Palerme 1966 © Bruno Barbey/ Magnum 

Expo : les Italiens de Bruno Barbey à l’Académie des beaux-arts

Du 12 mai au 2 juillet 2023, le Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts met à l’honneur l’ancien membre de l’académie, Bruno Barbey, décédé le 9 novembre 2020. L’exposition Les Italiens vise ainsi à rendre hommage au travail du photographe, en présentant ses clichés réalisés dans les années 60 en Italie, alors qu’il n’avait que 21 ans.

Les Italiens
Rome, 1964 © Bruno Barbey / Magnum

Bruno Barbey et l’influence du néo-réalisme

Né au Maroc en 1940, Bruno Barbey arrive à Paris à 17 ans. Très vite, il se passionne pour le cinéma et passe de longues heures à la Cinémathèque française, en compagnie de ses camarades Éric Rohmer et Barbet Schroeder. Il développe alors une fascination pour le cinéma néo-réaliste italien, apparu durant la Seconde Guerre mondiale. Visant à représenter le quotidien sans le romancer, ce genre oscille entre le scénario, la réalité et le documentaire. Bruno Barbey se rapprochera ainsi de ces caractéristiques à travers sa photographie, et notamment dans sa première série photographique : Les Italiens.

Naples, 1966 © Bruno Barbey / Magnum

Pour le compte de Magnum, qu’il rejoint en 1966, il couvre les différents points chauds du globe. Il immortalise ainsi les révoltes de mai 68 à Paris, couvre la guerre du Vietnam, assiste au siège des Khmers Rouges à Phnom Penh en 1973 et réalise de nombreux reportages sur la Syrie, l’Irak, Bombay, le Gabon, les réfugiés kurdes, la Turquie ou encore la Chine.

Les Italiens : La nouvelle Italie à travers l’objectif de Bruno Barbey

En 1962, le jeune photographe se rend en Italie, où il séjournera à plusieurs reprises afin de réaliser des portraits des Italiens – et ainsi capturer l’essence du pays. Il y photographie toutes les classes sociales, aristocrates comme voyous, et apporte un nouveau regard sur l’Italie – qui se remet doucement des traumatismes de la guerre.

Les Italiens
Sicile, 1966 © Bruno Barbey / Magnum

À cette époque, les Italiens commencent à croire au « miracle économique » et vivent avec l’espoir d’une Italie nouvelle, voire d’une Italie retrouvée – une période très brève que Bruno Barbey sera l’un des rares à avoir immortalisée. En effet, dès la fin des années 1960, le pays se retrouve à nouveau plongé dans une époque sombre, celle des « années de plomb », marquée par la lutte politique entre le fascisme et le communisme. Ces tensions déboucheront sur des violences de rue, des actes de terrorisme ou encore des blocages institutionnels et politiques, qui s’étendront pendant près de 15 ans, le tout sur fond de Guerre froide.

Les Italiens
Rome, 1964 © Bruno Barbey / Magnum

Avec sa série Les Italiens, Bruno Barbey ancre dans l’histoire cette période de transition historique que constituent les années 1960 pour l’Italie, en capturant d’un oeil bienveillant mais bien lucide la réalité du pays.

Son travail photographique sur les Italiens est publié par les Éditions Delpire dans les années 2000, au sein de la collection « l’Encyclopédie essentielle ». Aujourd’hui, il fait l’objet d’une exposition au Pavillon de la comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts.

Les Italiens
Rome, 1966 © Bruno Barbey / Magnum

Informations pratiques :
Les Italiens de Bruno Barbey
Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts
Du 12 mai au 2 juillet 2022
27 quai de Conti, 75 006 Paris
Du mardi au dimanche, de 11h à 18h
Entrée libre et gratuite