Dévoilée en avril 2024, la Lexar Professional Diamond 4.0 est la carte CFexpress type B la plus haut de gamme au catalogue du constructeur. Adoptant pour la première fois la norme 4.0, elle promet des vitesses impressionnantes de 3700 Mo/s en lecture et 3400 Mo/s en écriture. De quoi contenter photographes et vidéastes.
La carte est pensée pour ceux qui filment dans des lourds formats vidéos ou encore les photographes qui capturent de très longues rafales. Une carte taillée pour tout affronter… mais qui n’est pas forcément la plus pertinente pour l’instant.
Voici notre test complet Lexar Professional Diamond 4.0 1 To.

Sommaire
Présentation de la Lexar Professional Diamond 1 To
Lexar est une entreprise bien connue dans le monde du stockage. Fondée en 1996, la société aux racines américaines a déjà connu une vie riche en soubresauts faite de rachats et de reprise d’activités. Depuis sa relance en 2018 par l’entreprise chinoise Longsys, Lexar a continué de se développer et dispose aujourd’hui d’une gamme très intéressante de cartes CFexpress type A ou B ou encore de SSD en tout genre.
La série Professional Diamond est la plus rapide du constructeur et il était logique que Lexar passe rapidement le cap de la norme 4.0. Cette dernière permet d’atteindre des vitesses théoriques de 3400 Mo/s en écriture et 3700 Mo/s en lecture. Des performances peu communes, bien que légèrement en deçà de la Nextorage NX-B2PRO, une référence du genre.
La carte est, bien entendu, certifiée VPG 400. Ainsi, sa conception thermique lui permet de supporter, quoiqu’il arrive, des débits minimaux de 400 Mo/s, une option indispensable pour les vidéastes. À ce sujet, la firme assure même que sa carte peut maintenir un débit en continu de 3200 Mo/s.

Tout cela est très pertinent, mais s’avère surtout vrai – et nous allons le voir – avec les ordinateurs modernes. Ces derniers sont équipés, pour la plupart, de ports UBS 4 / Thunderbolt 4, et peuvent donc permettre à la carte de donner son plein potentiel. Avec les appareils photo, en revanche… c’est un tout autre sujet !
En effet, à l’heure actuelle, aucun boîtier ou caméra n’est équipé d’un bus PCIe 4.0. Et, comme nous le notions lors du test de la Nextorage NX-B2PRO, aucun appareil compatible ne semble en développement. Cela n’empêche pas la carte de demeurer très pertinente pour décharger vite vos photos ou même éditer directement vos fichiers depuis cette dernière, en attendant de futurs boîtiers.
Robustesse
La carte Lexar Professionnel Diamond reprend le gabarit classique des cartes CFexpress de type B, avec 2,9 cm de large, pour 3,8 cm de haut et 3,8 mm d’épaisseur, pour un poids d’environ 8 g.

De plus, Lexar assure que ses cartes CFexpress 4.0 sont toutes conçues avec une protection en 8 points contre les températures extrêmes, les vibrations, l’usure, la poussière (IP5X), les chutes (jusqu’à 5 m), les chocs, la compression et la torsion.
La carte doit pouvoir fonctionner entre -12 et 72 °C, et peut même conserver ses données entre -25 et 85 °C.
Enfin, Lexar dote sa carte d’une garantie à vie (limitée), ce qui est toujours utile.
Performances en laboratoire de la Lexar Professional Diamond 4.0
Pour que la carte soit la plus performante possible, nous avons utilisé pour le lecteur de cartes CFexpress Type B USB 4 (40 Gbit/s) du constructeur, le Lexar Workflow PRO WF740.

Nous avons ensuite procédé à différentes mesures sur un ordinateur à l’aide des logiciels CrystalDiskMark et AJA System Test. Nous avons ensuite chronométré la copie manuelle d’un dossier de 89 Go comprenant des séquences vidéos en 8,3K RAW.
Lors de nos essais avec CrystalDiskMark, nous avons obtenu des résultats très honnêtes avec 3316 Mo/s en lecture et 2729 Mo/s en écriture. Cela demeure moins bon que les performances annoncées. Ceci étant, il y a toujours un bel écart entre les valeurs théoriques du constructeur et la réalité de l’utilisateur.
De même, on peut observer un petit delta entre notre carte Lexar Diamond et la Nextorage NX-B2PRO dans les performances en écriture d’environ 400 Mo/s. C’est plus important que l’écart théorique, qui n’était que de 200 Mo/s. On aurait donc pu en attendre un peu plus dans ce domaine de la carte Lexar.
On se consolera en observant une vitesse de lecture presque identique à celle de la Nextorage, alors que la Lexar est annoncée comme 200 Mo/s moins rapide. On aura de ce fait une très bonne vitesse de copie de la carte mémoire vers l’ordinateur, ce qui est toujours appréciable.
En vitesse continue, la carte atteint une vitesse moyenne flirtant avec les 750 Mo/s. C’est bien moins que la carte Nextorage – et largement inférieur aux 3200 Mo/s revendiqués par Lexar. Cet écart n’empêche toutefois pas la carte de surpasser la norme VPG400, assurant ainsi une fiabilité adaptée aux besoins des vidéastes les plus exigeants.

Qu’est-ce que la vitesse continue ?
La vitesse continue (ou sustained speed en anglais) correspond à la vitesse d’écriture que la carte peut soutenir lors de l’enregistrement en continu de données. Elle est prépondérante en vidéo, notamment avec les formats toujours plus lourds proposés par les boîtiers (8K, RAW, ProRes, etc.). Une carte n’arrivant pas à maintenir une vitesse continue suffisante ne pourra donc pas enregistrer sur la durée des séquences à forts débits. Les constructeurs insistent ainsi souvent sur cette donnée.
Ensuite, avec le logiciel AJA System Test, nous avons pu mesurer les cadences maximales théoriques que la carte pouvait gérer en vidéo. Ainsi, la carte peut encaisser jusqu’à 647 fps en 4K UHD et Apple ProRes.

