Prise en main de DJI Osmo Action 3 : un superbe rétropédalage

fixation aimantée, 4K120p et modes de stabilisation avancés

Coup de théâtre chez DJI. Moins d’un an après le lancement de l’Action 2, le constructeur chinois nous livre son successeur. Exit le design en 2 modules aimantés, retour à un design « façon GoPro », analogue à la 1e version de l’Osmo Action. Au menu, un capteur type 1/1,7 pouce de 12 Mpx, 3 modes de stabilisation avancés et une batterie « Extreme ». Nous avons eu l’opportunité de prendre en main l’Osmo Action 3 avant sa sortie : voici nos premières impressions au sujet de cette actioncam qu’on n’attendait pas. 

DJI - This is Osmo Action 3

DJI Osmo Action 3 : un rétropédalage en règle

En octobre dernier, DJI avait fait sensation avec sa caméra Action 2. S’inspirant librement de l’Insta360 One R, cette actioncam se démarquait par son design ultra-compact modulaire. On disposait ainsi d’un module « principal » cubique, qui pouvait fonctionner seul ou accompagné d’un module « secondaire », attaché par un jeu d’aimants. 

Avec l’Osmo Action 3, DJI fait machine arrière. La marque chinoise revient à un design monobloc plus classique. L’optique et les 2 écrans prennent place au sein d’un même boîtier. Le système d’aimants est seulement conservé pour la fixation à un support externe. Enfin, les plus malins remarqueront que le nom « Osmo » fait lui aussi son comeback

Pourquoi ce rétropédalage ? Certainement parce que DJI a rencontré d’importants problèmes de chauffe avec sa DJI Action 2. Résultat, la capture de vidéos s’arrêtait au bout de très peu de temps. De même, le module principal souffrait d’une autonomie très réduite – ce qui obligeait à utiliser le module « power » quasi-systématiquement. En clair, la formule « modulaire » de l’Action 2 était sans doute trop ambitieuse… et n’était pas totalement au point. 

Dès lors, la nouvelle DJI Osmo Action 3 ressemble beaucoup à l’Osmo Action de 1ère génération. Aussi, la filiation avec les caméras de GoPro est assez évidente.

DJI Osmo Action 3 : compacité, légèreté et simplicité aimantée !

Avec 145 g sur la balance, la nouvelle Osmo Action 3 s’avère assez légère. Elle se paye même le luxe d’être 8 g plus légère que sa grande rivale, la GoPro Hero 10 Black. Côté dimensions, comptez 70 mm de large, 44 mm de haut et 31,8 mm de profondeur

Point notable, la caméra se fixe à un support à l’horizontale… mais aussi à la verticale. Pratique pour obtenir des rushs destinés aux réseaux sociaux. Dans les deux cas, DJI reprend le système de fixation par aimants et mini-crochets. Pour une protection optimale, l’Osmo Action 3 est livrée avec un cadre de protection très pratique. Sur le terrain, la caméra est parfaitement fixée et nous n’avons pas rencontré de souci de ce côté. La caméra est également étanche jusqu’à 16 m pour être utilisée en milieu aquatique.

Grâce à son boîtier monobloc, l’Osmo Action 3 renoue avec un « vrai » grand écran tactile arrière – à la place des 2 mini-écrans de la version précédente. De quoi faciliter la navigation dans les menus – ainsi que le visionnage des clips.

Cet écran arrière mesure 2,25 pouces (360 x 640 pixels). Mentionnons aussi l’écran avant – tactile lui aussi ! – qui mesure 1,4 pouce (avec une définition de 320 x 320 pixels). Dans les deux cas, la luminosité maximale monte à 750 cd/m2 environ.

À l’usage, on retrouve avec plaisir l’interface tactile conçue par DJI – et qui fonctionne même les doigts humides. Cette dernière est très intuitive : swiper vers le haut pour déverrouiller, glisser pour changer de mode, etc. Les options sont faciles à retrouver – d’autant que l’on peut créer jusqu’à 5 modes personnalisés. On apprécie également la rotation automatique des informations à l’écran.

