Google Pixel 4

Google Pixel 4 et 4 XL : la photographie computationnelle dans toute sa splendeur

Un an après les très remarqués Pixel 3 et 3 XL, le géant californien vient de dévoiler ses deux nouveaux smartphones phares, les Google Pixel 4 et 4 XL. Comme l’an passé, ils visent à démontrer tout le savoir-faire logiciel de Google, et notamment sur la photographie. Retour sur les caractéristiques des deux porte-étendards de la marque de Mountain View.

A Phone Made the Google Way | Introducing Google Pixel 4

Design épuré, bandeau frontal et navigation par gestes

Dans l’océan des smartphones faisant chaque mois leur apparition sur le marché, les terminaux de Google dénotent de par le minimalisme de leurs lignes. Ils optent pour un revêtement arrière poli qui s’harmonise avec les angles doux des deux appareils.

À l’avant, les Pixel 4 et 4 XL se dotent d’un écran de 5,7 et 6,3 pouces. À l’instar des récents OnePlus 7T et 7T Pro, leur fréquence de rafraîchissement est de 90 Hz pour un défilement des écrans et des animations beaucoup plus fluide. Toutefois, l’appareil doit s’ajuster automatiquement en fonction de l’utilisation et peut opter pour une fréquence de seulement 60 Hz afin d’économiser la batterie.

Les deux nouveaux terminaux de Google misent sur un design borderless… Sauf sur la partie supérieure, où une large bande noire vient abriter les différents capteurs. Si cette dernière peut surprendre au premier abord, elle permet à Google de proposer deux terminaux sans encoche ni poinçon, et vient gommer l’une des critiques adressées au Pixel 3 XL, dont l’encoche avait fait couler beaucoup d’encre. Reste à voir si le design asymétrique de l’ensemble sera rapidement adopté par les consommateurs.

Parmi les technologies intégrées par Google sur ses Pixel 4 et 4 XL, on notera l’arrivée de la reconnaissance faciale (sobrement baptisée Face Unlock), réponse de Google au Face ID d’Apple. Toutefois, le système de Google ne repose pas sur l’utilisation d’un capteur infrarouge, mais d’un radar. Ce dernier permet ainsi de déverrouiller l’appareil rapidement.

Mais le géant californien mise également sur une nouvelle technologie de contrôle de l’appareil par gestes, nommée Motion Sense. Cette dernière vous permet d’utiliser les différentes fonctions du smartphone sans toucher à l’écran : il vous suffit de passer la main devant l’appareil et ce dernier effectue l’action demandée. Un point qui n’est pas totalement sans analogie avec le système Kinect de Microsoft… Ou avec le film Minority Report. Au cours de sa conférence, Google a particulièrement mis l’accent sur le traitement local des données, qui sont traitées sur l’appareil et non sur les serveurs de Google.

Double module photo dorsal : une première dans l’écosystème Google

Au dos des nouveaux Pixel 4 et 4 XL, on ne peut que constater l’arrivée d’un module carré dédié aux deux capteurs photo. Une disposition qui fera certainement sourire les aficionados d’Apple, puisque les derniers iPhone 11 (annoncés fin septembre) intègrent eux aussi un arrangement en carré.

Contrairement aux nouveaux iPhone, les Pixel 4 et 4 XL font l’impasse sur le module grand-angle. Toutefois, ils se parent pour la 1ère fois d’un télézoom optique x1,6, complété par la technologie High-Res Zoom sur laquelle nous reviendrons ci-dessous.

On retrouve donc un capteur principal de 16 millions de pixels dont les pixels mesurent 1 micromètre. Il est surmonté par une optique stabilisée avec ouverture à f/2,4 offrant un champ de vision de 52 degrés (équivalent 28 mm au format 24×36). Cette ouverture relativement faible n’a pas manqué de nous intriguer, car bon nombre de ses concurrents affichent un chiffre bien meilleur…

De son côté, le capteur secondaire compte 12,2 millions de pixels, chacun d’entre eux mesurant 1,4 micromètre. Il est muni d’une optique ouvrant à f/1,7, offrant un champ de vision de 77 degrés (équivalent 45 mm (seulement) en full frame).

Ces deux modules sont équipés d’un autofocus à détection de phase et doivent tirer parti de la stabilisation optique et électronique.

