Le lightpainting est à la mode en ce moment. Pourtant, cette pratique ne date pas d’hier, avec pour preuve cette photo de Pablo Picasso faisant du Light Painting (un Centaure pour être précis).
Cette photo a été prise par Gjon Mili en 1949. Et peut être que cette technique remonte à une date encore plus lointaine.
Mais n’étant pas des historiens de la photographie, nous allons plutôt voir aujourd’hui comment réaliser une photographie de light painting.
Vous l’aurez compris, Light Painting signifie « peinture de lumière », et la lumière est l’élément principal de cette technique.
Avant de parler technique, parlons matériel. Pour réaliser une bonne photo de lightpainting, il faut le matériel suivant :
- un trépied pour la pose longue (et si vous avez une télécommande pour déclencher à distance, c’est parfait)
- un appareil photo numérique qui permet d’avoir une pose longue (d’au moins 10 secondes). Il faut donc préférer les reflex ou bridges.
- une ou plusieurs sources de lumière comme des lampes torches.
Maintenant parlons de l’environnement : il doit être sombre, voire totalement obscur, afin de pouvoir faire ressortir la lumière des lampes torches plus facilement. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faut un trépied, pour pouvoir stabiliser l’appareil pendant la pose longue.
Une fois le matériel installé, il faut régler l’ISO à la valeur la plus basse possible, fermer le diaphragme pour avoir une zone de netteté étendue, donner une vitesse suffisamment lente (au minimum 10 secondes), faire la mise au point sur le plan où vous allez « peindre » à la lumière, puis déclencher l’appareil (avec retardateur ou par télécommande). A ce moment là, saisissez votre lampe et amusez-vous à dessiner « dans le vide » quelque chose avec le faisceau de votre lampe orientée vers l’appareil.
Un conseil : pour éviter d’apparaître sur la photo comme c’est le cas sur la photo qui illustre le début de l’article, pensez à vous déplacer lorsque vous faites votre lightpainting.
Vous n’obtiendrez peut être pas du premier coup une figure intéressante, mais il faut ensuite vous exercer à faire des gestes souples, et surtout savoir dessiner quelque chose dans le vide. C’est le plus difficile.
Une fois ces bases acquises, et si vous souhaitez vous perfectionner, vous pouvez utiliser plus d’accessoires. Par exemple, le collectif Lichtfaktor possède une panoplie de lampes (lampes à LED, tubes néon, tubes xénon, lampes à Tungstène) qui permettent de proposer des formes très variées avec des effets étonnants :
Voilà ce que cela donne par exemple :
En terme de technique, vous savez maintenant tout.
Il faut savoir que le lightpainting se développe surtout avec la pratique : trouver la bonne vitesse d’exposition, utiliser des lampes créatives (faites appel aux couleurs avec des gélatines par exemple). Plus vous vous exercerez, plus vous pourrez faire de belles choses, il n’y a pas de secret. N’hésitez pas à bricoler : les bons électriciens pourront fabriquer un tube avec des diodes clignotantes en un tour de main par exemple.
Pour vous donner des idées, voici des artistes qui se sont spécialisés en lightpainting :
LichtFaktor, que l’on ne présente plus. Groupe d’artistes de Cologne (Allemagne), ils se sont fait connaître par le lightpainting, mais surtout par les vidéos en stop motion qu’ils ont réalisés en lightpainting. Vous pouvez trouver ces vidéos sur leur site, ça vaut le détour.
En France, il y a plusieurs artistes :
- Marko 93 est très connu, avec son mélange de graff et de lightpainting
- Jadikan fait également de belles choses, en prenant pour terrain de jeux certains bâtiments parisiens (visible sur leur Flickr)
- Le collectif Lightgraff qui vient de Lyon (avec en particulier le Portefolio de Guillaume Plisson vraiment magnifique)
Sur Flickr, il y a également deux groupes :
- Francais : Peinture lumière
- Anglais: Light Painting – The Real Deal
Avec tout ça, je pense que vous avez pas mal d’exemples. Pour les plus geeks d’entre nous, sachez qu’il existe le lightprinting, avec des diodes reliées à un ordinateur pour écrire du texte, comme sur la photo suivante.
Et enfin, pour répondre à Mathgon dans les commentaires de l’article précédent, l’effet réalisé sur les images est similaire à ce que l’on peut faire avec du lightpainting, sauf que dans le cas des voitures en mouvement, ce ne sont pas les lumières qui se déplacent devant l’appareil mais l’inverse. La photo n°2 en revanche est un lightpainting réalisé avec les phares des voitures qui sont sur la route.
Photo de couverture : Flickr