Test Hasselblad X2D II 100C : le moyen format scandinave s’améliore avec du LiDAR et une stabilisation record

Sans vidéo, une expérience pure de la photographie

Présenté en octobre 2025, le Hasselblad X2D II 100C succède au X2D 100C lancé en 2022 avec pour ambition d’affiner la vision du moyen format numérique selon Hasselblad.

Désormais équipé d’un système LiDAR offrant une mise au point bien plus rapide, ainsi qu’une reconnaissance et un suivi AF enfin intégrés, il se distingue aussi par une stabilisation capteur record, annoncée jusqu’à 10 stops de gain — la plus performante du marché à ce jour.

Toujours doté d’un capteur moyen format de 100 Mpx, ce nouveau modèle vise avant tout à corriger les limites de son prédécesseur sans bouleverser son ADN. Nous avons pu utiliser le boîtier plusieurs semaines pour évaluer l’ampleur des améliorations apportées, et voir si le X2D II 100C marque véritablement la maturité de la gamme chez Hasselblad. Voici notre test complet du Hasselblad X2D II 100C.

Test Hasselblad X2D II 100C

Disclaimer : contrairement à beaucoup de vidéos postées sur YouTube depuis la sortie du boîtier, cet article (comme nos autres tests) n’est pas sponsorisé, et son auteur n’a pas gardé le boîtier, il a du le rendre, à son plus grand regret, mais c’était cool quand même. PS : Fujifilm GFX.

Présentation

Hasselblad n’est pas un constructeur photo comme les autres. À la manière de Leica, la marque suédoise cultive une approche singulière, privilégiant la qualité et l’exigence du moyen format plutôt que la production d’appareils visant le grand public. Racheté par le chinois DJI mais toujours fidèle à son héritage, Hasselblad continue de défendre une vision photographique à part, centrée sur la précision et surtout le rendu des couleurs sur ses images.

Test Hasselblad X2D II 100C

Après plusieurs modèles pas toujours complètement aboutis, l’entreprise suédoise avait obtenu, en 2022 un succès critique avec le X2D 100C, qui était – selon le constructeur – l’hybride moyen format stabilisé le plus compact du marché.

Une façon pour Hasselblad de surpasser Fujifilm et ses boîtiers GFX, avec qui la bataille est féroce. Pour autant, le X2D 100C n’était pas exempt de défauts. On pense notamment à un autofocus plus que balbutiant, ou encore un écran pas assez articulé.

Test Hasselblad X2D II 100C

Ainsi, le X2D II 100C n’entend pas bouleverser le genre, mais veut apporter des changements bienvenus. S’il conserve le capteur moyen format de 100 Mpx, on peut noter l’apparition (enfin !) d’un suivi autofocus avec reconnaissance des sujets (humains, animaux de compagnie et voitures), une vraie révolution pour « Blad » !

On peut aussi relever une stabilisation de capteur qui peut accrocher – théoriquement – 10 stops de gain. Des valeurs encore jamais vues ailleurs, même sur des appareils micro 4/3.

Pour atteindre ce niveau de performance, le boîtier utilise un système LiDAR. Cette technologie, déjà éprouvée en photographie, améliore notamment l’autofocus en basse lumière, permet des effets de profondeur de champ et de bokeh plus précis (sur smartphone notamment). Il ouvre également de nouvelles possibilités pour la modélisation 3D et les applications de réalité augmentée. Avec cette intégration, Hasselblad propose le 1er appareil photo à utiliser cette technologie, ce qui est relativement cohérent avec l’intégration très avancée du LiDAR sur les produits de la maison mère DJI.

Test Hasselblad X2D II 100C
Le LiDAR se cache derrière ce point rose

Et tout ça, évidemment, à un coût, qu’il convient d’expédier tout de suite : 7200 €. Oui c’est cher, mais c’est… 1500 € de moins que le précédent modèle ! Ce qui le rendrait presque accessible, même si c’est toujours… 1700 € plus cher qu’un équivalent comme le GFX 100S II de Fujifilm. Le positionnement luxe et la construction européenne jouant beaucoup ici.

