Léo Coulongeat continue sa série sur les déserts et nous propose un nouveau carnet de voyage.
Après la surprise des dunes de la vallée de la mort aux États-Unis, je décide de continuer la découverte des déserts. Je repars quelques mois plus tard au Maroc vers les portes du Sahara.
Notre roadtrip depuis Marrakech se déroule au rythme des tracks de Flavien Berger et à travers branches d’oliviers, cascades et montagnes. Les routes sillonnent les palmeraies, seules sources d’eau. Le désert apparaît peu à peu. Des enfants parcourant des kilomètres à vélo pour rejoindre l’école nous surprennent alors que les villes se font rares.
Passée la dernière bosse de la dernière montagne, nous croisons une porte taguée maladroitement où l’on peut lire « Welcome to Sahara ». Derrière elle se trouve le plus grand des déserts.
Sur le chemin vers les dunes de Chegaga, notre guide Omar s’arrête et semble chercher quelque chose au loin. Dix minutes plus tard, nous apercevons une moto surgissant de nulle part. Omar s’arrête pour saluer ce nomade contemporain et lui offrir des oeufs et de l’eau. Il nous explique que des personnes vivent encore ici pour l’élevage de dromadaires, une des seules sources de revenus restantes de cette zone reculée du monde. L’image de nomades montés sur de vieilles motos robustes remplace dans ma tête le cliché cinématographique des nomades à dos de dromadaires.
Les soirs, nichés au creux des dunes, c’est dans un petit campement sédentaire que nous finissons nos journées. Omar, que nous estimons avoir 35-40 ans au regard des traits de son visage, nous parle des plantes mortelles, du climat et de la difficulté physique de vivre ici. Nous apprenons finalement son âge : 25 ans.
Au matin, tôt, nous observons les vagues silencieuses sans échanger un mot.
Vous pouvez retrouver le reste de la série Chegaga sur mon site ERISPHERE ainsi que mes autres voyages et explorations.
Léo Coulongeat