Point notable, un capteur permet d’ajuster la balance des blancs et l’exposition de vos images. Il est caché en facade de la caméra, dans le O du logo Action 3.

Seuls deux boutons sont présents. L’un pour allumer/éteindre la caméra et changer rapidement de mode de prise de vue (photo/vidéo). Et l’autre pour démarrer/arrêter l’enregistrement ou capturer une photo. Difficile de faire plus simple. Une voix (synthétique) énonce le mode choisi : pratique pour régler le mode sans regarder l’écran. Enfin, comme l’an dernier, la commande vocale est de la partie. 

Capteur 12 Mpx, vidéo 4K 120p

Sous le capot, l’Osmo Action 3 dispose d’un capteur de 1/1,7 pouce de 12 Mpx. Côté optique, on retrouve l’objectif ultra grand-angle (155°, équivalent 12,7 mm) avec ouverture à f/2,8. En clair, il s’agit du même module que celui de l’Action 2. Les améliorations en termes de qualité d’image seront donc uniquement d’ordre logiciel.

Un anneau de protection en caoutchouc est présent autour de l’objectif et, tout comme sur la première version, il est possible de dévisser un verre de protection pour y visser des filtres ND (en option).

En photo, les clichés en JPEG ou en DNG font 4000 x 3000 pixels. En vidéo, l’Osmo Action 3 permet de filmer en 4K jusqu’à 60 fps (au ratio 4:3 ou 16:9), en 2,7K jusqu’à 60p (au ratio 4:3 ou 16:9 également). Bien sûr, plusieurs modes de ralenti sont disponibles. La caméra filme en 4K ou en 2,7K jusqu’à 120 fps (en 16:9 uniquement), et en FHD (16:9) jusqu’à 240 fps. 

Comme l’an passé, DJI propose également des modes de timelapse et hyperlapse, qui devraient ravir les vidéastes en voyage. 

Face à la GoPro Hero 10 Black, DJI adopte un positionnement différent. Certes, le capteur de l’Osmo Action 3 est moins défini (12 vs 23 Mpx). De fait, point de vidéo 5,3K 60p, ni de 2,7K 240p – ce que les fans de slow motion pourraient regretter. Toutefois, le capteur de DJI est plus grand (11,3 x 8,5 mm, contre seulement 6,17 x 4,55 mm côté GoPro). De quoi offrir une meilleure qualité d’image, notamment en basse lumière. 

Cependant, GoPro conserve l’avantage avec une profondeur de couleur 10-bit. Avec, à la clé, une meilleure restitution des nuances et des dégradés.

Nous avons ainsi pu capturer de belles séquences en 4K 60 fps en fin de journée. La qualité d’image est appréciable, avec une belle restitution des détails, des couleurs et des contrastes. De même, l’Osmo Action 3 offre une bonne gestion des écarts de luminosité. Pour éviter les ciels « cramés », la caméra met assez nettement la priorité sur les hautes lumières.

Test DJI Osmo Action 3 : 7 monuments parisiens en 3 minutes à vélo

Contrairement à l’an dernier, la saturation des couleurs est raisonnable. De plus, les vidéastes chevronnés apprécieront la présence d’un mode « flat » (D-Cinelike) permettant l’étalonnage des couleurs en post-production. Notre unique reproche concerne l’effet de moiré, qui se manifeste parfois en cas de textures complexes. De même, les distorsions sont un peu trop prononcées à notre goût. Mais hormis ces détails, nous sommes agréablement surpris par la restitution de la scène.

RockSteady, HorizonSteady, HorizonBalancing : 3 modes de stabilisation

Naturellement, DJI mise beaucoup sur les différents modes de stabilisation « intelligents », afin de livrer des images parfaitement fluides en toute circonstance. Ainsi, RockSteady 3.0 est une réponse directe au Reelsteady de GoPro, dont la réputation n’est plus à faire. 

