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Vidéo : ce photographe n’est pas près de remplacer le ciel dans ses photos de paysage

Les outils de remplacement de ciel sont à la mode en ce moment. Après Luminar 4 (et la prochaine version Luminar AI), c’est au tour de Photoshop de proposer un outil permettant de transformer un ciel complètement terne et banal en ciel brûlant et coloré. Si certains photographes trouvent cette fonctionnalité géniale, ce n’est pas le cas de Joshua Cripps, photographe de paysage, qui a indiqué dans une récente vidéo les raisons pour lesquelles il n’utilisera jamais d’outil pour remplacer le ciel sur ses images.

Why I Will NEVER Replace a Sky in My Landscape Photographs

Dans cette vidéo, le photographe revient sur la raison numéro un pour laquelle il n’utilisera jamais cette fonction : utiliser un ciel complètement différent, capturé à un endroit complètement différent et à un tout autre moment, ou pire utiliser un ciel disponible sur une banque d’images n’est pas faire honneur à la photographie de paysage.

En effet, remplacer le ciel sur une photo correspond selon à voler le photographe d’un élément fondamental à la photographie de paysage, qui est de pouvoir vivre ces moments où le ciel devient intéressant et majestueux.

© Joshua Cripps

Malgré tout, Joshua Cripps comprend que la tentation est grande, notamment lorsque vous êtes à un endroit et que les conditions sont presque parfaites, mais pas suffisamment bonnes pour réussir votre photo. Ou bien lorsque vous êtes quasiment certain de ne plus jamais revenir à cet endroit et que le ciel est terne, ou enfin qu’un meilleur ciel donnera plus d’impact à une photo. Tout cela est vrai.

© Joshua Cripps

Mais pour le photographe, une photo est aussi et surtout une représentation d’un moment exceptionnel qui s’est passé devant ses yeux. Ce n’est pas qu’une question d’esthétique mais cela représente un véritable moment où toutes les conditions étaient réunies pour réaliser cette belle photo, et le ciel en fait partie intégrante, tout comme les sujets présents dans la composition.

© Joshua Cripps

Si l’impact de la photo vient du fait qu’elle montre la réalité, quel est impact pour une photo où le ciel est complètement faux ? Le photographe fait une analogie intéressante : remplacer le ciel d’une photo c’est comme courir un marathon sauf que vous prenez un Uber sur la seconde partie de la course. Est-ce que la victoire aura le même goût que si vous aviez couru le marathon en entier par la seule force de vos jambes ?

En conclusion, pour ce photographe de paysage, la photographie doit être une représentation de l’expérience de ce que l’on a vécu à un moment donné. Si le ciel est remplacé par un ciel qui n’a aucun rapport avec l’image, quel est le lien avec la réalité et l’expérience du photographe ?

Et vous, quelle est votre opinion sur les fonctions de remplacement de ciel qui fleurissent dans nos logiciels d’édition photo ?

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  1. Quand j’ai entendu parlé de cette nouvelle fonction dans Photoshop, j »ai trouvé ça débile et inutile. Et puis j’ai testé. J’ai été bluffé par l’efficacité de la fonction. Je n’utiliserai jamais cette fonction pour mes photos persos de randonnées, vacances etc Car je veux avoir un souvenir proche de la réalité et je ne cherche pas à avoir une photo plus spectaculaire pour frimer sur les réseaux. Par contre dans le cadre de mon boulot de graphiste où je récupère souvent des photos de bâtiments avec des ciels tout blanc, j’ai pas mal utilisé la fonction ces derniers jours pour rendre certaines photos moins tristes avec un peu de bleu dans le ciel.

  2. C’est vrai que cette fonction peut vraiment aider à sauver une photo avec un ciel peu exploitable ! Mais ça se discute. Quand on aura tous des photos avec les mêmes nuages ça finira juste par lasser ^^ » Et quand on a une vraie bonne photo sans trucage de ce style, les gens ne sont même plus impressionés : « Ah ouais, t’as fait ça avec Photoshop 😉 »

  3. Tout à fait d’accord avec cette vision. On entre dans le domaine du graphisme, mais on s’éloigne beaucoup de celui de la photographie. Malheureusement, à l’heure actuelle, on ne sait plus vraiment qui « triche » sur les réseaux sociaux et qui fait plutôt de l’assemblage, etc. que de la photographie en s’adaptant aux conditions extérieures. Quand on voit ce que ça donne sur Instagram par exemple, pas sur que la »vraie » photographie ait encore réellement sa place… Durant mon roadtrip aux USA, il y a eu bon nombre de fois ou j’aurais adoré avoir des ciels nuageux plutôt que vierge, mais c’est le jeu du photographe que de s’y adapter… 🙂

