Lancé en 2021, le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S a été conçu pour accompagner les hybrides plein format de Nikon en toutes circonstances. Grâce à sa plage focale étendue et son ouverture constante à f/4, il s’adapte à de nombreux usages : voyage, portrait, paysage, urbex…
Il se distingue aussi par son encombrement contenu, son autofocus rapide et précis, ainsi que sa construction optique soignée, le tout visant à garantir une bonne qualité d’image. Mais qu’en est-il concrètement sur le terrain ? Après l’avoir utilisé à de nombreuses reprises depuis sa sortie, voici notre test complet du Nikkor Z 24-120 mm f/4 S.

Sommaire
Présentation du Nikkor Z 24-120 mm f/4 S
Si la plupart des constructeurs proposent un objectif 24-105 mm, Nikon continue de se démarquer avec une plage focale 24-120 mm, légèrement plus longue à fond de zoom.
Lancé par Nikon en octobre 2021, il vient prendre la relève du zoom AF-S Nikkor 24-120 mm f/4 G ED VR (2010). Il se range également aux côtés du Nikkor Z 24-200 mm f/4-6,3 VR (dévoilé début 2020), qui a l’avantage de proposer une plage focale plus étendue – mais au prix d’une ouverture glissante moins lumineuse.

Côté technique, le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S se repose sur 16 lentilles réparties en 13 groupes. On dénombre 3 lentilles ED (dispersion ultra-faible), une lentille asphérique ED et 3 lentilles asphériques pour optimiser l’homogénéité. Les lentilles reçoivent également un traitement Nanocristal et Arneo, afin de supprimer les effets de flare et de ghosting.

L’ouverture constante à f/4, qui est l’un des principaux points forts de ce zoom, est assurée par un diaphragme circulaire à 9 lamelles. Notez aussi la distance minimale de mise au point raccourcie : 35 cm sur toute la plage focale. L’objectif dispose également d’une motorisation AF STM pas-à-pas multi-groupe. En revanche, il fait l’impasse sur la stabilisation optique, se reposant entièrement sur l’IBIS des boîtiers Nikon.

Voici la liste des caractéristiques du Nikkor Z 24-120 mm f/4 S :
- plage focale : 24-120 mm (36-180 mm en APS-C)
- objectif pour capteur : plein format
- ouverture max : f/4
- ouverture min : f/22
- angle de champ : 84° – 20°20 (61° à 13°20 en APS-C)
- construction optique : 16 éléments répartis en 13 groupes dont 3 lentilles ED, 1 lentille asphérique ED et 3 lentilles asphériques.
- diaphragme : circulaire, 9 lamelles
- distance minimale de mise au point : 35 cm sur toute la plage focale
- stabilisation d’image : non
- tropicalisation : résistance aux projections et à la poussière
- grossissement max : 0,39x à 120 mm
- mise au point : autofocus, motorisation STM
- diamètre du filtre : 77 mm
- dimensions : ø 84 x 118 mm
- poids : 630 g
- accessoires fournis : pare-soleil, bouchons d’objectif, étui.
- monture compatible : Nikon Z
- prix de lancement : 1249 €

Ergonomie et prise en main
Pensé pour rester en permanence sur votre boîtier, le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S offre une bonne prise en main et bénéficie d’une construction soignée. Mais comme sur le 24-200 mm, le fût fait la part belle au plastique. L’ensemble inspire confiance… mais manque un peu de noblesse.

Compte tenu de sa plage focale, l’objectif se montre plutôt compact. Comptez 11,8 cm de long (replié) et 8,4 cm de diamètre maximal. Son poids de 630 g est inférieur à celui de la version reflex (710 g) – mais supérieur à celui du 24-200 mm (570 g). Monté sur un Nikon Zf, l’ensemble atteint 1,3 kg. Enfin, sans surprise, l’objectif s’allonge considérablement en zoomant, avec 18 cm à fond de zoom.


La bague de zoom, très large, n’est ni trop dure, ni trop souple. En revanche, la bague de mise au point, située tout à l’avant, est beaucoup plus souple. Mentionnons aussi la bague de réglage personnalisable : toujours aussi lisse, elle permet de régler (trop) rapidement différents paramètres de prise de vue, comme l’ouverture. On dispose également d’un bouton personnalisable L-Fn, et d’un commutateur AF/MF.