Comme l’an dernier, on retrouve aussi « HorizonSteady » : comme son nom l’indique, ce mode vient stabiliser l’horizon. Même si vous inclinez la caméra dans tous les sens, l’horizon reste impeccablement droit, grâce à l’exploitation des données des gyroscopes de la caméra. Naturellement, ce mode n’est pas disponible en 4K – mais uniquement en 2,7K ou en FHD 60 fps (16:9) et un fort crop est appliqué afin d’obtenir ce résultat.

Enfin, DJI rajoute un 3e mode, nommé HorizonBalancing. Ce dernier doit s’insérer entre RockSteady et HorizonSteady – d’autant qu’il permet d’obtenir des séquences en 4K. S’il est capable de compenser une inclinaison à +/- 45°, il n’est pas conçu pour les sports les plus extrêmes. En revanche, il devrait permettre d’obtenir de belles séquences en FPV lors d’une décente en VTT, par exemple. 

Sur le terrain, la stabilisation RockSteady se montre efficace, et permet d’atténuer la plupart de nos mouvements parasites. Monté sur le casque d’un vélo, le système permet d’absorber toutes les imperfections du terrain – y compris sur de gros pavés parisiens.  

Enfin, l’Osmo Action 3 s’équipe de 3 micros (2 en facade et 1 sur le dessus). L’enregistrement en stéréo permet d’enregistrer les sons de l’activité en cours. Point notable, la réduction du bruit du vent est plus satisfaisante que l’an dernier, DJI ayant sans doute eu le temps de peaufiner ses algorithmes. On notera aussi une fonction Directional Audio qui permet de focaliser la captation du son sur l’avant de la caméra.

Quelques nouveautés logicielles

DJI a également rajouté quelques options supplémentaires sur sa caméra d’action. En premier lieu, mentionnons le mode « InvisiStick ». Ce dernier est censé reconnaître et masquer automatiquement la perche de selfie. Une fonction que nous avions déjà croisée sur les caméras d’Insta360, qui disposent de ce mode depuis plusieurs années…

Seule étrangeté : d’après DJI, ce mode est réservé aux sports d’hiver ! De plus, nous ignorons si cette fonction est limitée à la selfie stick fournie par DJI, ou si les modèles d’autres constructeurs sont pris en charge.

Du reste, on retrouve une fonction de zoom numérique. Sans surprise, ce dernier dégrade la qualité d’image, la définition du capteur ne se prêtant guère à ce titre d’exercice. En photo, on dispose d’un zoom x4. En vidéo, le niveau de zoom dépend du framerate et de la stabilisation (2x en 60 fps, 3x en 30 fps, 4x en 30 ou 60 fps si RockSteady est désactivé). 

Nouvelle batterie « extreme »

En termes d’autonomie, DJI a mis les petits plats dans les grands afin de gommer les défauts de la précédente version. Ainsi, l’Osmo Action se pare d’une batterie de 1770 mAh– contre 1330 mAh pour le module « power » et seulement 580 mAh pour l’Action 2. Cette batterie a été testée pour fonctionner de -20° à 45° C.

DJI annonce ainsi une autonomie maximale de 160 minutes. Mais ce chiffre est évidemment à prendre avec des pincettes. Car cette valeur est donnée pour une capture en Full HD en 30p, avec la stabilisation désactivée et les 2 écrans éteints ! 

En clair, l’autonomie « réelle » devrait être inférieure. Lors de notre prise en main, nous avons filmé en 4K 60 fps avec RockSteady pendant environ 15 minutes, et l’autonomie est passée de 100 à 45 % environ. Notons que DJI aura sans doute le loisir d’optimiser la gestion de la batterie via une MAJ firmware. 

Petit détail ergonomique : la batterie se dote d’une petite languette pour s’extraire plus facilement. Compacité oblige, point de petit loquet et de système d’éjection rapide à ressort, comme sur les solutions concurrentes. La batterie est cependant bien enfoncée dans son emplacement.

