Comment profiter de 32 To de stockage SSD à haute vitesse sans passer par un système interne ? C’est ce que promet le TerraMaster D4 SSD, lancé en juin 2025., Ce boîtier USB 4 (40 Gb/s) est équipé de quatre emplacements M.2, capable d’atteindre plus de 3000 Mo/s en lecture/écriture grâce au mode RAID. Une solution pensée pour les photographes, vidéastes et créateurs en quête de performance et de flexibilité.
Peut-il vraiment rivaliser avec un système RAID Thunderbolt, plus onéreux, tout en restant silencieux et accessible ? Nous l’avons testé pendant plusieurs semaines comme disque principal pour nos projets photo et vidéo. Voici notre test complet du TerraMaster D4 SSD.
Sommaire
Présentation du TerraMaster D4 SSD
Le TerraMaster D4 SSD est un boîtier DAS (Direct Attached Storage, à opposer au NAS, souvent accessible uniquement via un réseau Ethernet) doté de 4 emplacements pour SSD M.2 NVMe 2280. La capacité de stockage maximale est de 32 To (4 × 8 To) avec un unique port USB 4 40 Gb/s rétro-compatible Thunderbolt 3 et 4 et USB 3.x/2.0.
Sur le papier, les performances de ce système – qui dépendent bien entendu des SSD M.2 utilisés – doivent atteindre les 3200 Mo/s lorsque le système utilise une configuration RAID 0.
Pour rappel, le RAID 0 consiste à répartir un fichier simultanément sur deux disques ou plus. Cette écriture parallèle multiplie la bande passante et donc les performances mais n’offre aucune redondance : si un seul disque tombe en panne, l’ensemble des données devient illisible, car chaque bloc manquant casse la chaîne.
En clair : le RAID 0 est idéal comme disque de travail ultra-rapide pour le montage vidéo ou l’édition photo, à condition de sauvegarder régulièrement le travail vers un support plus sûr (comme un RAID 1/5, NAS ou cloud), sous peine de tout perdre au moindre défaut matériel.
Vendu 319 € nu, ce boîtier cible principalement les photographes et vidéastes qui ont besoin d’un stockage externe conséquent et ultrarapide pour travailler directement dessus.
Fiche technique du TerraMaster D4 SSD (boîtier nu) :
- capacité maximale : 32 To (4 × 8 To M.2 NVMe 2280)
- débits maximum annoncés :
- 3 257 Mo/s en lecture et 3 192 Mo/s en écriture (RAID 0 logiciel, 4 SSD)
- 1 608/1 502 Mo/s avec un seul SSD
- résistance aux chutes : N. A. (usage bureau)
- protection eau/poussière : N. A.
- compatibilité interface : USB 4 40 Gb/s (rétro-compatible Thunderbolt 4/3, USB 3.2/3.1/3.0/2.0)
- connectivité : 1 × USB-C 4.0 femelle (pas de chaînage)
- garantie constructeur : 2 ans
- compatibilité OS : macOS, Windows, Linux (plug-and-play)
- dimensions : 138 × 60 × 140 mm
- poids : 392 g (sans SSD)
- accessoires fournis : 1 câble USB-C 40 Gb/s, 1 chargeur secteur, 1 tournevis, 2 vis supplémentaires
- prix au lancement : 319 €
Pour notre test, nous avons utilisé 4 SSD Kingston KC3000 de 512 Go PCIE 4.0 NVMe offrant un espace de stockage global de 2 To, pour un prix total de 575 €, en comptant le DAS. Ce n’est cependant pas avec des barrettes SSD 512 Go que l’on obtient le meilleur rapport qualité/prix, ceci-dit, puisque pour 2 To, le Nextorage NX-PS1PRO est par exemple vendu 317 € actuellement.
Nous avons d’ailleurs fait le calcul : si l’on mettait 4 SSD NVMe de 8 To de chez Western Digital (WD_Black 8 To, vendu environ 650 € l’unité) à l’intérieur du D4 SSD, le prix total du système 32 To monterait à 2919 €. C’est très cher en soi, mais bien moins cher que des solutions SSD équivalentes. En guise de comparaison, on trouve chez SanDisk le G-RAID Shuttle SSD (Thunderbolt 3) en version 16 To qui est proposé à plus de 7 000 € et un modèle 32 To à… 10 499 € !
Avec 4 SSD de 2 To, la note descend à moins de 800 €. D’ailleurs, sur le D4 SSD, vous pouvez par exemple commencer avec un SSD de 1 To, puis compléter par la suite avec plus de stockage. Dans les faits, vous vous retrouverez cependant avec plusieurs SSD et non un support unique, sauf à réaliser un RAID, mais cela implique un reformatage, et donc de migrer ses données.