Voici un tableau comparatif des caractéristiques du Hasselblad XD2 II 100C et du X2D 100C : 

XD2 II 100CXD2 100C
Capteur100 Mpx BSI CMOS (44 x 33 mm)100 Mpx BSI CMOS (44 x 33 mm)
Filtre passe-basNonNon
ProcesseurN.C.N.C.
MontureHasselblad XCDHasselblad XCD
Viseur électroniqueOLED, 5,76 Mpts, 60 Hz, 1xOLED, 5,76 Mpts, 60 Hz, 1x
Écran LCD3,6 pouces, OLED, 1 400 nits, orientable 2 axes (90° haut / 43° bas)3,6 pouces, 2,36 Mpts, orientable 2 axes
AutofocusAF-C continu, détection de phase (PDAF) + LiDARAF-S à détection de phase
Nombre de points AF425 zones294 zones
Couverture AFN.C.97 %
Détection automatiqueSujets en mouvement (deep learning)Humains (visage)
Plage AFN.C.N.C.
Sensibilité photo50 à 25 600 ISO (natif 50)64 à 25 600 ISO
Rafale3 i/s AF-C2 i/s (RAW 16 bits) ; 3,3 i/s (RAW 14 bits)
Obturation électronique68 min – 1/6 000 s68 min – 1/16 000 s
Obturation centrale68 min – 1/2000 / 4000 s (selon optique)68 min – 1/2000 / 4000 / 8000 s (selon optique)
Stabilisation du capteur5 axes, 10 stops5 axes, 7 stops
VidéoN.A.N.A
Stockage1 To SSD + 1 x CFExpress Type B1 To SSD + 1 x CFExpress Type B
Connectivité sans filPhocus Mobile 2 (WiFi, contrôle à distance)WiFi 802.11 a/b/g/n/ac/ax (2,4/5 GHz)
Batterie3400 mAh3200 mAh
Rechargement par port USBOuiOui
TropicalisationOui, -10 à 45° COui, -10 à 45° C
Dimensions148,5 x 106 x 75 mm148,5 x 106 x 74,5 mm
Poids840 g (avec batterie et cartes mémoire)895 g (avec batterie et cartes mémoire)
Prix au lancement (nu)7 200 €8 699 €
Test Hasselblad X2D II 100C

Construction, ergonomie et prise en main

Sur le plan esthétique, le X2D II 100C ne dénature pas par rapport à ses prédécesseurs : design sobre, usinage soigné, finitions haut de gamme, le Made in Sweden n’est pas usurpé. L’usage de l’aluminium et la finition mate élégante renforcent l’impression d’un objet précieux.

Test Hasselblad X2D II 100C

Le style est plus brut que chez Leica ou Fujifilm, plus industriel et minimaliste. On observe que le revêtement a été modifié et adopte une texture plus originale, façon « peau de crocodile« .

Le X2D II reste compact pour un moyen format, relativement comparable au X2D 100C. Avec 840 g, il perd même quelques grammes, ce qui est impressionnant pour un appareil de ce type. Toute comparaison n’est pas raison, mais, par exemple, c’est plus léger que les 910 g du Nikon Z8 ! Mais aussi 43 g de moins que le GFX 100S II.

Test Hasselblad X2D II 100C

Le grip conserve une bonne préhension et, lors d’une session prolongée, l’équilibre est bon, surtout avec les optiques compactes de la gamme, comme le 90 mm f/2,5 V qui émarge à 551 g. Par contre, avec l’imposant zoom 35-100 mm f/2,8-4, l’ensemble fait plus de 1,7 kg, ce qui peut vite devenir fatiguant lors d’un long shooting.

Le boîtier est par ailleurs protégé contre les intempéries (à l’humidité, aux poussières). Sous une pluie battante en Belgique, et totalement mouillé, il a continué de fonctionner sans problème.

Test Hasselblad X2D II 100C
« Petit » boîtier, grosse optique

L’un des choix de conception forts chez Blad’ reste le positionnement de l’obturateur dans l’optique (dit obturateur central) plutôt que dans le boîtier. Cela permet non seulement de gagner de la place – dans le boîtier, mais aussi d’assurer une synchronisation flash à toutes les vitesses. Ce choix exigeant implique cependant un design d’optique plus complexe en interne.

Exemple d’obturateur central sur une optique Hasselblad

Cela a aussi un impact sur le bruit du déclenchement. S’il peut être très doux avec le 35-100 mm, il est bien plus sec et sonore avec le 90V, ce qui est un peu contre-intuitif étant donné le gabarit respectif des optiques.

