Prise en main Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports, le super-télézoom ultime

Annoncé en grande pompe au Japon en février 2025, le Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports est – sur le papier – l’optique plein format la plus pertinente pour le sport ou l’animalier pour les hybrides en montures Sony E ou L.

Ce zoom se destine à ceux qui recherchent une alternative polyvalente aux focales fixes longues. Il combine une plage focale étendue à une ouverture constante f/4.

Il en résulte une optique imposante et affichée à un tarif élevé de 6999 €, mais finalement assez maîtrisé compte tenu de la polyvalence de la focale. Nous avons eu l’occasion de tester cet objectif, lors du festival 2025 de Montier-en-Der. Voici notre prise en main de cet objectif.

Présentation du Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Les associations très longue focale + ouverture lumineuse sont d’ordinaire réservées à d’imposantes focales fixes du type Sony FE 600 mm f/4 GM OSS. Mais parfois, des constructeurs ont l’ambition de proposer un peu plus, à l’image de Sigma avec son 300-600 mm f/4 DG OS Sports, un super télézoom qui vise à remplacer plusieurs longues focales fixes professionnelles.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

À noter que Sigma n’en est pas à son coup d’essai, puisque l’opticien nippon commercialisait déjà un zoom comme le 200-500 mm f/2,8 APO DG EX en 2008. Pour concilier la polyvalence d’un zoom avec les performances d’une focale fixe, ce 300-600 mm f/4 DG OS Sports est ainsi doté d’une construction optique très complexe. On dénombre pas moins de 28 lentilles réparties 21 groupes, dont 6 éléments en verre FLD et 1 élément en verre SLD.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Une vue façon « rayons X » du zoom Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports.

L’ouverture constante à f/4 est assurée par un diaphragme à 13 lamelles, tandis que la distance minimale de mise au point s’établit à 2,8 m au 300 mm et à 4,5 m à 600 mm. Le grossissement maximal atteint 0,16x (à 470 mm). Notez que sur la monture L, uniquement, le zoom est compatible avec les téléconvertisseurs 1,4x et 2x de Sigma. On obtient alors un 420-840 mm f/5,6 ou encore un 600-1200 mm f/8 !

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Voici la liste des caractéristiques du Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports :

  • plage focale : 300-600 mm (450-900 mm en APS-C)
  • objectif pour capteur plein format
  • ouverture max : f/4
  • ouverture min : f/22
  • angle de champ : 8,2-4,1°
  • construction optique : 28 éléments répartis en 21 groupes (dont 6 lentilles FLD et 1 SLD)
  • diaphragme : 13 lamelles
  • distance minimale de mise au point : 280 cm (à 300 mm) – 450 cm (à 600 mm)
  • stabilisation d’image : OS, jusqu’à 5,5 stops
  • tropicalisation : résistant aux projections d’eau et à la poussière
  • grossissement max : 0,16x (à 470 mm) 
  • mise au point : autofocus, HLA
  • diamètre du filtre : 40,5 mm (arrière)
  • dimensions : ø 167 x 467,9 mm
  • poids : 3,985 g
  • accessoires fournis : bouchons avant et arrière, collier de pied, pare-soleil
  • monture compatible : monture L, Sony E
  • prix au lancement : 6999 €

Imposant, mais avec circonstances atténuantes

Avec près de 4 kg, le Sigma 300-600 mm f/4 impose immédiatement son caractère : c’est un objectif conçu pour être utilisé avec support, comme un monopode.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Sur un hybride Sony, malgré ses 47 cm de long (sans pare-soleil) l’ensemble reste bien équilibré grâce au zoom interne, mais le poids limite clairement les sessions prolongées à main levée. En effet, sans pied, il faut une force assez considérable pour bien contrôler la bête.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Cette masse importante est bien sûr à relativiser du fait de la plage focale. Ainsi, une optique comme le Sony 600 mm f/4 « classique » émarge déjà à 3 kg. Alors, prendre un objectif de ce type, lui donner la possibilité de zoomer depuis 300 mm en lui ajoutant « seulement » 1 kg est un bel exploit.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

À titre de comparaison, le zoom 200-500 mm (certes ouvrant à f/2,8) affichait presque… 16 kg sur la balance ! Depuis cette époque, il faut souligner les avancées en termes de construction optiques et dans le choix des matériaux.

