Fairy Tales : les mondes imaginaires matérialisés de Robert Rutöd

Robert Rutöd s’est intéressé à ce qui constitue le rêve contemporain et à la relation que nous tissons avec lui. « La diversité de nos rêves semble avoir un facteur constant : le désir d’une vie paradisiaque, l’espoir d’un sentiment permanent de bonheur« . Le photographe a souhaité explorer la question de ces paradis terrestres tant recherchés qui semblent la plupart du temps distants — en se demandant s’il existait sur Terre des endroits plus proches du paradis que d’autres.

S’en suit une expédition de près de 10 ans dans les mondes imaginaires matérialisés des espaces d’exposition et des salons professionnels — qu’il raconte visuellement dans sa série « Fairy Tales« . Finalement, de quoi se compose le rêve ?

© Robert Rutöd
© Robert Rutöd

Un faux Jésus en pause-cigarette accoudé à sa croix, une vente aux enchères de poupées-bambins, une personne en uniforme de l’armée investissant le cadre avec ses voitures militaires miniatures, des bovins primés qui attendent leur séance de shooting photo, le défilé de mode du croquemort… À travers cette mosaïque d’images, Robert Rutöd donne un aperçu de l’univers burlesque des salons qu’il a visité.

« Dans la cohue entre les cornes des bovins primés, qui attendent leur séance photo destinée au catalogue de la race, on peut parfois avoir un peu la nausée. Mais comme dit le conte : Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort. »

© Robert Rutöd
© Robert Rutöd

Dans un univers invraisemblable et à travers des impressions particulières — qui sont les caractéristiques du rêve— les images sont voilées de la fantaisie et de l’humour du photographe.

Dans une interview accordée au artofcreativephotography, il déclare « Je suis fasciné par le pouvoir qu’a la photographie d’aller à contre courant de la vitesse et du phénomène d’engouement. C’est peut-être pour cela que je l’aime tellement. »

© Robert Rütod
© Robert Rutöd
© Robert Rutöd
© Robert Rutöd

Né en 1959 à Vienne, Robert Rütod photographie débute la photographie en 1978 avant de s’essayer au tournage et à l’écriture de courts-métrages ainsi qu’au média digital. Il revient à la photographie en 2004.
Après sa série « Right time, right place » [Au bon endroit au bon moment], qui lui avait valu le prix d' »Artiste de l’année » au Dong Gang, Festival de Photo Internationale de Corée du Sud — il poursuit l’exercice de sa photographie documentaire de l’absurde. Les thèmes de son travail se retrouvent la plupart du temps dans les paradoxes de l’Humain et ses aspects tragi-comiques. Il considère que son travail est la confirmation que le monde ne peut pas être expliqué.

Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site du photographe.