Test Hasselblad X2D II 100C
Le déclencheur orange sérigraphié

L’approche minimaliste se retrouve aussi dans l’ergonomie : peu de boutons, peu de molettes, menus épurés. Cela peut dérouter les utilisateurs venant de boîtiers plus “traditionnels”, souvent riches en raccourcis et commandes directes. Pourtant, la prise en main se révèle rapidement intuitive – tout tombe naturellement sous les doigts, et l’appareil va à l’essentiel, sans s’encombrer de contrôles superflus.

Test Hasselblad X2D II 100C

L’une des pièces maîtresse pour les réglages reste le grand écran de 3,6 pouces (2,36 Mpts), qui offre une interface tactile moderne et fluide. L’écran gagne quelques degrés d’inclinaison supplémentaires, pratique pour cadrer à bout de bras ou au niveau de la taille. Le déplacement du collimateur AF au doigt fonctionne toujours très bien.

Test Hasselblad X2D II 100C

Le viseur électronique OLED conserve la même définition (5,76 Mpts) à 60 Hz, avec un très bon confort de visée.

Test Hasselblad X2D II 100C

Un petit regret persistant (comme sur le X2D 100C) est la latence parfois bien notable dans la bascule entre l’EVF et l’écran. Sur le terrain, cela peut gêner lors de changements rapides de cadrage ou pour des usages “street”.

Test Hasselblad X2D II 100C

Au registre des autres nouveautés, on apprécie les molettes désormais cliquables, ce qui ajoute une commande supplémentaire ; un joystick confortable, même si parfois un peu lent. Enfin, le haut du boîtier intègre toujours un écran de contrôle monochrome affichant divers informations (mode de prise de vue, vitesse/ouverture, ISO, espace disponible, niveau batterie, etc).

Test Hasselblad X2D II 100C

Performances et qualité d’image

Pour notre test, nous avons pu utiliser le zoom XCD 35-100E f/2,8-4, ainsi que la focale fixe XCD 90V f/2,5.

N’hésitez pas à cliquer sur les photos présentes dans ce test pour les afficher en qualité supérieure.

Capteur moyen format 100 Mpx toujours au sommet

Le X2D II 100C conserve un capteur moyen format BSI CMOS 100 Mpx (44 × 33 mm), comme son prédécesseur, qui délivre des images riches en détails. Les fichiers RAW en 16 bits sont très lourds (environ 212 Mo) mais permettent une latitude de retouche importante. Pour rappel, le ratio d’image est au 4/3 et non 3/2.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/160 s – ƒ / 2,5 – ISO 50
Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/160 s – ƒ / 8 – ISO 50
Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/200 s – ƒ / 2,5 – ISO 800
Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/90 s – ƒ / 2,5 – ISO 100

Grâce à ce capteur, les fichiers offrent toujours un niveau de détails très poussé. On retrouve ce sentiment d’“effet 3D” que beaucoup associent au moyen format argentique, avec une profondeur de champ très réduite aux grandes ouvertures et des transitions de plans soignées.

Les contrastes sont très marqués et les fichiers offrent un nuancé impressionnant de couleurs. On est toujours assez bluffé devant des photos « basiques » issues directement de Hasselblad.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/160 s – ƒ / 2,5 – ISO 100
Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/200 s – ƒ / 2,5 – ISO 800

Le boitier intègre des modes de recadrages divers et variés sur les JPEG et HEIF. Mentionnons spécialement le mode X-Pan, qui fit la renommée de compacts argentiques Fujifilm et Hasselblad à la fin des années 90 et qui offre un rendu panoramique impressionnant.

Photo X-Pan 65:24 – Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 35 mm – 1/1000 s – ƒ / 2,8 – ISO 50

Ainsi, X-Pan ou cadrage classique, le capteur du X2D II 100C fait aussi des merveilles pour le paysage et on se plait à zoomer allègrement dans chaque fichier pour observer tous les détails.

Montée en ISO et dynamique

Le Hasselblad X2D II 100C dispose d’une plage de sensibilité qui s’étend désormais de 50 ISO à 25 600 ISO (contre 64-25 600 ISO auparavant).

Lors de nos tests, les images restent pratiquement parfaites de 50 jusqu’à 800 ISO. Le bruit commence à se manifester légèrement à 1600 ISO, mais le rendu reste très exploitable. Au-delà de 3200 ISO, les artefacts deviennent plus visibles, mais le boîtier conserve une tenue honorable jusqu’à 6400 ISO, avec un grain très fin et maitrisé.

Ceci dit, comme pour beaucoup d’appareils très définis, il est préférable de rester dans les plages ISO basses à moyennes quand on cherche le rendu optimal. Pour autant, la grande surface du capteur permet d’obtenir des photosites de 3,76 µm, ce qui permet d’avoir une bonne qualité d’image malgré la montée ISO.

