Avec « Divinement sport », la Galerie Polka réunit quelques images réalisées par Jacques Henri Lartigue ; une sélection résolument sportive et rétro. Pour la plupart réalisées à la Belle Époque, dans l’entre-deux-guerres, les photographies exposées délivrent un aperçu d’une période bien particulière pour la pratique sportive en amateur. À découvrir jusqu’au 13 juillet 2024, cette exposition fournit une bonne introduction photographique aux JO de Paris qui commencent très prochainement.
La Belle Époque est un temps où se développe l’idée du sport comme art de vivre, parmi la bourgeoisie française. Lui-même issu d’une famille fortunée, Jacques-Henri Lartigue fait partie des premiers français à fréquenter les monts alpins, les courts de tennis, ou les plages méditerranéennes et atlantiques. En témoignent des photographies pour le moins étonnantes, où l’on peut voir notamment Suzanne Lenglen jouer au tennis en robe longue – la tenue sportive était alors inexistante.
Bourgeoisie oblige : nous sommes dans la beauté du geste. « Divinement sport » porte bien son nom, tant les photographies censées être sportives ne montrent rien des corps en action, en effort, en souffrance, mais davantage le sport comme une pratique élégante et plaisante. Les photographies sont délivrées dans un noir et blanc d’une grande finesse, tant dans le grain que dans les contrastes, tant sur la forme que sur le fond.
Parce qu’il est contemporain de l’apparition de la voiture – et de son utilisation dans les compétitions –, Jacques Henri Lartigue se fait aussi le témoin de la démocratisation de ces machines, symboles d’une société en pleine accélération au lendemain d’une terrible Première Guerre mondiale. Car Jacques Henri Lartigue, plus qu’un photographe sportif, est véritablement un photographe du mouvement.
C’est ainsi qu’on peut découvrir ses photographies saisissantes, complètement étirées par une maîtrise parfaite du flou, de courses automobiles ; sans oublier des portraits des personnes qui les regardent, aux tenues pour le moins flamboyantes – canotiers et hauts-de-forme sur la tête, et portant la redingote.
À la fois acteur et témoin d’un certain « art de vivre », Jacques-Henri Lartigue a pu livrer un corpus singulier, que cette exposition de la Galerie Polka nous permet de (re)découvrir en ce début d’été olympique.
Informations pratiques :
Divinement sport, Jacques Henri Lartigue
Galerie Polka
Du 31 mai au 13 juillet 2024
Cour de Venise, 12 rue Saint-Gilles, 75003 Paris
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Entrée libre et gratuite
