Merignac Photo Festival : les thèmes de l’humanité, du partage et de la communauté à l’honneur

Le Merignac Photo Festival ouvre les portes de sa 2ème édition du 5 octobre au 17 décembre 2017. L’occasion de venir découvrir la dizaine d’expositionsprogrammées, dans des structures éphémères fabriquées spécialement pour l’occasion et réalisées par le scénographe Vasken Yéghiayan.

Les dernières femmes de Kalinga, 2009/2013 © Jake Verzosa

François Cheval, assisté d’Audrey Hoareau, est le commissaire invité de cette 2ème édition. Le Festival de Merignac rassemblera des travaux autour de l’humanité, du partage et de la communauté, avec pour objectif de dresser un inventaire partiel de l’idée communautaire et de rendre évident ce que nous avons perdu.

C’est l’occasion de découvrir dans ces expositions éphémères des artistes de tout horizons, dans la ville étendue de Mérignac « où l’identité des quartiers et marquée mais où la diversité l’emporte sur les particularismes. »

La communauté et l’humanité à la racine

La communauté, l’humanité, viennent tout d’abord de nos racines. C’est ce que démontre Isabel Muñoz, Prix National de la Photographie en 2016, et marraine du Merignac Photographic Festival à travers sa série « Album de famille » dans la vieille église Saint-Vincent. Elle rapporte des portraits de grands singes photographiés à l’Est du Congo, ou dans les montagnes de Kahuzi Biega, et montre à quel point les attitudes de cette communauté à laquelle nous appartenons nous sont familières.

Album de famille © Isabel Muñoz

L’idée communautaire, ce sont aussi les mythes, les croyances et traditions que nous partageons. Andrea Santolaya a photographié la tribu des Waraos, installée autour du Delta de l’Orénoque au Vénézuela. Leur culture est le résultat d’un mélange entre traditions ancestrales et héritage imposé par les missionnaires espagnols. La photographe capture ce qui unit la nature mystérieuse du Delta et les croyances fondamentales de la culture Warao. Jake Verzosa, lui, a photographié les dernières femmes tatouées du Kalinga, culture qui trouve son berceau dans la chaine des Cordillères, au nord des Philippines. Dans un autre style de groupe communautaire, le photographe zurichois Karlheinz Weinberger a étudié à la manière d’un ethnologue, avec empathie curiosité et respect, les bikers des années 1970 qui succèdent aux caïds des années 1960, dans sa série « Born to be Wild ».

Expérimentations autour de l’idée de partage et d’humanité

Qian Haifeng a la passion du voyage et son modeste budget l’entraîne dès 2006 à bord du Green Train, ces trains verts de Chine qui sont les moyens de transport les plus abordables financièrement. Le photographe chinois capture les scènes d’humanité qui se déroulent dans cet espace clos et en mouvement.

The Green Train © Quian Haifeng

Deux collectifs sont programmés, le Collectif Cyclop et le Collectif Associés. Leurs photographes présenteront leurs travaux. Voyages et rencontres sont au programme d’une part, et la recherche de ce qui fait l’identité d’une région dans sa géographie et ses habitants d’autre part.

Pierre Wetzel, photographe auteur, effectue de nombreux reportages concerts et des photos d’artistes. Il exposera son travail intitulé « La vérité, fille du temps » débuté il y a 4 ans et effectué au collodion humide, technique remontant aux années 1850. Il a photographié des musiciens, techniciens et groupes avant le concert. Le procédé photographique effectué à la chambre prend du temps et est l’occasion d’un échange qui induit de nouveaux rapports entre le sujet et son image.

Hommage à ce que nous avons perdu

Hommage à la France rurale disparue à travers un village de Bretagne, ou encore la fermeture du chantier naval de Glasgow, ce sont des communautés qui s’effondrent qui sont représentées.

Mark Neville, photographe londonien à la croisée de l’art et du documentaire, nominé en 2013 pour le prix Pulitzer, expose son travail sur la communauté de la bourgade écossaise du Port Glasgow, qui a vu la fermeture de ses chantiers navals à cause de la crise économique. La ville de Mérignac exposera également le travail de Madeleine de Sinéty, photographe américaine née en France, sur Poilley, un village de Normandie. Ayant vécu avec ses habitants durant des années, elle montre les couleurs d’une France rurale disparue, communauté autrefois soudée avec ses propres rituels et moments forts.

Poilley - © Madeleine de Sinéty
Poilley – © Madeleine de Sinéty

Eric Pickersgill, photographe américain, qui sera pour la première fois exposé en Europe, présentera à la Médiathèque son travail autour des réseaux sociaux intitulé « No show ». Comment modifient-ils notre rapport au monde, au réel, à la société ? C’est ce qu’a tenté de définir le photographe au travers de son projet. Anna Malagrida expose son travail sur la métropole où se croisent des millions de destins humains mais qui isole, repousse, déçoit.

Crystal House © Anna Malagrida

Contestations et valeurs communes

La communauté c’est aussi se battre pour des causes communes. Meyer présentera son travail sur « Nuit Debout », le mouvement de contestation globale des institutions politiques et du système économique qui s’est tenu sur la Place de la République, à Paris. Sur le même thème, le travail de Joshua Benoliel, « Revoluçao » sera exposé. Il est fourni par les Archives de Lisbonne et traite des grandes manifestations qui ont eu lieu au Portugal dans les années 1910.

Le Festival se déroulera dans plusieurs lieux tels que la vieille église St Vincent, le parc de l’Hôtel de Ville, la Médiathèque de Mérignac, le parvis du Pin Galant, la rue de la vieille église, l’espace Krakatoa, et la cour de Verdun à Bordeaux.

Infos pratiques
Merignac Photo Festival
Ville de Mérignac
du 05 octobre au 17 novembre 2017
Les horaires varient en fonction des lieux
Les « grandes maisons » éphémères sont accessibles 24h/24.
Lieux des évènements et horaires