Le X2D II n’est pas forcément un boîtier taillé pour la nuit, mais ses performances sont plus que solides pour du moyen format.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/250 s – ƒ / 2,5 – ISO 25 600

La plage dynamique est l’un des points forts : on peut récupérer aisément jusqu’à –4 IL dans les ombres sans trop de bruit, et gagner jusqu’à +2 IL en hautes lumières avant de voir émerger des aberrations chromatiques ou des teintes parasites. Cela donne une grande marge de manœuvre au post-traitement.

Comparé à son prédécesseur, le X2D II semble légèrement mieux calibré pour équilibrer les hautes lumières sans ruiner le cliché. Le rendu des hautes lumières paraît plus stable, avec une progression plus harmonieuse des dégradés.

La force de ce nouveau Hasselblad, c’est aussi la capacité de proposer des photos en HDR (au format HEIF) directement depuis le boîtier. Le résultat est assez probant et donne des images assez réussies pour qui apprécie ce genre de rendu.

Si le processus est interne au boîtier, il prend par contre plusieurs longues secondes à l’enregistrement de chaque photo, verrouillant une bonne partie des menus.

Rendu colorimétrique toujours très propre

Hasselblad continue de soigner le rendu couleur via son propre système (HNCS ou équivalent). Le X2D II délivre des teintes peau très naturelles, un équilibre de ton délicat, des transitions douces entre les nuances. Le rendu est encore une fois une force du boîtier, particulièrement appréciable pour le portrait, ou les photos de mode, par exemple.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/180 s – ƒ / 2,5 – ISO 50

Les JPEG générés sont de très bonne facture et dès la sortie du boîtier, les images sont plaisantes pour l’œil.

Attention néanmoins avec les photos en intérieur. Par rapport au modèle précédent, on a pu (occasionnellement) observer une teinte plus verte. La balance des blancs automatique sous des lumières artificielles non maitrisées est un peu plus complexe.

Aussi, nous avons pu observer une différence de rendu entre le 35-100 et le 90V, notamment en termes de piqué. En effet, par moment, le zoom nous a semblé moins abouti et la netteté à la pleine ouverture par moment moins clinique qu’avec la focale fixe. La conception optique très complexe d’un zoom moyen format transstandard si lumineux ne devant pas faciliter la chose.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 35 mm – 1/125 s – ƒ / 4,5 – ISO 200

Pour autant, nous pinaillons, on peut aussi obtenir d’excellents résultats avec le zoom, tant en termes de restitutions des couleurs, que de contrastes ou de piqué.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 35 mm – 1/45 s – ƒ / 4,5 – ISO 100

Autofocus, suivi et réactivité

C’est probablement le domaine où le X2D II marque la plus grande différence par rapport à son prédécesseur. Là où le X2D 100C 1er du nom souffrait d’un autofocus lent, sans suivi, parfois capricieux, le II introduit un système de suivi AF assisté par LiDAR et logiquement plus réactif.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 50 mm – 1/125 s – ƒ / 3,2 – ISO 200

Sur les sujets statiques, le X2D II réagit ainsi bien plus rapidement que le premier modèle. Avec des optiques modernes (XCD “V” ou « E »), la mise au point est bien plus stable, avec moins d’hésitation, et souvent la première tentative est correcte.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/200 s – ƒ / 2,5 – ISO 1600

En conditions de faible lumière, on note une meilleure fiabilité du système autofocus, avec moins d’échecs que sur le X2D 100C. Le LiDAR fournit un “coup de pouce” particulièrement utile pour la détection de sujet en zones sombres ou complexes.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 100 mm – 1/180 s – ƒ / 4 – ISO 1600

Enfin, la reconnaissance des sujets est assez instantanée et le suivi autofocus AF-C fonctionne bien dans la majorité des conditions (avec un sujet modérément rapide, par exemple).

