Mise à jour 1 mars 2021 : le festival Circulation(s) est décalé du 13 mars au 2 mai 2021 avec une programmation en ligne dès le 13 mars 2021. L’accès au centquatre ne sera pas ouvert au public dans l’immédiat, remplacé par des formats digitaux sur le site et les réseaux sociaux du festival.
Le Festival Circulation(s) revient en 2021 pour mettre en avant la jeune photographie européenne émergente. Pour sa 11ème édition, 29 photographes font un tour d’horizon des tendances photographiques et questionnent le monde. Le Festival se prolonge cette année dans deux lieux satellites en France, en Europe et à l’international. À découvrir du 13 mars au 2 mai 2021 au Centquatre et hors les murs sur le site internet et les réseaux sociaux du festival.
Sommaire
- Circulation(s) : célébrer la pluralité des regards sur le monde
- Le Portugal à l’honneur
- Les photographes de l’édition 2021
- Famille et vie quotidienne
- Débat contemporain au cœur de la jeune photographie documentaire
- Autobiographie : Interroger la maternité et les nuances de la vie d’une femme
- Explorations visuelles
- Exploration des relations
- Regards sur l’international
- Enjeux actuels : Une jeune photographie engagée
- Pluralité des regards, entre passé, présent et futur
Circulation(s) : célébrer la pluralité des regards sur le monde
Diversité des écritures photographiques, renouveau de la jeune création et mise en lumière des tendances de la photographie contemporaine… Le Festival Circulation(s), créé et organisé par l’association Fetart, a pour vocation de confronter les regards et d’interroger les frontières entre photographie et art contemporain. Depuis sa création en 2011, Circulation(s) a exposé plus de 400 artistes alors que plus de 300 000 visiteurs ont foulé son sol.
« Faire circuler les images c’est aussi faire circuler les idées d’une nouvelle génération de photographes. »
En 2021, le Festival Circulation(s) renouvelle sa programmation évènementielle. Prenant le tournant dessiné par la crise sanitaire, évènements en physique et en digital se succèderont. Si les expositions se déroulent toujours au Centquatre — espace de résidences, de production et de diffusion pour les publics et artistes du monde entier — le Festival s’exporte également cette année Hors les Murs.
Le Portugal à l’honneur
Véritable tremplin pour les jeunes photographes, le Festival dévoile les scènes émergentes de la photographie. Chaque année, un focus sur un pays européen élargit les horizons de la prise de vue. Pour cette édition 2021, le Portugal est à l’honneur. Beatriz Banha, Pedro Freitas Silva, Bruno Silva, et Sofia Yala Rodrigues, quatre photographes émergents de la scène portugaise dévoileront leurs séries et leurs regards sur un sujet particulier.
Au programme : des studios photo, conférences, lectures de portfolios, rencontres avec les artistes, visites découvertes… La programmation prévoit des rencontres et des échanges autour de la photographie. L’occasion d’assister à des Workshops et rendez-vous pro autour de la pratique de la photographique.
Sans oublier les plus petits qui pourront découvrir Little Circulation(s). L’exposition à hauteur d’enfants revient cette année. Une édition 2021 riche, qui nous emmène pour un tour d’horizon de la jeune photographie européenne.
Les photographes de l’édition 2021
Les photographes de l’édition 2021 ont été sélectionnés par un jury de professionnels composé d’artistes. Ils intègrent la programmation aux côtés de photographes invités par les membres du comité artistique. 25 photographes venus d’horizons variés sont à découvrir tout au long du Festival. Focus sur les thèmes principaux de la photographie émergente.
Famille et vie quotidienne
Ils ont été inspirés par le thème de la famille et de la vie quotidienne. En Angleterre, Bobby Beasley a réalisé une série tout au long de l’année 2020 se déroulant durant la pandémie mondiale. « Roughly 1,000 miles per hour » est la création de son propre univers en image, qu’il a voulu amusant et tourné vers les plaisirs simples du quotidien.
Jesper Boot vient tout droit des Pays-Bas pour présenter sa série « Power ». Transfigurer sa famille en figures politiques grâce à la mise en scène photographique : c’est la performance qu’il a réalisée. Par ce biais, son projet déconstruit les représentations médiatiques du pouvoir. En s’accaparant leurs codes il attire notre œil sur les rouages de la manipulation visuelle à travers ces représentations devenues indissociables de notre conception de la politique.
