Pourquoi je suis passé du Nikon D750 au Sony A7R II, récit d’un switch

Rencontré lors d’un workshop studio organisé par Phototrend et Sony, Pauline Darley et l’A7R II, Kevin, 23 ans, photographe de mode et portraitiste parisien, a décidé il y a quelques mois de sauter le pas en passant du reflex Nikon D750 à l’hybride plein format Sony A7R II. Il nous explique ce qui a motivé son changement vers l’hybride plein format de Sony.


Comme beaucoup de photographes issus de mon domaine d’activité, j’ai utilisé durant quasiment deux ans un reflex plein format (Nikon D750) et des focales fixes (Sigma 85 mm f/1.4 HSM pour le portrait et un Nikon 50 mm f/1.4 D pour la photo de mode). Cet été, j’ai décidé de sauter le pas en revendant l’intégralité de mon matériel à un abonné Instagram pour migrer vers Sony et Zeiss avec le Sony A7R II (hybride plein format) et le Sonnar T FE 55 mm f/1.8.

Lea / Metropolitan Models – © Kevin

La sortie de la gamme Alpha avait déjà fait parler d’elle, mais il est vrai que je n’y avais pas prêté plus d’attention que cela. Puis petit à petit, j’ai constaté que de plus en plus de confrères photographes envisageaient l’option Sony. Idées reçues ou préjugés, je ne sais pas, mais le format hybride restait pour moi réservé à une utilisation amateur ou du moins loisir.

Puis en suivant un jour un live de Peter Coulson (photographe de mode australien ambassadeur Hasselblad), j’ai découvert le combo Sony A7rII et Zeiss avec notamment le fameux système Eye Focus et l’aide à la MAP manuelle.

Mara / Karin Models – © Kevin

Quelques mois après j’ai eu la chance d’être invité à un workshop mode studio dirigé par la talentueuse photographe Pauline Darley et organisé par Phototrend. Le but de ce dernier était de présenter et d’illustrer le changement de technologie annoncé par l’A7rII : premier appareil numérique hybride plein format avec une telle résolution, une telle technologie embarquée dans un si petit gabarit.

Quelques mois après cette expérience j’ai revendu tout mon parc optique Nikon et Sigma ainsi que mon reflex pour sauter le pas.

Clara / Karin Models – © Kevin

J’avais déjà dans l’idée de changer de matériel depuis quelques mois. Possédant auparavant un Nikon D750 et un parc optique Nikon et Sigma, la résolution et la plage dynamique de mon capteur me freinaient dans certains travaux. J’étais vraiment à la recherche d’un compromis entre la qualité et la fidélité d’image d’un moyen format et l’ergonomie d’un 35.

Il y a tout de même eu quelques freins : le premier fut un frein physique. En effet, qui dit gabarit réduit dit aussi limites physico-spatiales et donc viseur électronique (absence de miroir et donc de retour optique réel de la prise de vue). Cependant, malgré mes réticences, je suis très vite passé outre une fois le boîtier en main. Le deuxième point noir était plus de l’ordre de l’autonomie : pousser l’aspect ergonomique à son summum nécessite des concessions, notamment en termes de taille des composants et donc de l’accumulateur. Mais une fois encore, étant donné la taille d’une batterie de la gamme alpha7 et mon habitude à travailler avec un grip d’alimentation, ce détail n’a pas été discriminant pour moi.

Clemmence / City Models – © Kevin

Ma dernière réticence portait sur la rapidité et la fiabilité du boîtier. Non ce boîtier n’est pas destiné à remplacer un Canon 1D-X ou un Nikon D5 et ce n’est d’ailleurs pas son intention. Mais après quelques semaines d’utilisation, je peux affirmer qu’il est parfaitement taillé pour du travail de précision (packshot, mode, portraits, etc.). Il faut quand même savoir que l’appareil s’allume en quelques secondes (le temps que le capteur se stabilise, car stabilisation 5 axes) et qu’en mode rafale les aperçus ne sont pas immédiatement visibles (42 Mpx d’un coup ça fait mal). Le système AF est quant à lui vraiment bluffant pour le portrait et la photo de mode.

Malgré tout, la première chose qui me laisse un peu nostalgique de mon ancien reflex Nikon est le système de menus Sony, quelque peu compliqué au premier abord et menant à des listes de paramètres assez exhaustives. La seconde chose qui m’a beaucoup fait réfléchir est la question du parc optique mis à disposition. Je travaille personnellement avec des optiques Zeiss depuis que j’utilise un capteur d’une telle résolution (42,4 Mpx!!!). C’est un choix très coûteux, mais indiscutablement sans concession niveau performances. Néanmoins, le parc optique natif de Sony s’agrandit peu à peu et il existe des alternatives moins coûteuses et très compétitives avec les nouvelles bagues d’adaptations commercialisées permettant d’utiliser des objectifs de toutes les grandes marques (Nikon, Canon, Fuji, etc.)

Mon matériel photo actuel

Mon activité de photographe est tournée vers la photographie de mode et le portrait féminin. Je possède une démarche de travail assez minutieuse, j’aime penser en amont avec mes équipes à la lumière, les textures, les couleurs prépondérantes et le contraste naturel contribuant au résultat final de mes clichés. La finesse du détail délivrée par Sony et Zeiss est vraiment sans pareil. L’utilisation d’un capteur aussi performant est un réel avantage pour moi sachant que je travaille énormément avec Capture One Pro gérant très bien les profils ICC Zeiss et Sony. Enfin, la visée électronique et la technologie LiveView sont des atouts dont j’aurais beaucoup de mal à me passer désormais.

Adeline / Karin Models – © Kevin