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 100 mm – 1/1000 s – ƒ / 4,8 – ISO 400

Bien que ce ne soit pas encore au niveau des meilleurs boîtiers haut de gamme orientés sport, ce autofocus rend le X2D II 100C désormais crédible pour des usages plus dynamiques – photographie de scène, danse, animalier modéré.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 100 mm – 1/1000 s – ƒ / 4,5 – ISO 1600

On note néanmoins que pour des mouvements les plus erratiques, les performances restent perfectibles : le boîtier peut perdre le sujet dans des scènes complexes. Mais comparé à zéro suivi sur le modèle précédent, c’est une progression bienvenue.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/180 s – ƒ / 2,5 – ISO 50

En ce domaine, le X2D II 100C est assez similaire à Fujifilm. C’est peut-être un peu moins impressionnant du côté du constructeur japonais parce qu’il partait sans doute de moins loin…

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 100 mm – 1/180 s – ƒ / 4 – ISO 400

Enfin, en ce qui concerne la réactivité général, l’allumage est plus rapide que sur le X2D 100C — on descend souvent à 1,5-2 secondes. Néanmoins, dans certains usages rapides (street, photo de rue rapide), on peut encore ressentir un manque de fluidité.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1/250 s – ƒ / 2,5 – ISO 12 800

Rafale et buffer

Malgré les dernières innovations, les boîtiers moyen format ne sont toujours pas pensés pour la photo de sport. Ici, la rafale à 3 i/s (en obturateur mécanique ou électronique, et uniquement en RAW 14 bits) reste modeste et il faut en avoir conscience. De plus, le suivi AF-C est moins performant, l’appareil n’est clairement pas pensé pour l’action. De ce côté, la concurrence fait mieux avec 8 i/s en MS et 5,3 is/ en ES sur le GFX 100 II (et 7 i/s et 3 i/s sur le GFX 100S II).

Malgré une rafale assez faible, le buffer plafonne à une trentaine d’images (soit environ 10 secondes). Il faut ensuite presque 30 secondes à l’appareil pour décharger tous les clichés. En résumé, si vous comptez vous essayer à la photographie animalière ou sportive, le X2D II 100C ne sera pas (encore) l’appareil le plus pertinent pour vous, peut-être avec la version 3… ?

Le boîtier dispose d’un obturateur électronique, mais il faut être extrêmement prudent : la vitesse de lecture du capteur est lente, ce qui génère un rolling shutter prononcé. Les sujets en mouvement, ou les vibrations, provoqueront des déformations ou des bandes visibles.

En pratique, pour être sûr du résultat (ou tirer parti de la synchronisation flash élevée), on privilégiera l’obturateur central, et l’électronique sera réservé à des usages très spécifiques (quand le silence est impératif, et pour des sujets parfaitement stables et sans lumière artificielle).

Stabilisation : des performances record

L’un des domaines où le X2D II 100C progresse énormément est la stabilisation interne du capteur. Le X2D 100C proposait jusqu’à 7 stops de compensation (selon conditions et optique). Le X2D II 100C augmente cette capacité jusqu’a 10 stops, ce qui ouvre la porte à des vitesses d’obturations plus lentes, à main levée.

Dans nos essais, avec une focale comme le 90 mm f/2,5, et même le 35-100 mm f/2,8-4, nous avons pu réaliser des poses stables jusqu’à 1,5 à 2 secondes sans flou notable — ce qui correspond à environ 7 à 8 stops de gain effectif. Si c’est en deçà des chiffres annoncées par le constructeur, ces performances permettent d’obtenir de très bons résultats.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 100 mm – 1.4 s – ƒ / 32 – ISO 50

Cette stabilisation renforcée est un atout pour la photographie en basse lumière, ou sans trépied — un domaine où les boîtiers moyen format sont souvent contraints. On peut même s’essayer à la pose longue de jour avec des résultats assez réussis.

Hasselblad X2D II 100C – XCD 90V f/2,5 – 90 mm – 1.3 s – ƒ / 6,8 – ISO 50

Cette stabilisation capteur améliorée est vrai plus, rendant des situations auparavant risquées plus accessibles. On se prend plus souvent à faire des images avec un temps de pose sous la demi-seconde. Il ne manque plus qu’un mode pixel-shift (à main levée, soyons fous) pour parachever le tout !

Hasselblad X2D II 100C – XCD 35-100E f/2,8-4 – 50 mm – 1.3 s – ƒ / 32 – ISO 50

Voici une sélection de photos réalisées avec le Hasselblad X2D II 100C :

Vidéo

Comme avec le premier modèle, le X2D II reste strictement photo : aucune fonction vidéo n’est embarquée. C’est un positionnement clair : Hasselblad vise les puristes de l’image fixe. Ceux qui cherchent un appareil hybride photo/vidéo devront se tourner vers d’autres systèmes.