Ergonomie et prise en main : un boîtier mini
En apparence, le TerraMaster D4 SSD ressemble à un mini PC. Avec des dimensions de 138 x 60 x 140 mm et un poids de 392 g (sans SSD), le système est assez compact pour un système doté de plusieurs disques. L’extérieur est en plastique, mais le châssis interne est en aluminium.
En ouvrant le boîtier grâce à une petite vis pour insérer les SSD, on note qu’il y a beaucoup … de vide à l’intérieur. On retrouve une carte mère avec 4 emplacements pour SSD NVme 2280 d’un côté, les différents circuits, et un radiateur de l’autre côté, qui vient sûrement dissiper la chaleur du système.
A la base du boîtier, deux ventilateurs de 50 mm viennent créer un courant d’air pour refroidir les SSD et le contrôleur mémoire durant l’utilisation. TerraMaster indique 19 dB(A) lorsqu’il est branché, et durant notre test, nous avons vraiment trouvé que le système était très peu audible.
Lors de périodes de travail intensives sur le disque, le bruit augmente mais reste inaudible à 1 m, même si vous utilisez par exemple une machine silencieuse comme un Mac Studio, un Mac mini ou un MacBook Pro. On se demande cependant pourquoi les ventilateurs n’ont pas été placé à l’arrière, ce qui aurait pu optimiser le flux d’air.
Côté commandes et connectiques, le bouton d’alimentation se trouve sur le haut. À l’arrière, un seul et unique port USB Type C à la norme USB 4 est présent, ce qui interdit tout chaînage d’écran ou de périphériques, ce qui est bien dommage. La baie est fournie avec un câble USB-C 4.0 de 80 cm.
Aussi, le disque fonctionne obligatoirement avec une prise secteur, ce qui limite la portabilité du système. qui sera bien plus à l’aise sur un bureau que sur le terrain.
Avant de pouvoir utiliser le boîtier, il faut donc insérer les SSD (de 1 à 4, grâce à un tournevis (fourni) puis le brancher sur une prise secteur.
Le boîtier est compatible macOS, Windows et Linux et est instantanément reconnaît par le système. Par contre, après avoir inséré les barrettes SSD, il faut passer par l’étape du formatage des disques.
Côté logiciel, TerraMaster propose l’application TDAS Mobile (iOS/Android) qui permet de sauvegarder automatiquement ses albums photo sur mobile sur le disque, tout en accédant au contenu du disque. C’est pratique, même si aujourd’hui il est possible de brancher un SSD USB-C directement à un smartphone récent sans passer par une application dédiée.
Sur Windows, un logiciel TPC Backupper permet de sauvegarder son PC, ses logiciels, réglages et fichiers. Dommage, sur macOS, qui semble être la cible du produit en regardant les photos d’illustration sur le site de TerraMaster, aucun logiciel n’a été développé.
Pour protéger les données, il est possible de recourir à un RAID logiciel (via Utilitaires de disque sur Mac ou espaces de stockage sur Windows). Il est regrettable cependant que TerraMaster n’intègre pas de puce RAID matérielle, plus pratique, plus fiable et plus facile à maître en place, en étant indépendant de l’OS utilisé sur l’ordinateur.
Vitesse de transfert : en RAID 0, sinon rien
Passons maintenant aux performances. Comme expliqué plus haut, difficile de juger les performances d’un boîtier comme le D4 SSD de TerraMaster puisque celles-ci vont dépendre des SSD NvMe utilisés avec.
En configuration RAID 0, vous disposez ainsi de 32 To de stockage à la vitesse la plus rapide. En RAID 1, qui permet d’assurer la protection des données en cas de défaillance d’un disque, vous bénéficiez ainsi de jusqu’à 24 To de stockage.
Pour mesurer les performance de ce SSD, nous avons utilisé un MacBook Pro 14 pouces à puce M1 Max. Une machine équipée de ports Thunderbolt 4, compatibles USB 4.0. Nous avons utilisé le logiciel AmorphousDiskMark et Blackmagic Disk Speed Test.
Vitesse d’écriture : un seul SSD utilisé
Avec un seul SSD placé dans la baie, le D4 SSD permet d’atteindre 1666 Mo/s en lecture et 1589 Mo/s en écriture, ce qui est en phase avec les données indiquées par TerraMaster pour cette configuration.
Pour autant, on n’en attendait pas moins, quand on sait que l’USB 4.0 est capable théoriquement d’atteindre 5000 Mo/s et que le SSD Kingston utilisé en PCIE 4.0 est donné à 7000 Mo/s.
