Le temps est la chose la plus précieuse qui existe sur Terre. Cette chose immatérielle guide nos vies, nous oppresse et nous soulage. Le photographe Heikki Leis a souhaité en parler dans sa nouvelle série intitulée Chronovores. Alors, prenez le temps d’apprécier cette série.
Heikki Leis est un talentueux artiste estonien né en 1973. Dessinateur, sculpteur et photographe, il vit sa passion et produit depuis 2000 des œuvres en tant que freelance. C’est pendant son enfance qu’il découvre la magie de la photographie, cet art qui fige le temps sur une pellicule pour être développé et jamais oublié : « Je profite de plus en plus de ce monde et continue de découvrir de nouvelles choses », nous explique Heikki.
Le photographe aime jouer avec le réalisme et le surréalisme visuel, où un élément seulement peut changer totalement le sujet et l’objet du cliché. Et il prend le temps de nous l’expliquer très clairement : « J’ai toujours aimé le monde visuel et l’imagerie réaliste, mais avec une sorte de rebondissement. La photographie fournit le meilleur moyen de capturer cela, c’est un moyen très rapide et ludique. »
Il est maintenant temps de présenter en détail la série Chronovores de Heikki Leis. Complétée entre 2013 et 2016, elle est issue des différents voyages de l’artiste, au Brésil, au Maroc, en Thaïlande, au Cambodge, en Uganda, au Kirghizistan, mais également dans son pays natal : « Le sujet du temps et de l’espace a été beaucoup abordé dans la photographie, la cinématographie et la littérature. C’est ma tentative de couvrir ce concept éternel. »
Le temps apparaît où les humains vont. Existe-t-il, si nous ne sommes pas là ?
Le concept du temps qui passe est tantôt si réel dans notre quotidien tantôt si abstrait à expliquer, à définir, à matérialiser et à représenter. Beaucoup de philosophes ont écrit de belles paroles sur le temps, comme des chanteurs l’ont chanté et des peintres l’ont peint.
Il nous fait peur surtout. On en manque, on en voudrait toujours plus, mais quand on l’a il est parfois gâché et perdu. Et ce qui est certain, c’est qu’il ne se rattrape pas.
Le temps est une invention humaine qui se retourne contre son créateur.
Heikki Leis a capturé le temps là où il n’a rien à y faire. La prairie n’a pas besoin de savoir qu’il est 8h07 pour se réveiller, le train n’a pas besoin de montre pour se coucher à 20h41.
Pas de montages Photoshop, l’artiste a apporté cette horloge partout avec lui. De temps en temps, les habitants étaient surpris de le voir passer avec une horloge sous le bras, surtout dans les aéroports, où le temps et la vigilance ne s’arrêtent jamais. Difficile à transporter, surtout dans les montagnes kirghizes, où son appareil photo et l’horloge pesaient au total plus de 8 kilogrammes. Mais il a pris le temps de monter, de prendre des photographies et de continuer de voyager, de peindre, de dessiner, de photographier…
Le temps, Heikki doit également le prendre pour être sûr de sa photographie. En effet, le photographe est équipé d’un appareil argentique, un Hasselblad avec des pellicules au format 6×6. Avec les kilomètres parcourus, mieux vaut prendre le temps de ne pas louper son cliché !
Il nous confie son amour pour ce style de photographie : « J’aime particulièrement la photographie analogique, c’est en quelque sorte plus honnête et réel – sans parler de l’attente, quand vous pouvez enfin développer et scanner vos films pour voir les résultats. »
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article. En espérant qu’il vous ait plu, vous pouvez également continuer à découvrir les belles photographies d’Heikki Leis en visitant son site et son compte Behance.