Au lever du soleil, des Waurá vont en canoë relever le « filet d’attente », qui a pris des poissons pendant la nuit. État de Mato Grosso, Brésil, 2005 © Sebastião Salgado

GENESIS de Sebastião Salgado au MAC de Montélimar : une exposition posthume d’envergure

Après William Klein, le Musée d’art contemporain de Montélimar dédie son exposition estivale à un autre très grand photographe, Sebastião Salgado, et à une de ses séries les plus emblématiques : Genesis. Un peu plus de dix ans après l’exposition à Londres qui avait fait évènement, et qui montrait ce travail pour la première fois au monde, le MAC de Montélimar nous permet de découvrir ou redécouvrir ce projet de grande ampleur dans son intégralité, et en entrée libre. Une centaine de tirages sont à découvrir jusqu’au 24 août 2025, toujours sous l’égide de la commissaire d’exposition et femme de Sebastião Salgado, Lélia Wanick Salgado.

Lorsque le temps est particulièrement hostile, les Nénèts et leurs rennes peuvent rester plusieurs jours au même endroit. Péninsule de Yamal, Sibérie, Russie, 2011 © Sebastião Salgado

Souvenons-nous : après des années passées à photographier les pires conflits et les exodes humains, Sebastião Salgado retourne au Brésil, son pays natal, et traverse une grande période de dépression. Au début des années 2000, tout en lançant un projet d’envergure de reboisement pour régénérer une forêt brésilienne ravagée, il décide de parcourir le monde à la recherche de ce qu’il pourrait y avoir de plus beau sur la planète, une façon de se réconcilier avec la Terre qu’il pensait perdue, ses paysages et sa vie sauvage.

Les baleines franches australes (Eubalaena australis) attirées par la péninsule Valdès et l’abri de ses deux golfes, le golfe San José et le golfe Nuevo, nagent souvent la nageoire caudale dressée hors de l’eau. Péninsule de Valdés, Argentine, 2004 © Sebastião Salgado

C’est ainsi qu’est né Genesis, une immersion photographique dans les recoins les plus reculés de la planète. Fidèle à son style, Sebastião Salgado compose chaque image comme un véritable tableau – un sentiment renforcé par la taille des tirages, le plus souvent gigantesques –, et un noir et blanc intemporel vient rendre hommage à chaque détail de la nature telle qu’il l’immortalise.

Teureum, sikeirei et chef d’un clan mentawai. Ce chaman prépare un tamis à sagou à l’aide des feuilles de sagoutier. Île de Siberut, Sumatra occidental, Indonésie, 2008 © Sebastião Salgado

Si l’exposition du MAC de Montélimar présente les photographies souvent déjà connues de Genesis, déjà publiées en livre, elle innove – notamment grâce à la scénographie pensée par Lélia Wanick Salgado. Les clichés sont regroupés par grandes thématiques, donnant naissance à cinq grandes sections géographiques : Planète Sud, Sanctuaires, Afrique, Espaces nordiques et Amazonie et Pantanal. Avec, comme fil conducteur, la volonté de révéler la beauté du monde pour mieux rappeler l’urgence de le protéger.

Manchots à jugulaire (Pygoscelis antarctica) sur un iceberg entre les îles Zavodovski et Visokoi. Îles Sandwich du Sud, 2009 © Sebastião Salgado

Nous espérons que les visiteurs de GENESIS viendront non seulement en tant qu’observateurs, mais aussi en tant qu’acteurs d’un patrimoine universel qui exige notre attention et nos soins.

Lélia Wanick Salgado
Iguane marin (Amblyrhynchus cristatus). Galápagos, Équateur, 2004 © Sebastião Salgado

Décédé plus tôt cette année, Sebastião Salgado n’est plus là pour photographier ou pour parler de sa vie et de son art : mais ses images, elles, demeurent et continueront de traverser le temps, constituant l’héritage de l’un des plus grands photographes de l’histoire.

Informations pratiques :
GENESIS, Sebastião Salgado
Musée d’art contemporain de Montélimar
Du 24 mai au 24 août 2025
Place Provence, 26200 Montélimar
Tous les jours de 10h à 18h
Entrée libre