Mais nous avons voulu essayer une configuration différente, avec 4 SSD actifs en parallèle (sans RAID). Ainsi, en copiant 89 Go simultanément sur 4 SSD, on obtient des vitesses d’écriture de 570 Mo/s par disque, soit une vitesse totale de 2280 Mo/s.
Vitesse d’écriture : 4 SSD, RAID 0
Pour obtenir les performances les plus rapides, TerraMaster explique qu’il faut disposer de 4 SSD configurés dans une matrice RAID 0, ce que nous avons également testé.
Ici, les SSD Kingston ont permis d’obtenir des performances assez proches de ce qu’annonce TerraMaster, sans les atteindre – encore une fois, cela dépend des SSD utilisés, TerraMaster ayant fait ses tests avec des Samsung 990 Pro.
En RAID 0, en écriture, nous avons obtenu une vitesse maximale jusqu’à 3243 Mo/s en lecture, ainsi que 2765 Mo/s en écriture (avec Disk Speed Test). Sur AmorphousDiskMark, les performances sont meilleures en lecture, mais moins bonnes en écriture. Sur Windows, les performances sont même encore meilleures, avec 3827 Mo/s en lecture et 2820 Mo/s en écriture.
Pour vérifier ces résultats théoriques, nous avons copié manuellement un dossier de 89 Go contenant plusieurs vidéos, depuis un PC Huawei doté d’un port USB 4.0 vers les 4 SSD en RAID 0 et vice-versa. Après un départ un peu poussif, la vitesse de copie en continu se maintient la plupart du temps au dessus de 1,5 Go/s (1500 Mo/s), avec des pics au-delà de 2 Go/s ! Il aura fallu 43 secondes pour copier l’intégralité du dossier sur le SSD. Des données cohérentes avec le pic en écriture, la vitesse continue étant souvent bien inférieure.
Pour résumer, on peut donc dire que les performances sont bonnes pour de l’USB 4.0, sans être brillantes, et surtout à condition d’opter pour un RAID 0, un système pensé avant tout pour les performances, et moins pour la sécurité des données, comme expliqué plus haut.
Ainsi, en configuration RAID 0, les vitesses d’écriture et lecture sont largement suffisantes pour effectuer du montage vidéo 4K voire 8K ProRes 422 HQ ou BlackMagic RAW. Il est également possible de travailler sur un catalogue Lightroom présent sur le D4 SSD, puis archiver son projet sur un NAS ou dans le cloud une fois terminé.
TerraMaster D4 SSD : une solution USB 4.0 rapide et capacitaire
A l’heure du bilan, le D4 SSD de TerraMaster constitue une option très intéressante pour qui recherche une solution de stockage rapide, volumineuse et surtout évolutive. Avec la possibilité de créer un stockage SSD jusqu’à 32 To en RAID 0, il est capable d’offrir des performances plus que correctes (3243 Mo/s en lecture, 2765 Mo/s en lecture). De quoi stocker par exemple plus de 1 million de fichiers RAW de 30 Mo, ou alors plus de 32 000 vidéos de 1 Go.
Si le D4 SSD partage son interface 40 Gb/s avec les nouveaux SSD externes USB 4 sur le marché, sa philosophie est différente : ici, il s’agit d’un boîtier 4 baies dépourvu de stockage, quand des concurrents comme SanDisk ou Nextorage livrent des disques « plug‑and‑play » USB4 de 1 à 8 To. Ici, il faudra mettre un peu les mains dans le cambouis : insérer les SSD, formater les disques et mettre en place un RAID grâce aux assistants Mac ou Windows. Ce n’est pas rédhibitoire, mais on ne va pas dire que c’est un système prêt à l’emploi.
Une question clé reste à trancher avant de faire son choix : vaut-il mieux privilégier la capacité et l’évolutivité d’un châssis multi-baies, ou la compacité et les vitesses brutes d’un SSD portable ? Si vous visez les 32 To, le débat est vite clos : aucun SSD externe seul grand public n’atteint aujourd’hui une telle capacité, et il faudra obligatoirement passer par un système que le TerraMaster D4 SSD.
Certes, le D4 SSD de TerraMaster constitue un investissement certain si vous souhaitez l’équiper de stockage SSD conséquent, mais reste indispensable si vous travaillez sur de très, très gros projets photo ou vidéo (on pense à de la 4K RAW ou 8K) et que le stockage interne de votre machine est limité – ce qui est souvent le cas vu le tarif du stockage proposé par les constructeurs, Apple en tête.
Le TerraMaster D4 SSD est proposé au tarif de 319 € nu. Il est disponible sur Amazon.fr.