Enfin, l’objectif est doté de plusieurs joints d’étanchéité afin de résister à l’eau et à la poussière. Ce que nous avons d’ailleurs pu vérifier lors d’un weekend pluvieux en Normandie.
Ainsi paré, ce zoom polyvalent de Nikon se révèle bien conçu et agréable à utiliser. Son format compact, couplé à sa plage focale polyvalente, en font un objectif idéal à laisser en permanence sur son boîtier. Nikon.
Qualité d’image du Nikkor Z 24-120 mm f/4 S
Nous avons utilisé le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S sur les hybrides Nikon Zf et Z8, dotés respectivement d’un capteur de 24 et 47,5 Mpx.
N’hésitez pas à cliquer sur chaque image pour l’afficher en qualité optimale.



Sensation de piqué et netteté de l’image
C’est au grand-angle (de 24 à 49 mm) et à la pleine ouverture (f/4) que l’objectif offre son meilleur niveau de performances. Au centre de l’image, la sensation de piqué est très élevée, et la restitution des détails est très convaincante. En revanche, l’homogénéité est en retrait, les bords accusant un certain retard jusqu’à f/5,6. Notez aussi que les performances décroissent assez nettement à partir de f/8.


Aux focales médianes (de 50 à 85 mm), le niveau de performances reste satisfaisant à f/4… mais la netteté est moins palpable qu’au grand-angle. Il est nécessaire de fermer à f/5,6 pour obtenir de meilleures performances. Cependant, l’homogénéité s’avère très correcte, avec une restitution des détails bien plus soignée qu’à 24 mm.


Le même constat s’applique à fond de zoom (120 mm). La restitution de la scène reste très correcte au centre à f/4 – même si le sweet spot se situe à f/5,6. Comme aux focales médianes, l’homogénéité reste satisfaisante.


Sur le terrain, l’objectif offre globalement une (très) bonne qualité d’image. Et il permet de capturer un grand nombre de sujets avec aisance, avec une très bonne restitution de la scène. De ce point de vue, le pari de Nikon est pleinement rempli.
Distorsions et aberrations
La compensation des distorsions se fait de manière automatique par le boîtier sur les JPEG comme sur les fichiers RAW. Notez qu’il n’est pas possible de désactiver ces corrections.
À 24 mm, les distorsions sont parfaitement maîtrisées. Les déformations sont quasiment imperceptibles. Même chose à 120 mm : aucune aberration en coussinet n’est à noter.

En revanche, le vignetage est assez notable à la pleine ouverture (f/4), avec un assombrissement pouvant atteindre 1 IL. Heureusement, il s’atténue assez nettement à f/5,6 – même s’il faut attendre f/8 pour qu’il disparaisse totalement.

Du reste, les aberrations chromatiques et l’effet de ghosting sont totalement absents. Le flare est plutôt discret. Quelques artefacts bleus et verts peuvent toutefois apparaître en cas d’éclairage indirect puissant. Enfin, on apprécie les belles étoiles à 18 branches qui apparaissent dès que l’on ferme un peu le diaphragme.

Distance minimale de mise au point et bokeh
Le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S se distingue par sa distance minimale de mise au point raccourcie de 35 cm… sur toute la plage focale. Un point d’autant plus intéressant à 120 mm, puisque l’on peut s’approcher très, très près du sujet.

Grâce à son ouverture constante à f/4 et son diaphragme à 9 lamelles, l’objectif offre une belle séparation des plans – même si les transitions manquent un peu de souplesse. Dans tous les cas, on peut aisément jouer avec la profondeur de champ. Les amateurs de portraits devraient être rapidement convaincus.

Autofocus du Nikkor Z 24-120 mm f/4 S : en un mot, efficace
Comme la quasi-totalité des objectifs en monture Z, ce zoom polyvalent est équipé d’une motorisation STM. Pour autant, il se différencie grâce à ses 2 groupes de lentilles dédiées à la mise au point.
Sur le terrain, l’autofocus s’avère très réactif. L’accroche du sujet est très efficace. La mise au point est effectuée avec précision et sans délai. Aucun phénomène de pompage n’est à noter. En photo de portrait, la détection et le suivi de l’œil est très efficace.