Sa recherche trouve écho dans celle de la photographe italienne basée dans la capitale colombienne Bogotà. Bianca Salvo a réalisé la série « The Universe Makers « . Une recherche de deux ans sur l’imagerie spatiale et sur les notions qui orientent notre perception de l’espace. Le projet « A Blurry Aftertaste » [un arrière goût flou], de la photographe italienne Eleonora Agostini explore les limites et les structures psychologiques de la bulle familiale.
« Il est déconseillé de se baigner dans un lac lors d’un orage ». C’est le titre de la série d’Anne-Sophie Auclerc. Ses photographies explorent la tension qui nous pousse à flirter avec la mort pour se sentir vivant. Afin d’explorer cette idée, elle est allée photographier des personnes après un saut à l’élastique de 180m de haut. Entre ivresse, abandon et extase, les clichés interrogent ce contact avec la mort.
Débat contemporain au cœur de la jeune photographie documentaire
Mathilde Mahoudeau et Lucas Castel nous viennent de Belgique. Le premier volet de leur série documentaire autour d’une mine de tungstène dans le village de Salau, en Ariège, débute en 1971, jusqu’à sa fermeture brutale quinze ans plus tard. Le deuxième volet se déroule en 2015 alors que se pose la question d’un nouveau projet d’exploitation minier « made in France » prévu par le gouvernement. Les photographies dépeignent deux camps. Ceux qui y sont favorables pour des raisons économiques et ceux qui s’y opposent pour des raisons écologiques et de santé publique.
Un débat très contemporain est également exploré par la photographe italienne basée en France Eleonora Strano. Elle questionne la vie à l’ère nucléaire. Au travers d’images vaporeuses en noir et blanc, aux formes lumineuses, sa série « Ex Materia » explore les catastrophes naturelles et la recherche de réparation.
Autobiographie : Interroger la maternité et les nuances de la vie d’une femme
Créer à partir de son histoire personnelle et de son expérience, est un champ prolifique de la photographie. Jeune photographe née en Sardaigne en 1996, Chiara Cordeschi explore les étapes majeures de la vie d’une femme à partir de son expérience personnelle. Et surtout, elle remet en question les stéréotypes de genre avec douceur et humour.
Alors qu’elle suit une démarche similaire, l’autobiographie permet à Karolina Cwik, artiste polonaise d’interroger la maternité. Sans faux-semblants, elle livre en images intimes la tension entre accomplissement et sacrifice que peut ressentir une mère.
Explorations visuelles
Mathias De Lattre vit et travaille à Paris. Sa série « Mother’s Therapy » nous ouvre les portes du traitement médical à base de champignons psychédéliques qu’a suivi sa mère, atteinte de troubles bipolaires. Un voyage au coeur de l’étude de la psilocybine et de ses vertus hallucinogènes.
Entre étude sur l’acte de photographier et sur le rituel du voyage, Inka et Niclas, tout droit venus de Finlande et de Suède travaillent sur les processus de perception de la nature. Mais aussi sur la matérialité de la photographie. Il en résulte la série « Family Portraits ». Elle interroge notre relation à l’appareil photo et la représentation du paysage.
Exploration des relations
Le Festival Circulation(s) sera également l’occasion de découvrir des photographes français et internationaux explorant les sentiments et les rapports humains.
Au coeur de la série « 13.31 » de la photographe russe Varya Kozhevnikova : la nécessité de séparation et le désir de rapprochement dans la relation parent-enfant. En échangeant son rôle avec sa fille, elle questionne la reconnaissance de soi à travers l’autre. Quant à Elie Monferier, il dévoilera sa série « Sang noir« , au sein de laquelle l’homme renoue avec sa dimension animale. « Démesure, déraison et désordre dictent alors son comportement » raconte t-il dans ses photographies en Noir et Blanc explorant la chasse. »
À découvrir également, « A sensitive Education » de Francesca Todde. Prenant le contre-pied de « Sang Noir », elle explore l’échange et les codes expressifs entre humains et les animaux. Ses photographies stylisées parlent de l’intensité et des particularités de cette relation homme-animal.