Google Pixel 4

À l’avant, les Pixel 4 et 4 XL font l’impasse sur la double caméra frontale du Pixel 3 XL. On retrouve ainsi un unique capteur de 8 millions de pixels doté d’une optique grand-angle avec ouverture à f/2.

En vidéo, les nouveaux Pixel 4 et 4 XL permettent de filmer en 4K à 30 fps. Pour bénéficier de la capture à 60 fps, il faudra repasser en Full HD, qui permet en outre de filmer au ralenti à 120 fps. Un second mode de slow motion à 240 fps, mais il n’offre la capture qu’en 720p, là où des constructeurs comme Huawei proposent des modes de ralenti en 960 fps depuis longtemps.

Pixel 4 et 4 XL : la photographie computationnelle à son paroxysme

Pour le développement de la partie photo de ses nouveaux smartphones, Google s’est alliée avec la photographe Annie Leibovitz. Au-delà de leurs caractéristiques techniques, les deux nouveaux smartphones de Google misent avant tout sur leurs algorithmes de prise de vue.

L’entreprise a ainsi annoncé le Live-HDR+, qui affiche à l’écran l’image munie du rendu HDR qui est appliqué à la photo, permettant ainsi de gommer la différence entre l’image affichée à l’écran et celle capturée par l’appareil. Le fonctionnement de ce mode est semblable à celui dévoilé l’année dernière par Google : l’appareil prend 9 clichés et les fusionne pour un rendu plus naturel.

Un principe que l’on retrouve également sur le Night Sight (vision nocturne), introduit par Google avec les Pixel 3 et 3 XL. Cette année, les nouveaux Pixel 4 et 4 XL visent à aller encore plus loin ne permettant de pratiquer l’astrophotographie avec ses nouveaux smartphones. Pour ce faire, l’appareil fusionne plusieurs images prises en pose longue (jusqu’à 16 secondes) et doit permettre de capturer facilement les corps célestes.

Naturellement, nous sommes curieux de voir si un trépied s’avère indispensable pour tirer parti de cette fonctionnalité. Google n’a révélé que très peu de détails quant au fonctionnement de ce procédé. Mais au vu des possibilités offertes par les précédents modèles de Google, on est en droit de s’attendre à des résultats de (très) bonne facture.

Les équipes de Google ont également mis l’accent sur le contrôle avancé de l’exposition (Dual Exposure Control). Ce dernier se traduit visuellement par l’apparition de deux curseurs sur l’interface de l’appareil photo : le premier éclaircit ou assombrit les ombres, tandis que le second permet de jouer sur l’intensité des hautes lumières. Un système qui permet de moduler l’aspect des photos produites avec le mode HDR+ conçu par Google, et qui permettra aux utilisateurs d’obtenir plus facilement le rendu désiré – tout en conservant un haut niveau de détails sur l’ensemble de la photo.

Sur le même principe, l’appareil photo doit se montrer plus intelligent dans sa mesure de la balance des blancs. D’après Google, les algorithmes sont capables de détecter la présence d’un visage dans la scène et d’appliquer un traitement spécifique, isolant ledit visage du reste de la scène pour un résultat plus proche de la réalité – ou de ce que permettent d’obtenir les différents logiciels de post-traitement.

Google est aussi revenu sur ses algorithmes spécifiques au mode portrait, qui doivent encore mieux détecter les contours du sujet (qu’il s’agisse d’un humain, d’un animal ou d’un objet) et l’isoler de l’arrière-plan. L’appareil doit ainsi être capable de détecter plus finement les poils les animaux ou les détails des objets et de doser plus précisément l’effet bokeh tant recherché par les photographes avec leur smartphone.

Enfin, l’entreprise californienne a fait un petit teaser sur l’une des prochaines fonctionnalités qui seront incluses au sein des Google Pixel 4 et 4 XL. Intervenant toujours sur la capture de photos de nuit, les nouveaux algorithmes de prise de vue deviendraient capables de moduler l’exposition des photos prises lors de la pleine lune. Le but : éviter une surexposition des zones claires et une sous-exposition des zones dans l’ombre. Google n’a révélé quasiment aucun détails à ce sujet, et promet de revenir « très rapidement » sur cette fonctionnalité.