En ce qui concerne les commandes, on peut noter un panel très complet composé de :

  • une bague de zoom
  • une bague de mise au point
  • un commutateur AF / MF
  • un limiteur de mise au point : complet, 10 m – ∞, Map mini – 10 m
  • un commutateur dédié à la stabilisation : OFF, 1, 2
  • un commutateur « custom » : OFF, C1, C2
  • 5 boutons personnalisables
  • un commutateur BEEP : ON / OFF
  • un commutateur Power focus : ON / OFF
  • une bague multifonctions
Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

La course de la bague de zoom est assez courte et passer de 300 à 600 mm est assez aisé et ne nécessite pas de torsion du poignet. Comme chez les « grands blancs » de Sony, elle est secondée par une bague de fonction – que l’on peut ajuster via un couple commutateur + bouton SET. On peut ainsi lui attribuer le Power Focus, pour une mise au point plus fluide en vidéo.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Le collier de trépied, rotatif, mais non amovible (on peut tout de même dévisser le sabot, par ailleurs compatible Arca-Swiss), facilite le passage du format paysage au portrait. La rotation de l’objectif peut être fluide, ou crantée. Il intègre également un point d’ancrage compatible avec un verrou Kensington pour sécuriser l’objectif.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

En raison de la large lentille frontale, l’usage de filtres se fait via un porte-filtre situé à l’arrière de l’objectif. Celui-ci peut accueillir des filtres de 40,5 mm de diamètre.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Comme souvent chez Sigma, la construction inspire confiance : fût robuste, assemblages précis, joints d’étanchéité. Le zoom se montre prêt pour les environnements exigeants – poussière, pluie légère, bord de terrain. De plus, le revêtement blanc tranche avec les autres cailloux de Sigma. C’est, en effet, le premier objectif de la marque à arborer une finition blanche. Ce coloris, qui améliore la dissipation de la chaleur en plein soleil, est aussi spontanément associé, dans l’imaginaire collectif, aux optiques « professionnelles ».

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports

Aussi, entre cette robe blanche et le choix de certaines commandes (comme la bague Power Focus), on pourra presque croire que l’on a entre les mains une optique Sony.

Qualité d’image

Nous avons pu essayer ce zoom Sigma lors de l’édition 2025 du festival de Montier-en-Der. Nous l’avions associé pour l’occasion à l’hybride Sony A1. Doté d’un capteur plein format empilé de 50 Mpx, tout indiqué pour la photo animalière ou de sport.

N’hésitez pas à cliquer sur chaque image pour l’afficher en qualité optimale.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 320
Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 100
Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 567.6 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 800

À 300 mm et dès f/4, la netteté est déjà très élevée, y compris sur les fichiers denses du A1. Le centre est excellent, les bords bien tenus. À 600 mm, le centre reste très solide ; les bords montrent une légère baisse, mais rien qui nuise réellement à un usage sportif ou naturaliste.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 307.3 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 400

Bien entendu, avec une optique de ce type, rares seront les raisons de fermer le diaphragme. D’une part, il ne s’agit pas d’une focale ouvrant à f/1,2, et donc même à 600 mm, la profondeur de champ est facilement maitrisable.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 300 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 500

D’autre part, pour figer le mouvement, comme pour s’assurer d’une image bien nette, on aura tendance à privilégier des temps de pose très courts (1/1000 s ou plus court) ce qui aura pour effet de nous obliger à rester à la pleine ouverture.

Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports
Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 400

De fait, le comportement de l’optique se devait d’être excellent à f/4 et à ce niveau, le zoom Sigma coche toutes les cases et rivalise aisément avec le Sony FE 600 mm f/4 GM OSS, on peut même affirmer qu’il le surpasse. La construction optique plus récente montre ici sa supériorité.

Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 597.3 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 800

L’objectif délivre par ailleurs un rendu neutre, contrasté sans excès, avec une restitution fidèle des couleurs. Entre cette construction optique et le capteur très défini de 50 Mpx, on prend plaisir à recadrer dans les images pour observer tous les détails. Par ailleurs, le traitement réduit efficacement les aberrations chromatiques.

