voire de pose longue.

Les différentes fonctionnalités avancées de prise de vue (High Res Shot, Live ND et Focus Stacking) ont également permis aux photographes de réaliser des clichés plus facilement.

Quelles limites ont-ils trouvé au boîtier ? Anthony aurait apprécié une lattitude d’exposition plus grande, notamment dans certaines situations où la scène est très contrastée. La qualité d’image en montée en ISO est également un point qui divise, certains testeurs appréciant les performances du boîtier, qui délivre des clichés avec un grain homogène jusqu’à 6400 voire 8000 ISO lorsque d’autres voient davantage de bruit à des valeurs plus basses. Enfin, si OM System apporte la reconnaissance et le suivi AF de divers sujets, la concurrence (Canon et Sony) est un cran au-dessus selon Vincent.

Nous conclurons ce bilan par une remarque d’Anthony : « indéniablement, l’OM-1 est un excellent boîtier pour tous les baroudeurs en quête d’un partenaire ultra polyvalent capable de les emmener loin dans leurs pratiques habituelles. Véritable couteau suisse, il ne déçoit pour ainsi dire jamais. »

OM-1 – M.Zuiko 40-150 mm f/2,8 PRO + MC-20 – 300 mm – f/5,6 – 1/640 s – ISO 640 – © Anthony Desaunay

Merci à Anthony, Sabine, Laurence et Vincent pour leur test détaillé de l’OM System OM-1. Merci également à OMDS et Thierry pour nous avoir permis de mettre en place ce programme

L’OM System OM-1 est disponible au tarif de 2199 € nu ou bien 2799 € avec le 12-40 mm f/2,8 PRO chez Digit-Photo, Miss Numérique, Fnac, Phox, Camara, Photo-Univers et tous les magasins photo spécialisés.

Jusqu’au 16 juillet 2023, OM Digital Solutions propose une offre de remboursement avec jusqu’à 200 € de remise sur l’OM-1.

Fondateur et rédacteur en chef

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  1. Merci pour cette belle présentation et conclusion. J’ai cet appareil avec plusieurs objectifs ( 12/40 2.8, 24 mm 1.2 et 40/150 2.8.
    Je suis possesseur d’un NIKON Z 8 et d’un Leica Q2. Ces deux appareils sont formidables mais j’ai toujours mon Olympus OM1 avec moi. C est vraiment le couteau Suisse et je l’adore.

  2. Bien résumer tour ça !

    Ma candidature n’ayant pas était retenu, vous m’avez contraint à l’acheter 😜😜. Et bien. C’est bien dommage pour vous lol,
    Il a remplacé mon Pen F qui était déjà un monstre technologique dans son domaine. Mais là. J’apprécie le côté plus professionnelle du boîtier, par sa poignée, des dimensions avec des raccourcis bien pensé. Tout les boutons sont personnalisable, c’est tout bonnement l’appareil le plus complet du marché. Un sony comme le nouveau ou l’ancien que mon amie possède reste au dessus niveau détection et sensibilité AF (indiscutable) mais ayant possédé le pen F et donc posseusrs d’objectifs olympus. Le gap est énorme ! Une fois bien pris en main car un appareil reste à apprivoisé pour obtenir la quintessence. C’est un must ! Je me suis pris d’affection pour les oiseaux depuis 1 an, et les modes pro capture / haute vitesse. Gestion des iso. Rafale silencieuse, encombrements, l’appareil en caf fait des merveilles en suivi d’objets (oiseaux, enfants, voitures) je possède le 100/400 entre autre qui est mon objectif de prédilections pour les oiseaux ou le 8mm.1.8 pour les paysages, l’astro photo, le composite…
    C’est tout simplement parfait. J’ai pu faire mes plus beaux clichés sur un Martin pêcheur entrain de chasser. Les photos sont incroyable, le pré déclenchement c’est incroyable et je n’aurai jamais pu faire cela avec un appareil conventionnelle ou alors oui. Mais sur une dizaine de sorties…
    Bref ceux qui arruev3bt6au bout de se com, bah si vous avez le budget acheter le !

  3. Bonjour
    J ai acheté un objectif sur le salon photo de montier en der en novembre dernier, j attends toujours ma facture
    Pourrais je avoir un téléphone du vendeur Olympus présent sur le stand.
    Merci d avance