Marier photographie nocturne, architecture et infrarouge. C’est le défi ambitieux que s’est lancé Pierre-Louis Ferrer, qui signe une nouvelle série de clichés capturés dans le quartier de la Défense, non loin de Paris. Son travail fait l’objet d’un reportage de la chaîne suisse RTS.
Depuis de nombreuses années, Pierre-Louis Ferrer explore le monde avec un œil différent : celui de l’infrarouge. Cette technique très particulière permet de percevoir ce que notre œil est incapable de voir.
Les longueurs d’ondes de l’infrarouge, qui sont situées au-delà de la lumière visible, offrent un point de vue totalement différent sur le monde qui nous entoure. Grâce à un appareil photo « défiltré » et à un filtre spécial appliqué devant l’objectif, le photographe livre un travail très particulier.
Là où la majorité des photographes infrarouge se concentrent sur les transformations des paysages pendant le jour, Pierre-Louis Ferrer a choisi de s’aventurer la nuit, posant son regard sur les structures de verre, de béton et d’acier de la Défense.
« Pour un photographe, la nuit est un moment privilégié. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un moment d’introspection mais on peut davantage prendre son temps et observer ; où l’agitation de la journée cesse, et où on peut vraiment rentrer dans une sorte de contemplation. C’une ambiance assez mystérieuse, assez onirique. Le temps passe plus lentement la nuit ».
À mi-chemin entre rêve et réalité, les photographies de Pierre-Louis Ferrer donnent à voir un paysage totalement transformé. Les bâtiments imposants se voilent d’une teinte bleutée très esthétique, qui met admirablement en valeur le talent de leur architecte. Grâce à l’utilisation de la pose longue, les phares des voitures dessinent des traînées lumineuses particulièrement graphiques. On notera d’ailleurs que ces dernières restent rouges, là où les autres teintes de cet environnement urbain sont transformées grâce à l’exploitation de l’infrarouge.
« Ce qui est assez fascinant, lorsque l’on recherche des lieux à photographier de nuit, c’est comme dans les abysses, de chercher les sources de lumière qui vont éclairer une parcelle de ville, une parcelle d’environnement que la nuit a englouti« , détaille Pierre-Louis Ferrer. « En photographie infrarouge, même si la mise en œuvre est similaire à de la photographie classique, mon capteur va capter un signal lumineux que notre œil ne peut pas percevoir, comme une photographie au-delà du visible. C’est étendre notre perception« , explique le photographe.
Retrouvez les travaux de Pierre-Louis Ferrer sur son compte Instagram et son site Internet.