À l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles, la galerie Art-Z propose une exposition de 8 photographes avec pour point commun Bamako, capitale africaine de la photographie. Françoise Huguier, fondatrice des Rencontres de Bamako, est invitée d’honneur. 8 regards à découvrir jusqu’au 25 septembre 2022.
Centre névralgique de la photographie africaine, la capitale malienne est le lieu où ont convergé les pas de huit talentueux photographes contemporains dont les images sont exposées à Arles par la galerie Art-Z. Des années 70 à aujourd’hui, ces regards croisés témoignent du visage protéiforme de Bamako et du métissage artistique d’une ville offrant refuge aux talents locaux, mais aussi venus d’ailleurs.
Fêtes et studios
Devant l’objectif de Malick Sidibé (1936-2016) c’est toute la jeunesse du Bamako des 70’ qui affirme son indépendance, sa soif de liberté et son goût de la fête à l’occasion de surprise party. Officiant également en studio, Malick Sidibé se réappropriait ainsi le regard posé par les photographes sur Bamako et ses habitants, l’enfant du pays forgeant désormais la représentation du monde sur le Mali jusqu’à devenir « l’œil de Bamako ».
Plus tard, Fatoumata Diabaté livrera sa perception contemporaine du studio de rue et suivra la jeunesse de Bamako dans ses échappées nocturnes.
À Bamako, la photographie n’est pas qu’esthétique. Éminemment politiques et jamais dénuées d’humour, les séries réalisées par King Massassy sont autant d’indices sur le fonctionnement d’un pays largement dépendant de son économie informelle. Les portraits de ses héros du quotidien visent à faire connaitre et reconnaitre « son Mali ».
Françoise Huguier, vers un Bamako plus intime
La décennie 80 marquera pour Françoise Huguier la découverte de l’Afrique. Sous le charme, l’invité d’honneur de l’exposition fondera en 1994 Les Rencontres de Bamako, première biennale de la photographie africaine. Françoise Huguier publiera Sur les Traces de l’Afrique Fantôme, journal de voyage en Afrique sur les pas de Michel Leiris récompensé par la villa Médicis. À la fin des années 90, elle se consacre à un reportage entre le Mali et le Burkina Faso pour donner à la féminité un visage témoignant de la jalousie et de la polygamie.
Quand les années 80 et leur dictature militaire dictent conduites et vêtements, c’est du côté de l’intime et du quotidien que Mamadou Konaté tourne son appareil. Bientôt, il posera les jalons de la photographie plasticienne africaine et, encouragé par Françoise Huguier, accueillera flou et décentrage de ses sujets dans sa photographie. Encouragé à son tour par la photographe française, Jean-Christophe Béchet capturera quant à lui l’atmosphère des rues de Tombouctou, établissant sa réputation de photographe de rue.
Informations pratiques :
Exposition « Rencontres à Bamako »
Galerie Art-Z
Du 2 juillet au 25 septembre 2022
28 rue de la Liberté, Arles
Entrée libre