D’après l’entreprise californienne, ces différentes prouesses algorithmiques sont permises par l’implantation d’une puce Neural Core. Cette dernière permet en effet d’intégrer au sein du smartphone les différents algorithmes conçus par Google pour pour suivre les mouvements et les visages, mais aussi obtenir la meilleure mise au point et la meilleure exposition possible en plein soleil ou pendant la nuit.

Les autres caractéristiques des Google Pixel 4 et 4 XL

Du reste, les nouveaux Pixel 4 et 4 XL se dotent de caractéristiques haut de gamme. Ils sont tous deux propulsés par un processeur Snapdragon 855 accompagnés de 6 Go de mémoire vive (contre 4 Go l’année dernière) et de 64 ou 128 Go de stockage. Bien évidemment, Android 10 est à la manœuvre ; en outre, les deux smartphones doivent recevoir les mises à jour de Google pendant 3 ans, indique l’entreprise.

Du côté de l’autonomie, le Pixel 4 XL se différencie de son frère jumeau en intégrant une batterie de 3700 mAh, devant lui offrir une autonomie confortable. De son côté, le Pixel 4 opte pour une batterie de seulement 2800 mAh, soit un léger recul par rapport au Pixel 3 de l’année dernière (et qui était malheureusement assez loin d’être le meilleur élève de sa catégorie).

Les deux modèles sont compatibles avec la charge rapide filaire 18W, mais également avec la charge sans fil Qi. On déplorera toutefois la disparition de l’adaptateur jack-USB Type C, qui permettait de connecter facilement un casque filaire au smartphone.

Google Pixel 4 Le Google Pixel 4 sur son Pixel Stand, qui permet de recharger lappareil sans fil

Sur la balance, le Pixel 4 XL se montre également plus lourd que le Pixel 4, affichant 193 grammes contre 162 grammes. Du côté des dimensions, le Pixel 4 XL mesure 75,1 x 160,4 x 8,2 mm, tandis que son jumeau affiche des mensurations plus compactes (68,8 x 147,1 x 8,2 mm).

Prix et disponibilité des Google Pixel 4 et 4 XL

Si les Google Pixel 4 et 4 XL existent en noir, en blanc et en orange, seule la version « Simplement Noir » sera disponible en France. Les deux modèles seront proposés à partir du 24 octobre, et sont en précommande sur le site de Google. Le Pixel 4 sera commercialisé à 769 €, tandis que le Pixel 4 XL sera vendu à 899 €.

Notre premier avis sur les Google Pixel 4 et 4 XL

Avec ces deux nouveaux smartphone, Google livre la 4e itération de ses porte-étendards et fait une démonstration de tout son savoir-faire. Si ces deux nouveaux modèles se dotent de caractéristiques haut de gamme, leur force réside évidemment dans l’omniprésence des algorithmes conçus par l’entreprise californienne – et fonctionnant en local sur l’appareil, nous jure Google.

Côté photo, le géant de Mountain View fait une véritable démonstration de force de ses algorithmes de prise de vue : les Pixel 4 et 4 XL sont ainsi le fer de lance de la « photographie computationnelle ». La force logicielle de Google doit ainsi permettre d’obtenir encore plus facilement des clichés d’excellente qualité, sans nécessiter aucun post-traitement.

Du reste, les deux nouveaux smartphones intègrent la quintessence du savoir-faire du géant californien au niveau de la couche software et de l’intelligence artificielle : reconnaissance faciale, interactions par gestes sans contact avec l’écran… les nouveautés dévoilées lors de cette conférence « More by Google » démontrent ainsi les grandes ambitions de l’entreprise californienne pour ses smartphones.

Avec un tarif moins élevé que les derniers modèles de Samsung ou d’Apple (qui dépassent allègrement la barre des 1000 €), ces deux nouveaux modèles semblent solidement armés pour séduire les utilisateurs à la recherche d’un smartphone d’une grande sobriété mais dotés de fonctionnalités particulièrement riches. Les Pixel 4 et 4 XL pourront-ils ainsi devenir les meilleurs photophones de cette fin d’année 2019 ? C’est ce que nous ne manquerons pas de vérifier lors d’un prochain test photo.