La bonne nouvelle, c’est que DJI a optimisé la charge de la batterie. Avec le port USB-C intégré – ou grâce à un nouveau boîtier de recharge rapide – la batterie retrouve des couleurs très rapidement. DJI annonce 80 % de batterie en 18 minutes seulement, et une charge complète en 50 minutes.

Enfin, notez que le boîtier de recharge multifonction permet de recharger trois batteries de manière simultanée et est compatible avec la charge rapide. Ce boîtier peut aussi servir de powerbank ! On peut ainsi recharger la caméra grâce aux autres batteries présentes dans ledit boîtier. Une solution ingénieuse pour redonner du peps à la batterie sur le terrain. Seul détail : seul le pack « Adventure », plus onéreux, inclut cet étui, qui reste disponible seul à 59 € (sans batterie)

Un slot microSD est disponible sur le côté de l’emplacement batterie. Il autorise des cartes microSDXC jusqu’à 256 Go.

Côté connectivité, l’Osmo Action 3 dispose du Wifi et permet de réaliser un livestream jusqu’en FullHD/30p. Elle peut également fonctionner comme webcam avec le protocole UAC/UVC.

Enfin, la caméra peut communiquer avec votre smartphone via l’application DJI Mimo. DJI met aussi en avant une autre appli nommée LightCut. Cette dernière ne semble pas avoir été développée par DJI. Elle doit permettre de créer des clips vidéo encore plus facilement. Grâce à une IA intégrée, l’appli identifie les séquences les plus marquantes et peut créer automatiquement un montage dynamique, paré pour les réseaux sociaux. Les deux applications sont disponibles pour iOS et Android

Prix et disponibilité de la DJI Osmo Action 3

La nouvelle DJI Osmo Action est disponible dès maintenant. La marque propose deux packs distincts.

Le kit « Osmo Action 3 Standard » inclut la caméra avec batterie, le cadre de protection, un support de montage rapide (aimanté) et une base adhésive. Il est disponible au tarif de 359 €.

De même, un kit « Osmo Action Adventure » est disponible au tarif de 459 €. intègre un total de 3 batteries, l’étui de batterie multifonctions, deux supports de montage rapide (aimanté), une perche à selfie et une base adhésive. 

La DJI Osmo Action 3 est disponible chez IPLN, Miss Numérique, Digit-Photo, StudioSport et Photo-Univers.

Par ailleurs, la marque propose de nombreux accessoires. Support pour casque ou guidon de vélo/moto, attache pour surf, support ventouse, caisson étanche… il y en a pour tous les goûts – et toutes les pratiques sportives. 

Notre premier avis sur la DJI Osmo Action 3

Au terme de cette prise en main, la nouvelle DJI Osmo Action 3 nous laisse une première impression globalement positive. La marque chinoise semble avoir gommé les principaux défauts de la précédente version. Surchauffe et autonomie réduite devrait a priori être conjugués au passé. On apprécie également les nouveautés logicielles, à l’instar du nouveau mode HorizonBalancing.

Du reste, l’Osmo Action 3 ressemble beaucoup à une Action 2… avec un boîtier monobloc. Ainsi, les deux caméras embarquent le même capteur et la même optique. Sur le terrain, la qualité d’image est très bonne – le capteur de grande taille n’y étant sans doute pas pour rien. 

Néanmoins, en termes de caractéristiques pures, DJI accuse un léger retard face à GoPro. Comme indiqué plus haut, les deux acteurs ont opéré des choix techniques différents. Mais en employant un capteur de « seulement » 12 Mpx, DJI fait l’impasse sur les vidéos ultra-définies, notamment en slow motion. De même, point de vidéo 10-bit – alors même que le DJI Mini 3 Pro le propose…

Si cette Osmo Action 3 est convainquante, DJI continuera à affronter une concurrence particulièrement rude – d’autant que la GoPro Hero 11 Black place la barre très haut.