Performances sur le terrain de la Lexar Professional Diamond 4.0
Les tests théoriques ne suffisant pas, nous avons soumis la Lexar Diamond à une épreuve concrète en l’utilisant avec le Nikon Z8, un boîtier plein format de 45 Mpx réputé pour ses performances, capable de capturer des rafales à 20 images par seconde et d’enregistrer des vidéos en 8,3K au format RAW.

Sur notre boîtier, avec 1 To, il est possible d’enregistrer près de 4000 RAW (compression sans perte), 2600 fichiers RAW + JPEG ou encore 8300 JPEG.
Comme à notre habitude, nous avons réalisé des rafales à 20 images par seconde en RAW + JPEG (Fine ★), en testant deux niveaux de compression des fichiers RAW : sans perte et en compression haute efficacité ★. Ici, on observe les limites actuelles d’une carte 4.0 avec des boîtiers 2.0. En effet, malgré son potentiel, la carte est bridée par les capacités des appareils contemporains.
Ainsi, les performances se rapprochent fortement de celles de la Nextorage NX-B2PRO, ou encore la SanDisk Pro-Cinema 320 Go ou de la Lexar Professional Diamond 128 Go. Avec les fichiers RAW les plus volumineux, le buffer atteint sa limite après 75 prises de vue en rafale, ce qui correspond à un peu plus de 3,5 secondes de capture continue.
En passant en RAW compression efficacité élevée ★, la capture ne semble plus vouloir s’arrêter et nous aurions pu continuer à prendre des photos pendant un long moment, jusqu’à ce que l’espace de stockage soit complètement saturé. Ce qui peut prendre un certain temps avec une carte de 1 téraoctet !
Avec de telles performances, aussi bien théoriques que pratiques en photo, la partie vidéo ne représentait visiblement aucun défi pour la carte Lexar. En 4K UHD à 60 i/s, avec un encodage H.265 en 10 bits, elle permet près de 5 h 40 d’enregistrement. Néanmoins, la capture cesse automatiquement après 2 h consécutives pour limiter la chauffe – sauf si votre batterie lâche avant.

Des résultats tout aussi solides sont observés en 8,3K N-RAW à 60 i/s, malgré un débit élevé de 722 Mo/s. Forte de sa vitesse d’écriture soutenue, très légèrement supérieure à cette valeur (760 Mo/s), la Lexar Diamond encaisse la charge. On profite donc d’un enregistrement fluide – et sans interruption.
Sur le terrain de la 8K, la durée d’enregistrement culmine à un peu plus de 23 min. Attention toutefois, au bout d’une dizaine de minutes, la chauffe se fait ressentir et le boîtier affiche une alerte sous la forme d’un petit logo jaune.
Pour autant, le boîtier fut capable d’enregistrer jusqu’au bout, bien que le logo vira à un rouge plus menaçant. En poussant le test à fond, en formatant puis relançant l’enregistrement immédiatement, nous avons pu enregistrer 7 min supplémentaires. Cela porte à environ 30 min de captures (presque) consécutives en 8,3K N-RAW avec l’extinction du boîtier pour surchauffe.
Bien entendu, cela n’est pas autant lié à la carte qu’à la capacité du boîtier à bien dissiper la chaleur.
Prix au gigaoctet : une carte bon marché ?
La carte Lexar Professional Diamond 1 To 4.0 est commercialisée au tarif de 999 €. Après des mathématiques de haut vol, nous pouvons donc établir que cela revient à environ 99 ceintimes par gigaoctet.
Assez paradoxalement, le prix au giga est moins élevé qu’avec la version 2.0 (1,63 € / Go). La Lexar 4.0 est aussi plus accessible que la carte Nextorage, mais se montre presque deux fois plus chère que la OWC Atlas Ultra 1 To.
Cette carte CFexpress 4.0 affiche certes des performances théoriques un peu moins impressionnantes, mais elle demeure bien plus accessible. Il en va de même pour la ProGrade Iridium 1,6 To, proposée à 878 €, soit 54 cts/Go.
Lexar Professional Diamond 4.0 : parée pour un (potentiel) futur
Comme la Nextorage NX-B2PRO, la Lexar Professionnel Diamond 1 To, est une carte indéniablement performante. Elle surclasse les cartes CFexpress 2.0 « classiques » en proposant des débits dignes des SSD USB 4.0. On regrette simplement une vitesse de copie en continu bien en deçà des annonces – sans que cela n’impacte l’expérience sur le terrain pour autant.

Mais voilà, à l’heure actuelle, cette carte est certes un très bon support de stockage externe, mais elle n’est pas d’une grande utilité dans un appareil photo. Aussi, une carte aux performances équivalentes, mais de « seulement » 512 Go aurait aussi pu être un compromis intéressant.
Tant qu’un boîtier compatible CFexpress 4.0 ne sera pas commercialisé, sa pertinence sera toute relative et cette carte se démarquera surtout par son prix au gigaoctet plus élevé qu’une carte ordinaire, mais pour des performances identiques une fois installée dans votre appareil.
La carte Lexar Professional Diamond 1 To 4.0 est proposée au tarif de 999 €. Vous la trouverez chez Miss Numérique, Photo-Univers et chez les revendeurs spécialisés.