Le diaphragme à 13 lamelles produit un bokeh doux, agréable et homogène. L’ouverture f/4 permet de détacher le sujet, mais sans égaler la profondeur de champ réduite offerte par un 400 mm f/2,8. En fonds complexes ou peu éloignés, la séparation est un peu moins marquée.

Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 400

L’ouverture constante f/4 assure une bonne polyvalence. Le zoom reste exploitable dans des conditions lumineuses délicates, sans nécessiter des vitesses excessives. Néanmoins quand la lumière s’estompe plus nettement, un capteur trop défini et cette ouverture f/4 engendreront forcément des images très bruitées. Heureusement pour nous, lors de notre prise en main, la météo était assez clémente et les conditions de luminosité plus que décentes.

Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 500

Le zoom 300-600 mm apporte une polyvalence plus que bienvenue et permet d’atteindre des sujets assez lointains, même si… on en voudrait toujours plus !

Stabilisation

La stabilisation offre une réelle assistance. À 600 mm, elle permet de compenser efficacement les micro-vibrations. Pour un zoom de cette classe, la stabilisation se révèle précieuse, notamment lors de suivis de sujets. Les temps de pose assez courts ont bien aidé, il faudra vérifier cela lors d’un test plus concret.

Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 300 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 250

Autofocus

Associé au Sony A1, l’autofocus HLA du Sigma répond très bien : acquisition rapide, suivi stable, compatibilité efficace avec les modes de détection du boîtier, même si ces derniers ne sont pas aussi avancés qu’avec un appareil plus récent (A1 II, A9 III, etc.).

Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 600 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 400

Le zoom suit correctement les déplacements rapides. Seuls les sujets extrêmement véloces — oiseaux en vol nerveux peuvent révéler quelques limites face aux téléobjectifs fixes très haut de gamme. Le fait de pouvoir zoomer, et surtout dézoomer, permet de récupérer un sujet assez facilement.

Sony A1 – Sigma 300-600 mm f/4 DG OS | Sports – 594.5 mm – 1/1000 s – ƒ / 4 – ISO 320

La seule vraie limitation concerne la cadence en rafale. Avec un appareil Sony, le zoom ne pourra jamais excéder les 15 i/s (bien loin des 30 i/s des A1 et même 120 i/s de l’A9 III). Cela évitera d’encombrer trop vite ses cartes mémoires, mais pour qui souhaitait décomposer au maximum une action, ou juste profiter au maximum des performances du couple optique + boîtier, cela sera un peu frustrant.

Avec les appareils de la monture L, il n’y aura en revanche aucun problème. Le zoom pouvant avaler sans peine les 40 i/s du Lumix S1R II et autres 70 i/s du S1 II ! Dans l’ensemble, le Sigma 300-600 mm f/4 offre une réactivité tout à fait satisfaisante pour un usage pro.

Retrouvez ci-dessous une sélection d’images capturées avec le Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports :

Conclusion

Le Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports est un outil ambitieux, pensé pour les photographes d’action et d’animalier cherchant une alternative polyvalente aux téléobjectifs fixes. Sa plage focale étendue, son ouverture constante et son autofocus rapide en font un compagnon solide pour le sport et l’animalier.

Il sait tirer pleinement parti des capacités autofocus des boîtiers modernes. Son poids important reste la principale contrainte, rendant quasi obligatoire l’usage d’un monopode ou d’un trépied pour les longues sessions, mais on ne peut pas tout avoir. Même son tarif, certes élevé, reste deux fois inférieur à celui du Sony FE 600 mm f/4 GM OSS, qui conserve pour « seul » avantage, une compatibilité avec les fortes rafales des hybrides Sony.

Pour ceux qui privilégient la flexibilité et la portée, tout en exigeant un rendu optique sérieux, ce zoom constitue une option particulièrement crédible dans le monde des ultra-téléobjectifs.

Le Sigma 300-600 mm f/4 DG OS Sports est disponible, en montures E et L, au tarif de 6999 €.

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