  4. Partiellement d’accord avec le photographe « réticent ». Si je photographie un paysage que je ne reverrai plus, je fait en sorte d’optimiser la prise et je la garderai intacte, protégée de tout remplacement (sauf quelques modifs basiques). Il en sera autrement pour des paysages souvent pris, environnements habituels que l’on veut trafiquer à dessein pour quelque raison souhaitée. Si à ce moment, je désire changer un ciel, je le ferai avec un ciel de ma réalisation, pris dans ma banque de prises antécédentes.
    Adaptation, trucages, post-traitements, etc… appartiennent à la sensibilité tout d’abord, ensuite à la créativité de chacun. A la nécessité professionnelle aussi. Refuser ou accepter de changer un ciel en font partie me semble-t-il. Ici sur la vue de droite postée, un endroit souvent photographié, le ciel a été changé pour dramatiser le sujet tel que le reportage le demandait. A gauche, la vue originale.

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  5. À partir du moment où on utilise un logiciel en post traitement, c’est dans la continuité que de remplacer le ciel. On enlève bien des fils, des piquets, des affiches, etc… Personnellement, je serais gêné de présenter une superbe photo de paysage avec un faux ciel. Par contre, si c’est dans le cadre professionnel, pour de la promotion, de la vente, etc… Alors oui.
    Il y a aussi le côté artistique de la photo. On présente un paysage côtier avec une mer lissé par une pose longue. C’est magnifique, mais pas très naturel. On a une interprétation du paysage. Remplacer le ciel devient là aussi une interprétation du paysage. Le but final, étant d’avoir une belle image sans nécessairement avoir une référence à la réalité.
    Ne pas oublier que ce n’est pas parce qu’on utilise un logiciel de post traitement, que la photo sera absolument meilleure, il y a le talent derrière l’outil.

  6. Toujours les même antiennes… quand photoshop s’est démocratisé, les ‘pros’ disaient ‘bof, c’est photoshoppé’, puis avec le hdr, les mêmes hurlaient à la fraude, avec luminar c’est pareil, voire pire…Il suffit de regarder les master classes de photographes professionnels, aux usa, pour se rendre compte que toutes leurs photos sont retouchées, sans exception…que penser des photos de produits ? les belles gouttes d’eau ?…vaporisées, les éclairages de studio, les manipulations des dits produits… Que chacun fasse ce qu’il veut, ce qui est juste insupportable, ce sont les donneurs de leçons, les gardiens du temple de la ‘vérité photographique’…Vous croyez que les photos d’Ansel Adams sortaient telles que publiées de son appareil photo ? que les tireurs noir et blanc ne retouchaient pas de nombreuses fois les noirs, les gris et les blancs à la demande du photographe ?
    Luminar permet d’utiliser ses propres ciels alors non, on ne retrouvera pas toujours les mêmes ciels même si au début ce sera sûrement le cas…
    Et puis les purs, les durs, admettent le recadrage, la suppression des poteaux, des bornes d’incendies, les sens interdits etc mais eux, ils ont le droit n’est-ce pas…
    Le seul cas de figure que je connaisse personnellement ce sont les photo-reporters qui ne doivent pas retoucher leurs photos mais à part ça, laissez vivre ceux qui veulent mettre un ‘faux’ ciel !

    Après tout, c’est comme la télé, si ça ne vous plaît pas, changez de chaîne…

  7. Moi je dirais que ce photographe n’a pas la notion du mot Art (A en capital). On fait ce que l’on veut dans l’art et la photographie appartient à l’art. On a le droit de tout faire et de ne rien faire. La photographie n’est pas seulement une reproduction du monde ou une imitation du monde, c’est une interprétation que l’artiste veut donner du monde.

    Il y aura toujours des pas contents et moi c’est l’émotion que je recherche dans je photographie et je veux émouvoir et sollicité les sens.

    La peinture est là pour nous montrer que nous sommes très proches d’elle. Le beau n’est pas définissable d’un individu à l’autre. Chacun voit son beau et moi je veux être transporté par la beauté : l’enthousiasme, l’émerveillement, l’émoi et la plénitude de l’image par son langage. L’artiste à son langage et si la photo ne vous convient pas c’est aussi tout simplement que vous n’êtes pas son public. En art on a le droit de tout et sans limite.
    Victor Hugo détester cette horreur de tour Eiffel, maintenant tout le monde se moquerai de lui. Les précurseurs dérangent et sont souvent mal compris car novateur. Ils sortent des zones de conforts beaucoup de personnes.

    Si vous pensez photos, pensez art et là vous comprendrai un autre monde…

    On fait ce que l’on veut et c’est le public qui décide.