Regards sur l’international
Benjamin Schmuck s’est rendu au Bénin pour réaliser sa série « Lever les sages » (qui désigne l’action consistant à remercier un ancien pour les conseils prodigués.). Il capture les atmosphères colorées des rituels d’Afrique de l’Ouest, tentant de capter les apparitions, à la rencontre de revenants. Et puis, Elliott Verdier, né en 1992, présente sa série « Reaching for Dawn » (Atteindre l’aube), réalisée au Libéria. Son travail est photographique et sonore. Cela lui permet d’explorer les invisibles ressorts du traumatisme psychique de la guerre.
Circulation(s) nous emmène ensuite au coeur des « Tokyo Stories » d’Élodie Grethen. À la découverte d’une ville et d’une culture inconnue — qui imprègnent la série de la photographe française — elle nous dévoile le fruit de ses pérégrinations à la plus proche découverte de soi, à la rencontre des habitants, de la rue, et des love hotels.
Enjeux actuels : Une jeune photographie engagée
À découvrir, des séries sur les enjeux actuels qui traversent nos sociétés. Nina Franco propose une installation photographique explorant la violence faites aux femmes et le féminicide. « Sobre (viver) » fait apparaitre un poème et crée un lien entre ascendance, mémoire et histoire.
Thomas Lopes et Joanne Joho, le duo franco-suisse de cette édition nous plonge au coeur de « All Inclusive », une agence de voyage dystopique. Embarquez vers une destination extra-terrestre dans un contexte absurde au coeur des paysages helvétiques des Alpes et du Jura. Une remise en question de notre éternelle fuite face aux changements de comportement nécessaires.
Photographe et designer italienne, Eleonora Paciullo interroge notre relation aux images virtuelles avec « This is L.A. ». Quelle est la nature véritable des images, sont-elles vraies ? C’est la question qu’elle posera avec des images tirées des jeux vidéos GTA V et L.A. Noire pour recréer son souvenir de Los Angeles.
Sujet actuel et international passé au crible par l’objectif de Charles Thiefaine : la quête d’un avenir meilleur en Irak. Pour explorer cette question, le photographe français s’est intéressé aux attitudes corporelles des jeunes de Tahrir face à la violence durant les manifestations.
Enfin, les photographes de Circulation(s) se penchent une fois de plus sur la technologie et ses enjeux. Avec « No name », la photographe ukrainienne Hanne Zaruma s’interroge sur nos addictions liées à nos modes de vie modernes. « Le numérique devrait améliorer notre existence, mais ici, il nous décrit, déformant ainsi notre manière d’écouter et de voir, altérant notre perception du monde. Et notre liberté dans tout ça ? » questionne t-elle.
Pluralité des regards, entre passé, présent et futur
« Naufrage » de Mathias Ponard dépeint le voyage du port de Sète en direction de Tanger par le prisme de la poésie et des recherches esthétiques autour du médium. Il explore ainsi visuellement la découverte du poète humaniste Abdellatif Laâbi.
« Waiting for the snow » du duo franco-polonais Marianne et Katarzyna Wasowska, quant à lui, retrace l’histoire de l’immigration polonaise vers l’Amérique du Sud, qui a débuté à la fin du XIXe siècle. La photographie nous éclaire sur cet aspect méconnu de l’immigration, en se basant sur le matériau fragile de la mémoire.
Et enfin, fascinée par l’attitude et les tenues vestimentaires du bootyshake et du dancehall, la photographe française Aïda Bruyère présentera sa série sur une Battle de dance hall féminine. « Spécial Gyal » explore cette sous-culture populaire qui fait figure d’empowerment pour les femmes en décalage avec les paroles sexistes et violentes de la musique qui les accompagne.
Un tour d’horizon de la jeune scène photographique européenne à venir très prochainement. Circulation(s) 2021, c’est l’occasion de découvrir une pluralité de pratiques, de regards et de questionnements pendant ce rendez-vous annuel autour des larges champs couverts par la photographie.
Informations pratiques :
Circulation(s) 2021 au Cenquatre-Paris
Du 13 mars au 2 mai 2021
5 rue Curial – 75019 Paris
Du mercredi au dimanche de 14h à 19h
Tarif plein : 6 € (réduit : 4 €)
Expositions gratuites : halle Aubervilliers et Little Circulation(s)
Retrouvez la programmation des évènements à venir sur le site du Festival.