© Mary Gelman

Svetlana, un village russe où le handicap n’existe plus

Alors que les préjugés sur le handicap règnent en Russie, il existe un village où les personnes atteintes de handicaps vivent dans la liberté la plus totale tels des individus à part entière. Mary Gelman s’est rendue à Svetlana et a capturé deux ans du quotidien de ses résidents.

© Mary Gelman

Non loin de Saint-Pétersbourg se situe l’institution Camphill Svetlana Village, qui accueille une quarantaine de personnes atteintes de handicaps. Et c’est là, que la photographe Mary Gelman passera deux ans de sa vie pour retranscrire à l’aide de son Canon EOS 6D, la bienveillance qui existe dans ce village.

© Mary Gelman

D’origine russe, Mary Gelman est habituée à un pays où les préjugés sont nombreux et les stéréotypes encore très ancrés. Mais à Svetlana tout est inversé. Les personnes handicapées sont libres de faire les activités qu’elles souhaitent, de travailler et de choisir leur métier, sans subir aucun jugement. Là-bas il n’y a plus de question de « normalité ».

© Mary Gelman

« Je voulais montrer aux gens non pas la différence, mais quelque chose de proche et de compréhensible pour nous. L’autosuffisance, le calme, l’amitié, l’amour et la profondeur. Par conséquent, lorsque vous regardez mes images, vous ne distinguez pas quelles sont les personnes qui ont des besoins spéciaux » nous explique la photographe qui nomme sa série de photo Svetlana en hommage à cet endroit si spécial.

© Mary Gelman

Mary Gelman raconte d’ailleurs, qu’au début de son reportage les pensionnaires étaient nerveux à cause de sa présence et de son appareil photo. Elle se met à venir y vivre une semaine par mois et finit par se fondre dans la communauté jusqu’à ce qu’ils ne lui prêtent quasiment plus attention. À partir de cet instant, la photographe a pu travailler en toute liberté.

« J’ai essayé d’enquêter sur les frontières humaines et les possibilités, j’ai vu que les gens sont capables de faire beaucoup de choses s’ils oublient leurs stéréotypes et n’accrochent pas d’étiquettes. »

© Mary Gelman

Au final, c’est une série de quarante photographies que rapporte la photographe. On y découvre le portrait des résidents et leurs quatre maisons du Camphill, le jardin, la ferme avec ses animaux et même une boulangerie et une menuiserie. Car les personnes que Mary Gelman rencontre vivent de l’agriculture qu’ils produisent eux-mêmes. Des activités qui sont d’une véritable aide pour certains membres qui en arrivant ne pouvaient même pas tenir une cuillère et qui maintenant, savent faire cuir du pain pour tous les habitants du village.

Mary Gelman fut récompensée par le prix Leica Newcomer 2018 pour cette magnifique série de photos. Pour découvrir l’intégralité de ses photographies, rendez-vous sur son site ou sur Instagram.