Nouvelle optique dédiée au portrait chez Sigma. L’opticien japonais dévoile le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art, un objectif monumental qui devrait ravir les amateurs de bokeh. Destiné aux hybrides plein format en montures Sony E et Leica L, ce caillou aussi lumineux qu’ambitieux ne laissera personne indifférent.
Sommaire
Présentation : le monstre
Sigma poursuit le développement de son parc optique et lance un nouvel objectif hors du commun. Aux côtés du zoom polyvalent 20-200 mm f/3,5-6,3 DG Contemporary et du très attendu 35 mm f/1,2 DG II Art, l’opticien nippon présente une optique encore plus étonnant : le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art.
Si la focale 135 mm est un classique du portrait, cette ouverture très lumineuse f/1,4 est plus originale. En effet, on lui préfère d’ordinaire une ouverture f/1,8. Sigma proposait ainsi un 135 mm f/1,8 DG HSM Art.
Jusqu’ici, l’ouverture f/1,4 étant plutôt réservée à des focales plus courtes, notamment pour des questions d’encombrement. D’ailleurs, l’opticien commercialise toujours le très bon 85 mm f/1,4 DG DN Art, et avait aussi porté sur hybride son 105 mm f/1,4 DG HSM Art, déjà impressionnant à l’époque.
Un 135 mm associé à une ouverture f/1,4 est ainsi très rare. À notre connaissance, on ne dénombrait jusqu’alors que deux références : le Leica Summilux-C 135 mm T1.4, une optique cinéma que l’on trouve aux alentours des 35 à 45 000 € ! L’autre modèle est un Zhongyi Mitakon SpeedMaster 135 mm f/1,4. Dans les deux cas, les cailloux sont dépourvus d’autofocus, ce qui souligne d’autant plus la performance de l’optique de Sigma.
Avec son 135 mm f/1,4, la firme entend proposer aux spécialistes du portrait une expérience sans compromis. L’idée étant d’allier le rendu du 135 mm, sa compression de l’arrière-plan et des perspectives, avec une ouverture f/1,4 offrant un bokeh incomparable.
Voici la liste des caractéristiques du Sigma 135 mm f/1,4 DG Art :
- focale : 135 mm (202 mm en APS-C)
- objectif pour capteur : plein format
- ouverture max : f/1,4
- ouverture min : f/16
- angle de champ : 18,2°
- construction optique : 17 éléments répartis en 13 groupes (dont 4 lentilles FLD et 2 lentilles asphériques)
- diaphragme : circulaire, 13 lamelles
- distance minimale de mise au point : 110 cm
- stabilisation d’image : N.A.
- tropicalisation : construction résistante à l’humidité et à la poussière
- grossissement max : 0,14x
- mise au point : autofocus, moteur linéaire HLA
- diamètre du filtre : ø 105 mm
- dimensions : ø 111,7 x 135,5 mm
- poids : 1430 g
- accessoires fournis : pare-soleil, bouchons avant et arrière, collier de pied
- monture compatible : Sony E, Leica L
- prix au lancement : 1899 €
Une formule optique à la hauteur des ambitions de la bête
Cherchant à maximiser le piqué, réduire les aberrations, tout en limitant aussi le vignettage, le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art se repose sur 17 lentilles réparties en 13 groupes (dont 4 lentilles FLD et 2 lentilles asphériques).
L’ouverture f/1,4 est assurée par un diaphragme circulaire à 13 lamelles, garantissant des transitions harmonieuses entre le plan de netteté et l’arrière-plan, ainsi qu’un bokeh particulièrement soyeux.
La distance minimale de mise au point s’établit à 110 cm, et le rapport de grossissement est de 0,14x. La mise en avant de petits sujets sera peut-être moins aisée qu’avec une optique plus « classique ». Côté autofocus, on retrouve une double motorisation HLA (High-response Linear Actuator), qui équipe la plupart des téléobjectifs récents de Sigma.
Sans surprise compte tenu de sa longueur focale et la conception optique, ce Sigma 135 mm fait l’impasse sur la stabilisation optique et il faudra se reposer sur la stabilisation interne des boîtiers. À ce titre, on notera que seul Canon propose la stabilisation optique avec un objectif de ce type, avec le RF 135 mm f/1,8 L IS USM.
L’ergonomie classique d’une optique Art et un encombrement assez maîtrisé
En matière d’encombrement, le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art est plutôt imposant. Avec ses 13 cm de long et son diamètre maximal de 11 cm, il se fait immédiatement remarquer une fois monté sur un boîtier.
Son poids de 1,43 kg est raccord avec sa grande ouverture et le nombre de lentilles. Il fait sensiblement la même taille que le 105 mm de Sigma, mais son poids demeure bien inférieur (400 g de moins). Il se rapproche presque du Viltrox 135 mm f/1,8 LAB, pourtant bien moins lumineux.
La face avant est dominée par une large lentille frontale, capable d’accueillir un filtre circulaire de 105 mm de diamètre – une dimension conséquente, mais, là aussi, cohérente avec les caractéristiques de cette optique ultra-lumineuse.
On dispose des contrôles classiques d’une optique Art, avec – en plus de la bague de mise au point – deux boutons personnalisables, un commutateur AF/MF et une bague de diaphragme, décrantable si besoin. De plus, pour faciliter le travail en studio, ce 135 mm est aussi doté d’un collier de pied avec une base compatible Arca Swiss.
Enfin, l’objectif est conçu pour résister à la poussière et aux éclaboussures, tandis que la lentille frontale bénéficie d’un revêtement oléophobe qui facilite son nettoyage.
Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art (fournies par la marque) :
Prix et disponibilité du Sigma 135 mm f/1,4 DG Art
Le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art est disponible en précommande au tarif de 1899 €. Les livraisons devraient débuter à partir du 23 septembre. Il est décliné sur les montures Sony E et Leica L.
Vous pouvez retrouver cet objectif chez Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, Panajou, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.
Notre premier avis sur le Sigma 135 mm f/1,4 DG Art
Sigma frappe (très) fort et livre sans doute l’optique portrait la plus séduisante du moment. Car ce 135 mm, malgré une focale plus conventionnelle que son 200 mm f/2 DG Sports, offre une ouverture ultra-lumineuse qui ravira les amateurs de bokeh (très) prononcé.
Il s’agit certes d’un objectif imposant, mais qui semble offrir tout ce que l’on attend d’un objectif de la gamme Art, tant aux niveaux des finitions, que des performances optiques. Assistons-nous à la naissance de la nouvelle valeur étalon pour la photographie de portrait ? On peut légitimement se le demander.
