Lorsque l’on parle de trépied, on ne fait pas souvent la distinction entre le trépied en lui-même et la rotule qui l’accompagne. A tord. Cette dernière est l’élément le plus important dans le couple trépied-rotule.
Aussi, bien souvent limité par son matériel, on décide de tout remplacer, en mettant de côté une solution bien souvent plus économique et qui peut correspondre davantage à ses attentes : changer uniquement la rotule pour un modèle plus haut de gamme et performant.
Dans ce Mercredi Pratique, nous allons vous montrer pourquoi vous devriez regarder de plus près votre rotule.
Sommaire
Prérequis pour pouvoir remplacer sa rotule
Tous les trépieds ne disposent pas de rotules amovibles et remplaçables. Il est avant tout important de vérifier que votre trépied possède une colonne centrale dont il est possible de changer la rotule, grâce à un plateau avec un filetage universel. De manière générale, cela peut ne pas être le cas sur certains trépieds d’entrée de gamme.
Un exemple concret
Prenons un exemple, je possède un couple trépied Manfrotto 190XPRO3 et une rotule Manfrotto 322RC2.
Je pense à changer mon trépied pour un ensemble trépied carbone + rotule Ball car ma configuration actuelle me semble inappropriée à mon utilisation.
La rotule est efficace, mais a une ergonomie qui peut ne pas plaire à tous et ne permet pas la prise de vue panoramique précise. De plus, c’est une rotule encombrante, qui ajoute une hauteur conséquente au trépied une fois replié et qui possède un système de plateau propriétaire à la marque Manfrotto.
Le trépied lui, est très satisfaisant, en aluminium, avec un système de déploiement des 3 sections par clips. Il n’est pas léger, mais pas trop lourd non plus et l’encombrement n’est pas pour moi une contrainte forte. Il peut donc encore faire son temps, mais pourquoi ne pas tout changer pour un ensemble en carbone ?
Mais voilà, le carbone c’est bien, mais c’est cher. Très très cher même, si on veut constater un réel gain de poids.
Une solution économique : changer de rotule
Je me penche alors vers une solution plus économique, me permettant de monter en gamme au niveau de la rotule uniquement, puisque le trépied répond parfaitement à mes attentes.
Je fais alors le choix de regarder d’autres marques comme Sirui ou Benro qui possèdent un système de fixation Arca Swiss, un système universel qui est moins répandu chez les constructeurs possédant leur propre solution de fixation comme Manfrotto ou Vanguard.
Les avantages d’une bonne rotule
Limité à 5kg max par la rotule Manfrotto 322RC2, je cherche davantage de capacité, non pas pour charger la rotule comme un mulet, mais pour gagner en stabilité et en efficacité de serrage.
Au gré de mes recherches, je choisis d’essayer la Sirui K-30X une rotule acceptant jusqu’à 30kg de charge, possédant un système de serrage simple et un contrôle précis de la friction afin de fluidifier les mouvements de la Ball.
Je gagne un peu en poids puisque la Sirui affiche 500g sur la balance, là où la Manfrotto 322RC2 totalise 814g.
Ma nouvelle rotule s’adapte parfaitement à mon trépied et facilite maintenant son transport grâce aux centimètres gagnés sur l’ensemble.
J’ai désormais un trépied plus efficace, plus robuste et plus maniable, le tout en gagnant quelques grammes toujours appréciables sans avoir déboursé une fortune dans un nouvel ensemble onéreux.
Autre exemple avec le Gorillapod Focus
Autre exemple avec un trépied nomade un peu particulier, le Gorillapod Focus. Ce trépied est très qualitatif, mais possède, lorsqu’il est vendu en kit, une rotule un peu faiblarde, la Ballhead X de Joby.
Elle supporte jusqu’à 5kg de charge avec un système de serrage qui peut rapidement montrer ses limites. Il est alors intéressant ici aussi de se tourner vers des fabricants spécialisés dans les rotules et choisir un modèle compact et supportant une charge plus importante. Là aussi pour gagner en efficacité de serrage et non pas charger la rotule à fond. Les rotules comme la Sirui K-10X (bien qu’un peu cher) ou la Benro B0 sont parfaites pour ce type d’usage et apportent un vrai plus à l’utilisation du gorillapod.
En conclusion, changer la rotule est une solution à envisager sérieusement pour tout photographe qui souhaite faire évoluer son trépied tout en étant cohérent dans l’utilisation qu’il en fait. Le carbone n’est pas pour tout le monde un critère important, et l’unique changement de la rotule peut faire des miracles !
Et vous, quelle configuration avez-vous choisie ?