Connectique, stockage et autonomie

Ce boîtier conserve une connectique très minimaliste : griffe flash, port USB-C, prise télécommande et… c’est tout. Au vue des caractéristiques du boîtier, rajouter autre chose ne serait guère pertinent.

Le gros point fort – inchangé mais très utile – est le SSD interne de 1 To ultra rapide. Cela rend le boîtier autonome, notamment en studio ou en reportage, et évite d’oublier sa carte mémoire.

En outre, un logement CFexpress type B est conservé pour ceux qui préfèrent ou veulent une alternative externe ou sauvegarder en parallèle. Le flux de travail est donc flexible.

La batterie, d’environ 3400 mAh, offre une autonomie dans la pratique un peu supérieure au précédent modèle –autour de 550 à 600 vues dans un usage normal. C’est une très bonne autonomie, même si une batterie supplémentaire est recommandée pour des sessions plus longues.

Pour la connexion sans-fil, le boîtier dispose du Wi-Fi 6 et du Bluetooth. La liaison avec l’application Phocus Mobile 2 (iOS et iPad OS seulement) est toujours aussi rapide et efficace.

On peut mettre à jour boitier et optique depuis le programme, visionner et télécharger ses images sans problèmes, malgré la taille des fichiers. Le pilotage à distance fonctionne aussi très bien. Il faut accorder une mention spéciale à l’outil d’édition des images depuis l’application. Il est bien plus poussé que chez d’autres concurrents et offre une vraie possibilité d’éditer ses clichés – presque – comme sur un logiciel dédié.

Enfin, rappelons que depuis janvier 2025Phocus Mobile 2 s’est enrichie d’un mode de réduction du bruit particulièrement performant. Rapide et précis, il rivalise presque avec les algorithmes de Lightroom Mobile, tout en dépendant de la puissance de l’appareil iOS utilisé.

Hasselblad X2D II 100C : expérience affinée et raffinée

Avec le X2D II 100C, Hasselblad ne cherche pas à tout réinventer, mais à parfaire une formule déjà très aboutie.

L’ajout du LiDAR change profondément l’usage : l’autofocus, autrefois poussif, devient plus rapide, précis et capable de suivi, une première sur un moyen format Hasselblad. Combiné à une stabilisation capteur record – jusqu’à 10 stops annoncés – le boîtier gagne en souplesse, même à main levée.

Côté image, rien n’a été sacrifié : le capteur moyen format de 100 Mpx délivre toujours un rendu inimitable, d’une profondeur et d’une richesse colorimétrique propre à Hasselblad. Le HNCS réussit à rendre de manière subtile les tons chairs et les dégradés subtils, tandis que la plage dynamique est très bonne.

Sur le terrain, le X2D II 100C reste un appareil de photographe patient (paysage, portrait, architecture, studio), mais pas de sprinteur : la rafale plafonne à 3 i/s, le rolling shutter subsiste en obturation électronique, et la latence EVF/écran se fait encore sentir. Mais l’ensemble gagne en réactivité, en fluidité d’usage, avec une interface modernisée et un design toujours aussi minimaliste et raffiné.

En somme, le X2D II 100C n’est pas une révolution, mais une évolution juste et maîtrisée. Il conserve tout ce qui fait le charme d’Hasselblad – le rendu, la pureté, la simplicité – tout en devenant plus accessible, plus polyvalent et plus cohérent.

Le Hasselblad X2D II 100C est disponible au tarif de 7199 € chez Digit-PhotoMN Photo VidéoIPLNStudioSportPanajou, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.

Un kit incluant le boîtier et le zoom XCD 2,8-4/35-100E est également proposé à 11 599 €.

Test Hasselblad X2D II 100C : le moyen format scandinave s’améliore avec du LiDAR et une stabilisation record
Fabrication / finitions
9.7
Ergonomie
8.9
Qualité d'image
9.7
Montée en ISO
8.6
Efficacité de l'autofocus
8.1
Fonctionnalités
8.8
Vitesse en rafale
2
Stabilisation
9
Capacité du buffer
9
Autonomie
8.4
Rapport qualité-prix
8
Points forts
Design et construction premium
Qualité d’image exceptionnelle
Stabilisation vraiment très impressionnante
SSD intégré de 1 To
Détection et suivi AF présents et efficaces
Points faibles
Mode rafale très limitée (3 i/s)
Pas de mode vidéo
Latencen dans la bascule écran / viseur
Autofocus en progression mais toujours perfectible
8.3
sur 10