De même, le tracking des véhicules fonctionne parfaitement : l’objectif pourra devenir un bon compagnon pour les train / plane spotters.

Même chose en basse lumière : l’autofocus se montre très réactif et précis. La détection et le suivi des sujets fonctionnent sans difficulté. Enfin, le silence de fonctionnement est remarquable.

(Absence de) stabilisation du Nikkor Z 24-120 mm f/4 S
Côté stabilisation, le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S est… surprenant.
En lisant les fiches techniques des boîtiers Nikon, on découvre que c’est avec cet objectif que la stabilisation du capteur (IBIS) révèle son plein potentiel ! Ainsi, c’est avec le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S que les Nikon Zf ou Z6 III peuvent proposer un gain de 8 stops (6 stops avec le Z8)… alors même que ce zoom n’est pas stabilisé. Voilà qui est étonnant !

Quoi qu’il en soit, avec le Z8, nous avons réussi à descendre ponctuellement à 1 seconde (à main levée) et 60 mm, soit un gain d’environ 6 stops – comme les valeurs avancées par Nikon. À fond de zoom, en revanche, nous n’avons pas réussi à obtenir des photos nettes en-dessous de 1/8 s, soit 4 stops.
Il s’agit donc de performances plus qu’honorables et qui permettent surtout de souligner le très bon comportement de la stabilisation de capteur du Nikon Z8 !

Retrouvez ci-dessous une sélection de photos capturées avec le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S :








Le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S face à la concurrence
Inaugurée en 2018, la monture Z dispose aujourd’hui de plusieurs zooms polyvalents.
Citons d’abord le Nikkor Z 24-200 mm f/4-6,3 VR (lire notre test). Lancé début 2020, il propose une plage focale plus étendue… mais une ouverture glissante moins lumineuse. Ses performances optiques sont correctes – même s’il souffre (lui aussi) d’une homogénéité perfectible et d’un vignetage prononcé. À l’usage, son autofocus est également un peu moins réactif. Enfin, son tarif de 1049 € est plutôt élevé…
Mentionnons aussi le Nikkor Z 28-400 mm f/4-8 VR (lire notre prise en main). Visant à offrir une polyvalence extrême, il doit composer avec une ouverture peu lumineuse à f/8 à fond de zoom. Notez aussi que son gabarit est plutôt imposant. Heureusement, son poids de 725 g et son tarif de 1549 € sont assez raisonnables, pour une focale de ce type.
Mais n’oublions pas le Tamron 35-150 mm f/2-2,8 Di III VXD, disponible à la fois en monture Z et en monture E (lire notre test). Si sa plage focale « décalée » peut étonner, il offre une ouverture f/2-2,8 très lumineuse ainsi qu’une excellente qualité d’image. Ajoutez à cela un autofocus très réactif et vous obtenez un zoom aussi polyvalent que séduisant, même si pas des plus transportables. Ce zoom premium de Tamron est proposé à 1749 €.
Conclusion
Compact, polyvalent et réactif, le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S séduit à bien des égards. Nikon propose ici un zoom efficace et performant, idéal pour rester fixé en permanence sur votre hybride en monture Z.
L’objectif offre un bon niveau de performances dès la pleine ouverture au centre de l’image. On lui reprochera cependant un manque d’homogénéité au grand-angle… et un vignetage assez prononcé. Pour autant, ces aspects sont amplement compensés par un autofocus très réactif… et par les excellentes performances de la stabilisation (capteur) qu’il autorise.
Proposé au tarif de 1249 € (hors promo), il offre un bon équilibre entre performances, légèreté et prix. L’objectif est également proposé en kit avec de nombreux boîtiers, comme avec le Nikon Z5 II, proposé à 2849 € (hors promo). Et à ce titre, nous le recommandons sans hésiter.
Vous pouvez retrouver le Nikkor Z 24-120 mm f/4 S sur la boutique Nikon, Digit-Photo, Miss Numérique, Digixo, Camara, Photo-Univers, IPLN, StudioSport, Phox, Panajou, à la Fnac et dans les boutiques spécialisées.