Dans sa série City Space, Clarissa Bonet explore l’espace urbain à travers la ville industrielle de Chicago. Elle crée et forme des représentations abstraites à partir des sentiments que lui inspirent l’architecture des grandes villes.
Clarissa Bonet a effectué un Master of Fine Arts (Maitrise des Beaux-Arts) au Columbia College à Chicago. Son travail a été exposé nationalement et internationalement et ses photographies sont dans les collections permanentes de plusieurs musées. Plus récemment, elle a été récompensée et soutenue par le Individual Artists Program Grant de la ville de Chicago qui a exposé ses oeuvres dans le Museum of Contemporary Photography et au Museum Gallery à Chicago.
Les images que je crée proviennent d’une interprétation personnelle du paysage urbain.
Originaire d’une banlieue de Floride, Clarissa Bonet déménage à Chicago pour étudier la photographie. Elle découvre la plus grande ville de la région du Midwest, ses grattes-ciel et bâtiments ahurissants et ses 2,705 millions d’habitants. Arborant un environnement aux antipodes du paysage tropical qu’elle connait, la photographe arpente les rues et commence à travailler sur l’espace urbain.
Très vite, elle est fascinée par la surface de la ville industrielle : les rues, l’asphalte, les grattes-ciel sont représentatifs de toutes les nuances de gris.
C’est une photographie de rue particulière qu’elle propose car elle ne s’appuie pas sur le spontané des situations inhérent à ce genre de photographie mais plutôt sur une représentation abstraite de l’espace en travaillant chaque détail de la composition. Elle garde cependant le caractère anonyme des « passants ».
Transformant dans ses compositions le monde réel en un espace graphique, épuré et englobant, elle ne photographie jamais les foules mais plutôt des personnes dans des situations en particulier, ce qui renforce le sentiment d’isolement ou de focalisation. Elle utilise une lumière brute, des ombres profondes, des couleurs voilées comme stratégie visuelle pour explorer et décrire l’anonymat intriguant et mystérieux des citadins.
« L’espace urbain est saisissant. Ses grands et mystérieux immeubles, la foule de personnes anonymes, et l’étendue infinie de béton m’intriguent continuellement. Les images que je crée proviennent d’une interprétation personnelle du paysage urbain. »
Dans cette représentation de l’expérience urbaine et de l’espace-physique, la photographe reconstruit des situations publiques dont elle a été témoin, que les gens lui ont inspiré ou qu’elle a elle-même pu expérimenter.
Clarissa Bonet s’intéresse également aux relations entre les gens : leur proximité physique inhérente aux grandes villes qui pourtant ne les rapproche pas, la présence et l’absence (physique ou mentale), l’espace personnel dans la ville, les traces laissées dans l’espace urbain…
La photographie de rue est une de ses références. Ses influences sont Saul Leiter – dont les clichés sont également basés sur la perception plus que sur les personnes photographiées en elles-mêmes – et Ray Metzker pour la puissance de son utilisation de la lumière et ses forts contrastes.
Parfois du point de vue de l’homme, parfois du point de vue de la ville avec des cadrages pris en hauteur ou au contraire de très bas, la série City Space se démarque par l’éclairage et le contraste, l’originale captation de la ville, le minimalisme et le graphisme de la composition. On note également la profondeur des ombres ainsi que la mise en scène des sujets qui semblent presque absents ou déshumanisés, on ne les voit jamais de face.
Pour découvrir les autres photographies de la série City Space et les autres projets de Clarissa Bonet rendez-vous sur son site.